Trail : connaître et gérer sa propre charge d’entraînement

Je rencontre beaucoup de coureurs, et quel que soit leur niveau, tous ont la même interrogation dans le regard concernant la préparation. L’apprentissage en trail est long et fastidieux et je pense que le plus long est l’apprentissage et la connaissance de soi. En effet, de manière très naturelle, l’homme ne fait et ne vit qu’en comparaison avec son voisin ou des personnes de son entourage. Il ne se préoccupe pas réellement de ce qui l’entoure directement, en l’occurrence lui !
Je ne m’étendrai pas plus sur cette relation qu’il y a entre l’homme, son amour propre et son environnement, car nous pourrions, je pense, écrire un livre sur le sujet et ce n’est pas l’objectif…

Sachez juste que les « coureurs qui durent » actuellement sont des coureurs qui ont pris le temps de progresser dans les distances, les courses et aussi dans l’entraînement. Certains coureurs ont évolué au fil des années et du temps en ajoutant 10% d’entraînement chaque année et ont ainsi fait évoluer leurs capacités. D’autres se sont concentrés sur leur points faibles et leur points forts, et d’autres ne font qu’un passage éclair parmi nous…

Certaines règles doivent être respectées afin de ne pas « en faire trop ».

  • Il faut garder la notion de plaisir, que ce soit en compétition où a l’entraînement. Si vous commencez à faire vos séances sans envie ni conviction, et que vous perdez cette notion de vue, c’est que vous prenez le mauvais sentier. Sachez aussi qu’il vaut mieux faire 4 sorties de 30 minutes plutôt qu’une de 2 heures sans envie.
  • Attention à la notion de « toujours plus ». Je vois beaucoup de coureurs qui s’entraînent 20 heures et plus par semaine, et qui se demandent ce qu’ils pourront faire pour évoluer la saison suivante…
  • Ne pas oublier de s’écouter. Notre niveau de forme n’est pas le même tout au long d’une saison. Il a d’ailleurs davantage une forme sinusoïdale, selon l’âge, la pratique et la fatigue. Il faut savoir se concentrer à certains moments et se relâcher à d’autres pour laisser passer les « mauvais moments », les accepter et travailler en fonction d’eux. Lorsque l’on se sent « au creux de la vague », cela ne sert à rien de s’acharner à faire plus de séances ou des séances plus dures. Vous finirez par lâcher, physiquement, moralement ou mécaniquement… Selon ce que vous aurez fait de trop, vous le paierez sous forme d’une blessure de lassitude ou de « burn-out »complet. La suite se transforme en parcours du combattant. Très souvent, c’est synonyme d’arrêt de la pratique ou de blessure irréversible…

Cette liste n’est certainement pas exhaustive, et il n’existe d’ailleurs aucune règle ni planification qui puisse convenir à un grand nombre de coureurs. L’écoute de ses propres sensations est donc, à mon humble avis, la chose la plus importante. Occupez-vous de vous, pour continuer à courir par plaisir et pour vous… Vous accepterez beaucoup mieux la charge d’entraînement que vous vous imposez et l’aborderez avec un autre œil et une autre approche…