Source - Fotolia

Soin nutritionnel avant une opération chirurgicale : comment le sportif peut-il participer ?

Anticiper

Les traumatismes mécaniques et la détresse physiologique sont des facteurs de stress majeurs auxquels les sportifs blessés sont confrontés pendant la période pré-opératoire qui peut s’étaler sur plusieurs semaines avant l’opération.

D’autres facteurs tels que l’âge, une santé fragile, le tabagisme, l’état nutritionnel déséquilibré… diminuent la capacité de l’organisme à s’adapter et peuvent infléchir la réponse chirurgicale.

Manger sainement prépare alors le corps blessé, l’aide à « prendre des forces » avant le jour J, réduit les risques de complications, optimise sa récupération et facilite le retour à la fonctionnalité du membre blessé.

Combler le fossé nutritionnel

Toute opération chirurgicale cause un stress à votre corps. Celui-ci doit puiser dans ses réserves en nutriments pour aller chercher les protéines, les glucides et les lipides nécessaires à la réparation des tissus. Il est donc très important d’avoir une alimentation saine et équilibrée avant l’intervention.

L’action chirurgicale stimule une cascade de réponses hormonales et métaboliques de l’organisme. Les hormones du stress (cortisol, glucagon…) stimulent l’utilisation du glycogène (sucre de réserve) hépatique et musculaire afin de répondre aux exigences énergétiques de l’opération et de la cicatrisation des tissus.

Le coup de fouet du cortisol majore le catabolisme des protéines. Le déséquilibre entre la synthèse protéique réduite et la dégradation majorée des protéines, notamment musculaires, crée un résultat net déficitaire.

Il faut préparer son assiette pour limiter les complications post-chirurgicales dues à un défaut nutritionnel.

En quoi consiste une bonne alimentation avant la chirurgie ?

Elle dépend de l’intervention à subir, de votre état de santé général, d’une pathologie associée comme le diabète… Demander conseil à votre médecin ou diététicien nutritionniste avant l’opération.

Les recommandations nutritionnelles actuelles avant la chirurgie se focalisent sur les points suivants. Commençons si vous êtes prêt.

  • Dans la mesure du possible, la bonne chose à faire n’est pas de suivre les conseils alimentaires après l’opération, mais de les commencer avant l’opération. Une alimentation efficace doit commencer tôt, dès l’examen de la chirurgie.
  • L’une des premières propositions est d’éviter les repas hypocaloriques (régime alimentaire restrictif, méthode « low carb »,…). Il faut au contraire optimiser les réserves de nutriments avant l’opération. Elles seront ainsi disponibles pour répondre aux exigences de l’état de stress et compenseront la réponse catabolique à la chirurgie. Et, oui, les canons de la mode ne sont pas ceux de la médecine !
  • Une nourriture axée sur l’apport en glucides pendant au moins 3 à 4 jours avant l’opération est efficiente pour maximiser les réserves de glycogène. Les glucides sont de vrais alliés car ils fournissent l’énergie dont ont besoin les sportifs blessés. Si leur consommation est insuffisante, les protéines sont mal utilisées. Elles ne servent plus à la cicatrisation car elles sont déviées pour produire du glucose. L’accent doit être mis sur l’ingestion de fruits, légumes, pommes de terre, céréales, légumes secs qui sont tous essentiels au soutien de l’immunité et du stockage de sucres dans le foie.
  • La qualité des protéines revêt une grande importance qu’elles soient animales (viande, poisson, œuf, produit laitier) et/ou végétales. Elles sont toutes utiles car elles favorisent la régénération des cellules, contribuent au maintien de la masse musculaire, et améliorent les défenses immunitaires de l’organisme.
  • En un mot, le régime alimentaire préopératoire doit être basé sur un plan alimentaire simple avec une nourriture de saison. Privilégiez l’utilisation de produits bruts, cuisinés « maison » et limitez les aliments ultra-transformés qu’ils soient d’origine animale ou végétale, BIO ou pas !
  • Et enfin, évitez les substances stimulantes telles que l’alcool, les boissons énergisantes,  pendant au moins 24 heures avant l’intervention.

Bonne récup et à bientôt à l’entrainement !

Dominique POULAIN, Diététicienne nutritionniste du Sport

https://librairie-garanciere.com/produit/lessentiel-sur-lalimentation-du-sportif