Un peu d’humour pour commencer : il ne faut pas user ses chaussures ! En fait, ce que je veux dire, c’est que l’usure « visible » des chaussures n’est pas tolérable pour les chaussures de course. Cette usure est, comme vous le dites, tolérable pour les chaussures de marche, mais n’est pas systématiquement un bon indicateur sur vos techniques de course.
Pourquoi ne faut-il pas attendre l’usure « visible » des chaussures de course ? Ce qui est important dans une chaussure de course, c’est la semelle intermédiaire, dont le rôle est d’amortir les chocs. Vous n’avez aucun marqueur de l’usure sur cette semelle intermédiaire. Le seul repère que vous avez est le nombre de kilomètres que vous avez courus avec vos chaussures (à condition de tenir cette petite comptabilité). Selon votre poids et d’autres paramètres, on considère que la semelle intermédiaire ne fait plus son rôle d’amorti à partir de 1 500 à 2 000 km. Mais je le répète, il n’existe pas de repère ou de vraie mesure d’usure de cet amorti qui permettrait pour chaque coureur de savoir le moment idéal pour changer ses chaussures de sport.
Pour la marche, l’amorti est moins important, donc on peut « user » ses chaussures. Il faut donc changer régulièrement ses chaussures de course, et bien une usure « visible ».
Pour le choix de votre chaussure, vous avez encore raison, il faut prendre une chaussure universelle. Le choix d’une chaussure doit être tout à fait personnel : se sentir bien dans sa chaussure.
Il reste le grand et classique débat sur la technique de course : supinateur ou pronateur. Sachez que les médecins du sport, qui s’appuient sur des études scientifiques, n’ont aucune certitude sur des recommandations systématiques pour les chaussures de course à pied. Car les foulées qui sont « mauvaises » pour l’appareil locomoteur, qui entraînent donc des pathologies (tendinite, fracture de fatigue, douleurs articulaires) sont les foulées d’épuisement. C’est-à-dire les foulées lors des derniers kilomètres d’un marathon, par exemple. Or, quoi que vous fassiez (tel ou tel type de chaussures, semelle orthopédique, …), ces dernières foulées avec épuisement musculaire existeront toujours. Et je peux vous l’affirmer, votre technique de course, dans ces moments d’épuisement, n’a rien à voir avec votre technique de course lors des premiers kilomètres de votre entraînement où lors d’un test que vous faites sur tapis de course (test que l’on fait parfois « pour définir votre technique »).
Donc restons simples et humbles : chaussures universelles que l’on change régulièrement.
Découvrez notre sélection de chaussures running sur lepape.com
6 réactions à cet article
Arnaud
Depuis 1992 je cours avec des chaussures qui corrigent ma foulée pronatrice(ex: actuellement je cours avec des Asics GT2160). Ces types de chaussures m’ont toujours été conseillées par les vendeurs en magasins spécialisés course à pied à l’exclusion de tout autre type.
En revanche, je vous cite « Il reste le grand et classique débat sur la technique de course : supinateur ou pronateur…chaussures universelles que l’on change régulièrement. »
Alors, qui croire?
Emilie JOUBERT
Je ne dis pas que le vendeur vous a mal conseillé. Si vous courez depuis des années avec des chaussures pronatrices et que vous vous sentez bien, continuez à choisir et à utiliser ce type de chaussures. Pourquoi changer les chaussures dans lesquelles on se sent bien ?
Mais affirmer que votre chaussure corrige votre foulée pronatrice du début à la fin de votre course (du 1er au 42e kilomètre de votre marathon par exemple), cela me semble plus discutable (dans tous les cas, les preuves scientifiques nous manquent). Car comme je l’ai déjà dit, vos foulées au premier kilomètre, au 10e kilomètre, au 30e kilomètre, au 40e kilomètre … sont obligatoirement différentes et croire qu’une seule et même chaussure (dite pronatrice) puisse corriger toutes ces variations biomécaniques, est illusoire.
Yannick Guillodo
Riri
Ok il y a la pronation et la supination mais qu’en est-il des chaussures qui tendent vers le minimalisme?? ( je parle de pas des chaussure type vibram ou là c’est l’extrême)
Faut-il éviter « d »attaquer » par le talon et donc prendre des chaussure avec un amorti plus faible?
Emilie JOUBERT
Pour ce qui est des chaussures qui tendent vers le minimaliste, nous sommes là encore dans un débat qui manque de preuves scientifiques. Malgré tout, sachez que certains athlètes de haut niveau s’entraînent sur piste en herbe (stade en Afrique du Sud, notamment) pour pouvoir courir pieds nus. Et cela, bien avant la mode des chaussures dites minimalistes. Pour ces athlètes, les sensations de course sont alors meilleures, avec une foulée plus dynamique. Donc se rapprocher de la foulée la plus naturelle possible (sans chaussures et surtout sans semelle dite de correction !!!!) est une quête pas si stupide que l’on pourrait penser. Ces nouvelles chaussures se développent sur cette base théorique, en protégeant, malgré tout, notre voûte plantaire car nous ne sommes pas des hommes préhistoriques avec suffisamment d’épaisseur au niveau du derme.
Enfin, doit-on ne pas attaquer avec le talon ? Hé bien la réponse est dans le chapitre précédent. Il faut, de préférence, rester avec sa foulée naturelle. Eviter trop de changement. Ne forcez pas votre nature. On ne parle pas des athlètes de haut niveau, qui travaillent sur piste la qualité de la foulée pour une efficacité de vitesse, force … Mais en trail ou en marathon, pour le sportif amateur, même exigeant, c’est plutôt le rendement énergétique qui est capital (consommer le moins d’énergie possible au kilomètre) et votre foulée de base, naturelle, est probablement celle qui a ce meilleur rendement énergétique.
Yannick Guillodo
zoupaleta
Bonjour Messieurs.
En me rendant chez un podologue (spécialiste course à pied), j’ai eu le même son de cloche que M. Guillodo.
A savoir, qu’il valait mieux rectifier avec des semelles, adaptées à notre morphologie de pied et à notre course, dans une chaussure universelle, plutôt que d’acheter directement des chaussures correctrices.
En ce qui me concerne, je pratique le triathlon et je cours 2 fois par semaine.
Alors que je corrige par des semelles orthopédiques mon problème d’hyper-supination (varius +++), je m’interroge sur la compatibilité avec l’utilisation de chaussure minimaliste.
Pouvez vous me conseiller à ce sujet ?
Merci.
Henrick
Marc Farris
Le post date un peu mais ça peut intéresser les gens qui cherchent des infos sur le sujet :
Le choix des chaussures de running dépend du terrain (route ou trail), de la foulée (supinatrice ou pronatrice), de la technique de course et de la distance. Pour le terrain le choix est simple il dépend de votre utilisation sachant qu’il vaut mieux acheter une paire pour chaque plutôt que de chercher une paire qui tente le grand écart.
Concernant la foulée il faut voir un podologue pour déterminer si vous avez besoin d’une correction. Celle-ci doit être portée impérativement pour la marche, en revanche pour la course cela dépend de votre fréquence d’entrainement, en effet les semelles orthopédiques ont tendance à durcir l’amorti naturel de la chaussure, celle-ci n’étant pas conçu pour l’ajout d’une semelle. Si vous êtes coureur occasionnel il vaut mieux une chaussure universelle dans laquelle vous remplacez la semelle de propreté par la semelle orthopédique. En revanche si vous visez la compétition avec plus de 3 entrainement par semaines il vaut mieux rechercher une paire avec un soutien (par exemple chez asics choisir les modèles avec soutien DuoMax).
La technique de course est votre façon d’attaquer le sol : avant-pied, médio-pied ou talon. Un coureur occasionnel n’a pas vraiment à s’en occuper, mais si vous courrez régulièrement cela va jouer au niveau de l’amorti dont vous avez besoin. Courir sur l’avant pied est moins traumatisant SI ET SEULEMENT SI vous en avez l’habitude. C’est une technique qui doit être travaillée pendant de long mois avant d’envisager une transition définitive. L’intérêt est qu’elle engendre moins de traumatisme ou blessures une fois acquise, elle permet également au coureur souffrant de pronation de ne plus être handicapé par cette pathologie durant la course. Au départ elle doit plus être vu comme un exercice de kiné sur de courte durée que comme une technique d’entrainement. Votre type de foulée va donc changer votre besoin d’amorti au niveau du talon.
Enfin la durée à une importance primordiale, en effet même si vous avez une foulée universelle et une technique de course sur l’avant-pied, qu’en sera-t-il au bout de 40 ou 100km ? La qualité de votre foulée se détériorera avec la fatigue et pour éviter une blessure il vaut mieux prévoir les bonnes chaussures avant le départ.
La difficulté étant de déterminer son profil au départ. Il faut faudra surement un peu d’expérience et une ou deux paires avant de trouver ce qu’il vous correspond.
Je pense qu’il est est intéressant de savoir de qui vient l’avis, voici donc un résumé de ma vie de coureur : Au départ chaussures universelles avec semelles orthopédiques, courses sur chemin et route <10km, 2 à 3 fois par semaines. Blessure au ligament de la cheville, instabilité chronique. Pas de soucis jusqu'à ce que je passe à 4 entrainement par semaine entre 10 et 20km. Après de nombreux problèmes à la chevilles et au talon à cause de la dureté de la semelle je suis passé sur des chaussures corrigeant la pronation et je ne mets plus mes semelles dedans. Je cours actuellement des courses entre 10 et 70km sur terrain variés, cela représente un budget mais j'ai actuellement 4 paires différentes suivants les conditions.
Marc Farris