Mesurer les plis cutanés
Parmi les techniques anthropométriques, il en est une facile à réaliser en cabinet médical ou diététique du sport, simple et non douloureuse. La mesure des plis cutanés est une technique d’évaluation très populaire en particulier dans les sports à catégorie de poids et dans le cadre du suivi longitudinal des sportifs de haut niveau de performance.
Cette méthode apprécie l’adiposité, c’est-à-dire le pourcentage de la masse grasse corporelle, ou encore la fraction de votre poids qui est composée de gras.
L’hypothèse de la méthode est que l’épaisseur du tissu graisseux sous-cutané reflète la masse grasse totale de l’organisme.
Avec une pince en métal spéciale inventée en 1930, une sorte de pied à coulisse calibré, on mesure l’épaisseur du pli cutané en certains points du corps.
Cette pince dite Harpenden® est le matériel de référence. Les quatre points habituellement retenus se situent au niveau du biceps (pli bicipital), du triceps (pli tricipital) du bras droit, sous la pointe de l’omoplate (pli sous-scapulaire), et de la hanche (pli supra-iliaque). Afin que ce test soit rigoureux, précis et efficace, la technique doit être parfaite et pratiquée par une personne rompue à l’utilisation de l’appareil. Les mesures doivent toujours être pratiquées aux mêmes endroits du corps de l’athlète, et si possible par le même opérateur.
La méthode consiste à saisir un pli de peau et de tissu adipeux sous-cutané, entre le pouce et l’index, en prenant soin de le détacher du tissu musculaire sous-jacent. L’écartement entre les mâchoires de la pince indique l’épaisseur de graisse sous cutanée.
La somme des quatre mesures est ensuite convertie à l’aide d’équations qui permettent de déterminer la masse de graisse corporelle totale. L’une d’entre elles a fait l’objet d’une validation particulière, l’Equation à 4 plis de Durnin et Womersley (1974).
Faire Les minimas
Les chiffres moyens des pourcentages de masse grasse sont d’environ 15-20 % chez les hommes et 20-25 % chez les femmes. Les entraînements associés à une nutrition adaptée conduisent à une diminution de la masse grasse, mais les différences persistent entre les deux sexes.
Dès lors, l’évolution du % de masse grasse du pratiquant débutant ou de bon niveau devient un des indicateurs d’évaluation de la composition corporelle. Elle permet de vérifier que la perte pondérale touche bien la masse grasse.
De fortes disparités existent selon la discipline pratiquée, les gabarits, les exigences physiques, les habitudes alimentaires. Le joueur de première ligne de rugby, le pratiquant d’aviron et la marathonienne ont des repères physiologiques bien différents.
Les pourcentages de plis adipeux reconnus sans danger pour la pratique compétitive se situent dans des fourchettes selon l’activité sportive et le sexe. Chez l’homme, les chiffres acceptables sont entre 9 et 13 %, et chez la femme entre 12 et 22 % (National Health and Nutrition Examination Survey). Et, oui, par nature, les dames sont un peu plus grasses, imprégnation hormonale oblige !
Même si cette mesure se popularise auprès des sportifs, tenter d’atteindre le % de masse grasse de son athlète fétiche n’est pas un gage de performance ! Chacun son poids de forme et sa composition corporelle de santé ! Des seuils plus faibles peuvent engendrer une limitation physique, une diminution de la performance, une perte de masse musculaire, une récupération de moindre qualité, voire exposer à des problèmes de santé tels que la diminution des défenses immunitaires, l’apparition de déficits hormonaux responsables d’aménorrhée chez la femme.
Dominique POULAIN, Diététicienne nutritionniste du Sport. http://www.nutritionniste-dieteticien.fr
Pour en savoir plus :
https://www.youtube.com/watch?v=6d-rDtTpuvw