Omnivores, végétariens, végétaliens,… tous runners !

Omnivorisme, végétarisme, végétalisme,… ? Les représentations et les choix nutritionnels évoluent au rythme des aliments interdits ou vertueux. Faisons un tour de table pour savoir de quoi on parle.



Crédit : Evgeny Lobanov

Famille nombreuse

Il existe une immense diversité de végétarismes enrichis par autant de convictions personnelles et de prises de conscience (protection de la santé, cause écologique, compassion pour les animaux, principes religieux…). Ces concepts fort diversifiés nécessitent quelques mots pour spécifier les conduites  alimentaires « végés ».

 

Les végétariens

Dans le langage courant, tous les pratiquants alimentaires refusant la chair animale mais incluant la consommation d’autres produits d’origine animale sont appelés « végétariens ».

 

 

Ils ne consomment aucune chair animale : exit les viandes rouges ou blanches, les lardons, les poissons ou le caviar et tout produit dérivé ayant entraîné la mort d’un animal (gélatine, présure de certains fromages).  Mais, les végétariens conservent les produits laitiers, les œufs et le miel.

Les régimes végétariens, bien planifiés, ne compromettent pas la performance athlétique si les choix alimentaires sont guidés par la variété et la qualité des produits. Les substituts végétaux (steaks, boulettes de soja ou aux céréales) sont souvent chargés en graisses et sel.

La cuisine plutôt « maison » des végétariens doit faire la part belle aux céréales et aux légumineuses  afin de compléter les protéines avec les œufs et les produits laitiers, aux fruits et légumes de saison et mieux encore cueillis localement, aux huiles végétales (huiles de chanvre, noix, soja, voire colza). Condiments, herbes aromatiques, noix et graines viennent compléter cette belle diversité.

 

Les presque

Certains ex-omnivores font quelques pas vers le végétarisme tels les pescetariens qui incluent la consommation de poissons et fruits de mer.  Les flexitariens, gastronomes butineurs, adoptent le mode alimentaire végétarien mais ne se refusent pas le droit de déguster un bon steak ou une belle andouillette de temps à autre, par gourmandise, par praticité (invitations chez des amis, restaurant,…). Dans ces deux cas, aucun ne peut se revendiquer végétarien.

 

Les végétaliens

Les végétaliens étendent leur refus alimentaire à la totalité des produits en rapport avec l’ «  exploitation animale » : viandes, poissons, œufs, produits laitiers, miel. L’organisation des assiettes avec légumes secs et céréales offre protéines et glucides aux sportifs, mais l’exclusion de tout produit animal expose au risque de déficience en vitamine B12, impliquée dans la synthèse des protéines corporelles (fibres musculaires, globules rouges,…). Spiruline et autres algues souvent présentées comme des sources de vitamine B12 ne sont pas très efficaces sur l’être humain. Faire le choix des compléments alimentaires ?!  De nombreux produits sont mis sur le marché sans étude scientifique sérieuse prouvant leur efficacité.

 

Voici une grille de lecture non exhaustive

 

Viandes et dérivés (charcuterie,..) Poissons et Produits de la mer Œufs Produits laitiers
Omnivore Oui Oui Oui Oui
Flexitarien (Végétarien flexible) X (réduction) Oui Oui Oui
Pescetarien (Pesco-ovo-lacto-végétarien) Non Oui Oui Oui
Végétarien (Lacto-ovo végétarien) Non Non Oui Oui
Ovo-végétarien Non Non Oui Non
Végétalien Non Non Non Non

 

 

Chacun ses choix et tous runners

A ce jour, les conclusions de différentes études comparant les habitudes alimentaires de sportifs végétariens ou omnivores s’accordent : les sportifs végétariens ne réalisent pas de meilleurs chronos que les autres mangeurs et inversement. Mais, il n’y a pas que les perfs dans la vie !

Conseils généraux : Manger des fruits et des légumes, des céréales et des légumes secs, reste incontournable tant pour les sportifs végétariens que pour les athlètes consommateurs de viandes.  Privilégier les modes de production alimentaire plus éthiques,…

Nullement question de sombrer dans un comportement alimentaire orthorexique ou culpabilisant !  Il faut d’abord manger en paix et partager la table.

 

Dominique POULAIN, Diététicienne nutritionniste du Sport. http://www.nutritionniste-dieteticien.fr

Pour en savoir plus :

https://journals.humankinetics.com/doi/abs/10.1123/ijsnem.2015-0231?url_ver=Z39.88-2003&rfr_id=ori%3Arid%3Acrossref.org&rfr_dat=cr_pub%3Dpubmed

https://ciqual.anses.fr

https://www.anses.fr/fr/system/files/NUT2014SA0096.pdf

 

 

3 réactions à cet article

  1. Article intéressant, mais il y a un souci dans le tableau, toutes les cases ont une croix !

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  2. Dominique, à travers votre humour et votre verbe, j’ai appris plein de choses, merci. Vive la multiplicité qui ne nuit à personne.

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  3. Merci pour ces informations précises sur le sujet

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