Question : Que pensez-vous de cette théorie qui dit que pour faire du trail, il faut aussi faire de la piste ? Si elle est exacte, que faut-il faire ? Car j’avoue que j’ai complètement abandonné la route et que retourner sur la piste me tente moyennement…
La réponse de Sébastien Chaigneau, notre spécialiste trail
Personnellement, je viens de la piste. C’est pourquoi j’ai un regard qui me fait dire qu’il faut garder des séances de qualité, et donc sur la piste. Bien sûr, les séances que vous allez y réaliser peuvent se réaliser en forêt, sous forme de fartlek, mais pour un travail précis, il est préférable de vous rendre sur une piste, ou au moins sur un parcours parfaitement mesuré (un bout de piste cyclable étalonné peut faire l’affaire).
Sur la piste, plusieurs types de séances pourront être réalisés afin de progresser.
Tout d’abord, des séances de VMA. Si vous n’êtes pas (ou plus) habitué à la piste, commencez par du 15s vite /15s lent ou par le fameux 30s vite/30s lent. Une fois que vous maîtriserez l’exercice, l’idéal est de passer à des séries de 200 m, puis de 300 m, pour finir par des séries de 400, 500, 800 et 1000 mètres…
Mais attention, ces séances de piste doivent être abordées complètement différemment selon que vous préparez un trail ou une course sur route.
Pour un « routier », l’objectif de ces entraînements sera la recherche de la vitesse, c’est-à-dire le chrono sur une distance donnée. Ce n’est pas la vision à avoir si vous préparez un trail.
En effet, en trail, en particulier sur les distances au-delà de 35-40 kilomètres, votre vitesse va se dégrader au fur et à mesure de la course, tout comme la qualité de votre foulée. Ce sera votre axe de travail. Celui-ci s’effectuera en période hivernale ou six mois avant votre objectif, et vous permettra assurément de progresser.
Ce travail de qualité doit bien sûr permettre d’améliorer votre vitesse, mais aussi et surtout votre technique et votre gestuelle, facteurs souvent oubliés par les traileurs.
Ainsi, lorsque je fais une séance de 30s vite /30 s lent ou de 200m, je vais travailler au cardiofréquencemètre avec des récupérations courtes, qui vont m’obliger à m’arracher un peu, mais surtout je vais (lors de chaque début de séance) revoir mes gammes et refaire tous les exercices de l’école de course afin de travailler ma gestuelle.
Ce travail va me permettre d’avoir une foulée plus naturelle et avec une amplitude que je pourrai tenir plus longtemps pendant les épreuves. Le physique est très important, mais la mécanique l’est encore plus : une bonne technique de course permet de s’économiser.
Pour les séances de qualité plus longues type seuil aérobie ou footing actif, je travaille toujours au cardiofréquencemètre, pour être plus précis, mais je pars toujours en nature. Je reconnais que j’ai beaucoup de mal à refaire des séances telles que 30 minutes au seuil sur une piste. C’est là qu’intervient la piste cyclable étalonnée, qui permet de sortir du stade tout en effectuant un travail de qualité…
Ceci provient d’une question posée à notre expert entraînement trail, Sébastien Chaigneau : vous aussi posez votre question à nos expert entraînement