Absorption des boissons
Les liquides s’écoulent de l’estomac vers l’intestin grêle via le sphincter pylorique* (à l’image d’une porte qui s’ouvre et se referme entre la poche stomacale et le conduit intestinal). Puis, une fois franchie la barrière pylorique, l’eau poursuit son chemin et passe de l’intestin grêle aux vaisseaux sanguins.
Mais comment votre corps absorbe-t-il les liquides ? Par un mécanisme biophysique : une simple diffusion osmotique.
L’osmose est un phénomène omniprésent dans l’organisme. Ce processus conditionne les passages d’eau au travers des membranes séparant deux compartiments dont le dosage en particules est différent.
L’osmolalité correspond à la quantité de substances dissoutes dans un poids donné. Et, plus précisément, l’osmolarité correspond au nombre de particules par litre de solution (unité en mOsm/l ou milliosmole par litre). Ici, la base de référence est l’osmolarité plasmatique : 305 +/-5 mOsm/l.
Revenons à notre boisson et notre intestin.
Boisson | Concentration en substances dissoutes / Liquides de notre milieu interne. |
Hypertonique | Plus élevée |
Hypotonique | Moins élevée |
Isotonique | Equivalente |
L’eau se déplace du milieu hypotonique, le moins concentré, vers le milieu hypertonique, le plus concentré. Si les deux milieux sont isotoniques, c’est-à-dire ayant une proportion égale de solutés, le mouvement global d’eau est nul.
L’ajout de solutés (exemple : glucose, maltodextrines, minéraux,…) dans un des secteurs augmente sa concentration et le rend hypertonique. Cela génère une pression osmotique qui a pour effet un ajustement avec l’autre secteur : l’eau du compartiment le moins concentré est attirée vers le milieu le plus concentré pour le diluer.
Le mouvement de l’eau se poursuit d’un secteur à l’autre jusqu’à égalisation des concentrations en solutés des deux secteurs.
Boissons hypertoniques
L’arrivée massive des particules des boissons dites hypertoniques (osmolarité supérieure à celle du plasma, c’est-à-dire supérieure à 305 mOsm/litre) dans l’intestin, engendre le déplacement de l’eau du sang vers la « lumière » du tube digestif **.
Forcément, dans un premier temps, cela retarde voire entrave l’hydratation de l’organisme. La consommation de telles boissons peut aussi entraîner des crampes, des douleurs et d’autres troubles digestifs du fait de l’augmentation du volume d’eau dans l’intestin.
« Avec une osmolarité de l’ordre de 600 à 650 mosm/L, les boissons énergisantes ne respectent pas le critère de l’iso-osmolarité (environ 270 à 330 mosm/L), propriété essentielle des boissons d’effort pour assurer une vidange gastrique, une absorption intestinale,… optimale » : https://www.nutritiondusport.fr/
Les boissons de l’effort du commerce (poudres à diluer) sont conçues pour produire des boissons isotoniques si vous suivez les dilutions recommandées. Si vous surdosez, pensant bien faire, la préparation devient hypertonique.
Les gels énergétiques sont pratiques mais ce sont des produits hypertoniques, très concentrés en sucres. Leur consommation doit être associée à de l’eau pure dans les minutes qui suivent, quelques gorgées ou 150 à 200ml, pour faciliter le bien-être digestif.
Pour en savoir plus :
*. Anneau musculaire situé à la jonction de l’estomac et du duodénum. Il va alternativement se contracter et se relâcher pour laisser passer l’eau et les aliments.
**. Espace intérieur d’un organe creux.
Dominique POULAIN, Diététicienne nutritionniste du Sport : http://www.nutritionniste-dieteticien.fr
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Nicoach
Intéressant