Apprenez à vivre l’instant présent

Depuis plusieurs années, le monde du coaching parle d'« ici et maintenant ». Plus qu’un simple outil de préparation mentale, vivre l’instant présent en pleine conscience est une philosophie de vie, que cela soit dans la pratique d’un sport, en entreprise ou dans notre quotidien.

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Vivre l’instant présent. Cette philosophie remonte à la Grèce antique et est également présente dans le Bouddhisme. Lorsque j’ai découvert cette notion, il y a une dizaine d’année lors de mes premières séances de méditation, cela  a, dans un premier temps, complètement changé ma vision des choses dans la pratique de mon activité de guide de haute montagne. Je l’ai ensuite appliqué à mon fonctionnement de vie ainsi que dans mes accompagnements en tant que coach.

Le principe est très simple: Je prends conscience de l’événement, je l’observe et le gère tel qu’il est et non tel que j’aurai souhaité qu’il soit.

« Si j’avais souhaité que l’événement que je vis ait été différent, peut-être aurait-il fallu que j’anticipe les conséquences des actions que j’ai faites dans un passé plus ou moins proche. »

Beaucoup de choses que nous vivons sont la conséquence de ce que nous avons fait en amont, que cela soit en termes de secondes, minutes, jours, mois ou années.

Prenons l’exemple d’une tendinite. Elle est peut-être le résultat d’une mauvaise hydratation sur plusieurs heures ou bien, d’une alimentation mal adaptée, voire d’un problème postural négligé depuis plusieurs mois.

En course à pied, être dans le « ici et maintenant » a des nombreux avantages allant de la gestion de l’énergie au renforcement de son mental.

Lors de vos sorties, il est donc conseillé d’avoir ce petit dialogue intérieur :

« Comment suis-je à l’instant T »

  • Premier cas

« Très bien!!! » … Cela vous permet donc de valider que tout va bien, ce qui en soit, est déjà très intéressant pour le moral.

« Vu que tout va bien, puis-je accélérer? »

  1. « Non, compte tenu du terrain, je préfère rester à cette allure… »
  2. « Oui, je peux me permettre de dérouler pendant quelques minutes… »
  • Second cas

« Non, ça ne va pas »

Identifier ce qui vous permettrait d’aller mieux.

« Si je modifiais cela, qu’est-ce que cela donnerait? »

  1. « Super, ça va mieux… »
  2. « Rien, je dois encore modifier quelque chose… »

Faire le plein d’énergie

Sans aller jusqu’à une comparaison avec les fameux neurones miroirs découverts en neuro-sciences (catégorie de neurones qui ont la même activité lorsque l’individu exécute ou regarde une actio), il existe une transmission d’énergie, qu’elle soit positive ou négative.

Il vous arrive certainement souvent d’entendre ou de dire: « J’aime être avec cette personne, elle déborde d’énergie… Elle me donne une super pêche !» L’énergie se transmet en fonction du degré d’empathie. On peut ainsi très souvent constater ce transfert d’énergie dans les équipes de raids aventure, de ski alpinisme ou dans les cordées en haute montagne… Même si l’ensemble du groupe est fatigué, l’énergie du plus vaillant est partagée avec les autres membres de l’équipe, elle va même circuler de l’un à l’autre en fonction des besoins.

Lors d’une course, l’idée est de toujours mettre son énergie là où elle est le plus productive afin de donner le meilleur de soi, sans s’occuper des autres. Si nous cherchons à accrocher le coureur qui nous double, nous nous laissons émotionnellement impacter par lui, il influence notre rythme et nous prend donc notre énergie. Par contre, si nous continuons à courir en fonction de ce que nous ressentons, de ce que nous sommes capable de donner à l’instant T et que cela nous permet de rester derrière lui, c’est alors nous qui risquons d’influencer son rythme et donc de profiter de l’énergie qu’il perd.

Ce qui est fait est fait

Un événement peut aussi servir d’expérience pour une autre occasion, par contre sur l’instant, il faut le gérer de manière à permettre d’être à nouveau performant le plus rapidement possible. C’est une situation que nous voyons régulièrement dans le tennis… Un joueur restant mentalement dans le point qu’il vient de perdre bêtement ou sur une balle litigieuse, loupe généralement le, voire les points suivants.

En course à pied, cela peut arriver sur un déséquilibre dans une descente et si notre pensée reste en arrière sur ce qui vient de se passer, nous avons de grandes chances de trébucher à nouveau.

D’un point de vue plus métaphorique, si nous avons laissé un problème au départ, notre pensée peut certaines fois, rester derrière, ce qui nous empêche d’aller vraiment vers l’avant… ça vous parle?

Soyons encore un peu plus stoïciens

L’imagination n’ayant aucune limite, nous pouvons nous faire le pire scénario concernant une épreuve à venir. Par exemple, il arrive fréquemment qu’en course, alors qu’un gros dénivelé nous attends, nous ayons une fatigue qui n’est autre que la projection de l’effort que nous imaginons fournir et non la fatigue réelle.

Là encore, le « ici et maintenant » prend tout son sens. Il permet de faire « un état des lieux » et  autorise la gestion de l’effort à venir, en fonction du ressenti conscient. C’est ce que Cicéron appelait en 50 av-J-C (les coaches n’ont rien inventé), la praemeditatio malorum ou l’anticipation des événements fâcheux. En course, cela permet de devancer, entre autres, des problèmes liés à l’hydratation, à l’alimentation, à la vitesse de progression ou à l’équipement.

La dopamine, un booster naturel 100% plaisir

Pour vous tester et vous entraîner, pensez donc lors d’une prochaine sortie, avec ou sans dossard, à vous faire un cadeau : émerveillez-vous d’un paysage, d’un sourire, d’un encouragement, d’un monument, d’une place, d’une sensation telle qu’un rayon de soleil qui vient vous réchauffer, d’une gorgée d’eau prise à la fontaine du petit village traversé ou du parfum des foins fraichement coupés… Autant de sensations prises sur l’instant qui vous permettrons de ressentir un plaisir immense qui vous fera dire: « Voilà pourquoi je suis là, ici et maintenant! »

Vous serez alors dans l’instant présent et parfaitement en accord avec vous-même !

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