L’abandon est la bête noire du sportif. Pourtant, il fait partie de la compétition et peu peuvent se prévaloir de ne l’avoir jamais connu. Et soyons honnête, sur de nombreuses compétitions, le plaisir au départ et à l’arrivée serait bien moins intense – notamment sur certaines courses extrêmes – si nous étions toujours sûrs de franchir la ligne d’arrivée.C’est aussi cette épée de Damoclès qui nous pousse à nous entraîner, à peaufiner notre matériel, à progresser.
Gérer un abandon se traduit avant tout par la gestion de notre amour-propre. Très souvent, notre entourage comprend et accepte beaucoup plus rapidement et plus facilement que nous-mêmes. Rappelez-vous, si ça vous est arrivé, n’avez-vous pas entendu : « Tu as eu raison. Terminer, c’était prendre des risques », « tu n’étais pas bien, ça ne servait à rien de continuer », « c’est déjà pas mal, ce que tu as fait », « tu feras mieux la prochaine fois », etc. Ces phrases n’étaient pas uniquement prononcées pour vous réconforter, mais aussi pour vous permettre de rebondir et de positiver.
Personnellement, je considère l’abandon comme un fait de course. Si vous avez planifié une course et que vous vous êtes préparé(e) correctement, mais que les circonstances vous ont contraint(e) à l’arrêt, vous n’avez aucune raison de vous en vouloir.
Les causes de l’abandon
De nombreux faits de course peuvent vous contraindre à abandonner :
– le froid ou la forte chaleur et un organisme qui réagit mal et/ou un équipement mal adapté aux circonstances exceptionnelles,
– une chute,
– de grosses intempéries,
– une mauvaise gestion de course,
– une douleur persistante, signe avant-coureur d’une blessure,
– une blessure, etc.
Arrêter dans de telles circonstances est signe d’intelligence. Vous ne devez, alors, pas avoir de regrets et analyser froidement les raisons de cet abandon.
– Vous avez stoppé parce que vous étiez fatigué et que vous n’aviez plus les forces nécessaires pour boucler votre parcours ?
Alors prenez le temps de vous arrêter un peu pour faire le point. Analysez-en les causes. La course était trop dure pour vous ? Vous ne vous êtiez pas assez ou trop entraîné ? Vous avez eu des obligations familiales, professionnelles ou d’autres imprévus durant votre préparation ? Ce sont des circonstances qu’il est important de noter, afin de pouvoir comprendre les raisons de cette interruption prématurée et les anticiper lors d’une prochaine programmation.
– Vous décidez de stopper votre épreuve parce que vous ne pouvez pas faire autrement, car vous risqueriez de vous faire mal ou d’aggraver le souci que vous rencontrez ?
Que ce serait-il passé si vous aviez continué ? Vous seriez peut-être contraint de gérer une grosse blessure. Arrêter était une preuve d’intelligence. Vous n’avez ainsi pas compromis la suite de votre programme et/ou de votre saison. Une blessure aggravée devient souvent une blessure récurrente qui peut vous obliger à vous arrêter très longtemps, voire définitivement.
Il n’est pas anormal d’abandonner, ce n’est pas un drame en soi. Bien sûr, vous aurez des regrets, mais qu’est-ce comparé à un arrêt définitif de votre pratique ? Rapidement, vous devez transformer ce « fait de course » en acte positif et en tirer tous les enseignements.Que pouvez-vous corriger et améliorer pour être plus performant la prochaine fois ?
Rappelez-vous toujours que l’analyse permet de rebondir et de repartir sur de bonnes bases. Vous pourrez même y trouver une source de motivation pour retenter, pourquoi pas ?, votre chance sur cette même épreuve.
Courir doit toujours rester un plaisir, ne l’oubliez pas, surtout en de telles circonstances.