L’importance du bien-être pour performer

Quel volume dois-je adopter pour progresser ? Quelles séances intensives vais-je réaliser pour améliorer mes performances ?
L’entraînement, dans les sports d’endurance, est souvent regardé par le prisme de la physiologie et des qualités physiques.
Pourtant ces paramètres ne sont pas toujours les plus déterminants dans la performance. La psychologie du sportif ou son niveau de stress sont d’autres facteurs qui impactent fortement la progression et les résultats.
L’objectif de cet article est donc de mettre en lumière cet aspect parfois oublié de l’entraînement.

Source - Fotolia

Les coachs VS la littérature scientifique

Les études sur l’entraînement en endurance se concentre principalement sur les aspects biologiques qui, potentiellement, influencent les performances [1].

Pourtant, lorsque l’on interroge les entraîneurs, comme l’ont fait John Kiely et son équipe, on peut s’apercevoir que l’entraînement physique n’est pas perçu comme le facteur le plus déterminent de la performance.

99% des coaches pensent d’ailleurs que des facteurs qui ne sont pas de l’ordre de la préparation physique influencent la réponse à l’entraînement.

Et plus de 90% d’entre eux pensent que des facteurs psychologiques, comme le stress et le relation entraîneur-entraînés, sont très importants ou absolument essentiels dans les processus d’adaptation.

L’influence du stress

Dans certains cas, stresser, de manière raisonnable, peut être bénéfique pour performer le jour J. Mais dans la plupart des cas, le stress est délétère pour le sportif, surtout pour sa récupération.

Par exemple, nous pouvons voir ci-dessous les résultats d’une étude [2] qui met en relation le niveau de stress et le temps de récupération des sportifs après un exercice de force.

Ici le score « PSS » représente le niveau de stress perçu. Et le score « USQ » représente le nombre d’évènements stressants vécus au cours du dernier mois. Il est donc évident que le niveau stress est un facteur à prendre en compte dans sa préparation.

Adapter votre entraînement en fonction du niveau de stress

Agir sur le stress n’est pas simple. Parfois, nous pouvons faire des choix de vie pour le diminuer. Mais souvent nous le subissons sans solutions immédiates évidentes.

Lorsque vous vous sentez stressé, la meilleure option est donc de diminuer votre charge d’entraînement, surtout en intensité [3]. Conserver des séances à faible allure peut, à contrario, vous aider à gérer votre charge mentale [4].

Gérer votre stress

Comme nous l’avons écrit précédemment, agir sur la stress n’est pas simple. Cependant, il existe quelques solutions, plus ou moins efficaces, qui peuvent vous aider dans cette optique.

Nous pensons par exemple à certaines méthodes de « relaxation », qui ont fait leurs preuves, comme la méditation ou le yoga [5]. Par ailleurs, n’hésitez pas non plus à consulter un professionnel compétent si vous en ressentez le besoin.

Savoir se détacher

Savoir se détacher est l’une des clés de la récupération [6]. Bien sûr, plus facile à dire qu’à faire, surtout lorsqu’il s’agît de son quotidien, de sa famille ou de son travail.  Par contre, se détacher de son activité sportive, cela semble plus accessible.

Vous pensez certainement que pour progresser il faut vous impliquer davantage et tout contrôler. Mais cette façon d’aborder la performance a clairement ses limites. Vous pouvez très bien faire les choses sérieusement, avec motivation, et prendre en même temps du recul sur votre sport.

Concrètement, pour une préparation plus efficace, nous vous conseillons d’adopter un programme d’entraînement modulable non rigide (si je suis fatigué, j’adapte ma séance !) et de ne pas consacrer tout votre temps libre à votre activité (par exemple, penser à votre récupération toute la journée ne vous aidera certainement pas à mieux récupérer, bien au contraire).

Conclusion

La performance en endurance n’est pas que physique ou technique. Elle est évidemment aussi psychologique. Il est donc très important de vous adapter à votre état mental et de mettre en place des choses pour en prendre soin. Par contre, évitez d’en faire une obsession et essayez plutôt d’aborder votre activité avec du recul.

Bibliographie

[1] Anyadike-Danes, Kechi & Donath, Lars & Kiely, John. (2023). Coaches’ Perceptions of Factors Driving Training Adaptation: An International Survey. Sports Medicine. 53. 10.1007/s40279-023-01894-1.

[2] Stults-Kolehmainen, Matthew A, and John B Bartholomew. “Psychological stress impairs short-term muscular recovery from resistance exercise.” Medicine and science in sports and exercise vol. 44,11 (2012): 2220-7. doi:10.1249/MSS.0b013e31825f67a0

[3] Figueiredo, Diego Hilgemberg et al. “Individually guided training prescription by heart rate variability and self-reported measure of stress tolerance in recreational runners: Effects on endurance performance.” Journal of sports sciences vol. 40,24 (2022): 2732-2740. doi:10.1080/02640414.2023.2191082

[4] Hill, E E et al. “Exercise and circulating cortisol levels: the intensity threshold effect.” Journal of endocrinological investigation vol. 31,7 (2008): 587-91. doi:10.1007/BF03345606

[5] Myall, Kearnan et al. “Effect of mindfulness-based programmes on elite athlete mental health: a systematic review and meta-analysis.” British journal of sports medicine vol. 57,2 (2023): 99-108. doi:10.1136/bjsports-2022-105596

[6] David W. Eccles, Yannick Balk, Thomas W. Gretton & Nate Harris (2022) “The forgotten session”: Advancing research and practice concerning the psychology of rest in athletes, Journal of Applied Sport Psychology, 34:1, 3-24, DOI: 10.1080/10413200.2020.1756526

Réagissez