Retour en arrière
Il a fallu des millions d’années à la lignée humaine pour se dégager de la quadrupédie en se relevant sur les pattes arrière, avec le double avantage de mieux appréhender son environnement et de permettre le développement du cerveau. Mais la bipédie trouve ses limites dans les situations extrêmes du trail, notamment les pentes raides et techniques où l’accroche et la stabilité prédominent sur la vision. Là, ce sont les chamois ou autres bouquetins qui règnent en maître, avec toutes les adaptations anatomo-physiologiques utiles.
Pour l’homme, la progression en pente raide est assurée par les membres inferieurs (les jambes) en propulsion et par les membres supérieurs (les bras) en traction (quadrupédie ou utilisation des bâtons) ou propulsion (balancement des bras ou poussée sur les cuisses). La vitesse de déplacement est déterminée par le pourcentage de pente, la stabilité antéro-postérieure, la nature du terrain et bien entendu par les facteurs physiologiques, et il faut bien comprendre que chaque poussée (haut ou bas du corps) requiert un excellent appui au sol avec un bon équilibre articulaire sous-jacent (principe d’alignement articulaire), une coordination neuromusculaire des chaînes musculaires mises en jeu et une stabilisation du tronc pour une bonne transmission de la cinétique du mouvement.
Dans cette optique de rendement musculaire et énergétique, les bâtons jouent un rôle positif et deviennent vite indispensables à l’athlète qui maîtrise leur maniement, en soulageant notamment le travail des membres inférieurs.
3 modes de locomotion
Avec les bâtons, on peut varier les plaisirs et travailler différemment. Le style classique est la marche croisée : poussée avec bâton gauche simultanée de la poussée jambe droite. Deux autres styles que l’on retrouve en ski de fond sont possibles en trail : la marche à l’amble (poussée jambe droite et bâton droit, puis jambe gauche et bâton gauche) et la marche simultanée (poussée des 2 bâtons sur chaque poussée de jambe). Ces trois styles sont à tester et travailler à l’entraînement.
Quand prendre les bâtons ?
Les bâtons ne s’utilisent qu’en trail avec fort dénivelé et sur terrain praticable. En effet, dans les parcours très rocheux, il n’est pas simple d’utiliser sereinement les bâtons. Comme les bâtons ne s’utilisent pas partout, il faut prévoir de les porter : il faut donc privilégier un poids faible et une facilité de rangement (bâtons pliables et système efficace de fixation).
Enfin, il ne faut les utiliser qu’après les avoir tester sur de longues sorties et être convaincu de l’avantage qu’ils procurent. Parmi l’élite du trail, les pratiques sont diverses, certains ne prenant jamais de bâtons, d’autres toujours, et le reste choisissant ou non de les prendre selon les situations.