Des chevilles instables, est-ce compatibles avec le trail ?

La question : Je cours sur route tranquillement et je recherche les terrains stables car j’ai une hyperlaxité de cheville, c’est-à-dire des chevilles instables. Je pense que le trail n’est pas bon pour moi. Pourtant j’aimerais essayer, mais j’ai très peur des entorses. Que me conseillez-vous ?

La réponse de notre médecin du sport, Yannick Guillodo.

Votre problème est classique, malgré tout j’aimerais commencer par une petite remarque. Il ne faut pas confondre laxité et instabilité. En effet, on peut être très laxe d’une articulation et ne pas être instable. Par exemple, les danseuses ou les gymnastes sont très laxes au niveau de leurs articulations et ne souffrent pas pour autant d’instabilité systématique. Inversement, une articulation peut ne pas être laxe (voire raide) et avoir subi plusieurs entorses.

Avez-vous fait plusieurs entorses de cheville ? De quand date votre dernière entorse de cheville ? Ce sont les vraies questions. La laxité n’est pas un problème, au contraire !

Si vous êtes simplement laxe et que vous n’avez pas fait d’entorse de cheville dans les 12 derniers mois, vous pouvez progressivement vous habituer à courir sur un terrain instable. Vous ferez ainsi une auto rééducation de vos chevilles ; vous reprendrez confiance en vous, vous vous habituerez à ces terrains instables et vous pourrez courir des trails.

Si vous avez fait, encore récemment, une entorse de cheville, il vaut mieux faire une reprogrammation neuro-musculaire chez un kiné (musculation et proprioception de la cheville).

Enfin, sachez que les chevillières ligamentaires protègent bien cette articulation (ce n’est pas le cas pour d’autres articulations où les contentions sont moins efficaces). Le seul problème est de s’habituer à ces chevillères qui sont parfois inconfortables pour la pratique de la course à pied. Soyez persévérants et habituez-vous à cette protection qui, je vous le promets, peut être très efficace.

Ceci est une réponse à une question posée à notre médecin du sport, Yannick Guillodo : vous aussi posez votre question à notre médecin