Les crampes musculaires associées à l’exercice ne sont toujours pas bien comprises car la pathophysiologie à l’origine des CMAE est très probablement multifactorielle et liée la prédisposition individuelle des sportifs.
Mais, nous savons qu’elles sont plus ou moins intenses, vives, douloureuses, et cédant au bout de quelques instants après des étirements musculaires passifs. Heureusement, il n’y pas d’altération anatomique !
Une des plus récentes théories repose sur le déséquilibre transitoire du contrôle neuromusculaire.
Les organes tendineux de Golgi sont des mécanorécepteurs sensibles à la tension du tendon. Ils sont disposés au niveau des jonctions musculaires et tendineuses.
La contraction d’un muscle est transmise aux organes tendineux de golgi qui sont d’autant plus stimulés que la force de contraction est importante.
Lorsque la tension devient trop élevée, ils provoquent par réflexe rétroactif négatif un « contre » protégeant le muscle.
Par l’inhibition des tensions, les organes de Golgi protègent de blessures.
De la fatigue musculaire à la crampe
Généralement, les crampes apparaissent lors d’échauffements insuffisants, après des exercices trop vigoureux et prolongés, lorsque le sportif repousse les limites de son endurance, par la sollicitation brutale d’un groupe musculaire, ou suite à des entrainements inadaptés aux capacités physiques du moment.
La fatigue musculaire entraine la défaillance du couplage excitation-contraction-régulation musculaire. Les capacités des afférences (informations sensorielles) inhibitrices des organes tendineux de Golgi sont diminuées. Les activités d’excitation musculaire s’en donnent à cœur joie… jusqu’à la crampe.
Que peut faire la diététique ?
Les premiers concepts mettaient en cause la déshydratation et la déplétion électrolytique. Cela pouvait paraitre un peu logique, non ? Lorsqu’on fait de l’exercice, on transpire et on a tendance à perdre du sodium. Mais, les études sérieuses pour défendre ces théories sont insuffisantes. Il a été vérifié que la concentration en électrolytes était semblable chez les sportifs, qu’ils aient des crampes ou pas.
Toutefois et néanmoins, un sportif « raisonnable » prendra soin de ses ravitaillements hydriques, glucidiques et sodiques au cours de sa pratique sportive. Il n’est pas inutile de prendre conscience de tout ce qui peut majorer son état de fatigue et affaiblir son discernement face aux bons conseils de son entraineur!
Sources : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK499895/
Dominique POULAIN, Diététicienne nutritionniste du Sport :http://www.nutritionniste-dieteticien.fr