Thermo Training Room®

Quels usages de l’acclimatation à la chaleur chez les sportifs de haut niveau ?

« Vis ma vis de sportif de haut niveau, et découvre le réagencement permanent de mon emploi du temps selon mes entraînements et états de fatigue, cours et travaux, récupérations et déplacements ». Seulement à partir de cette démarche peut-on commencer à appréhender la réalité de notre élite locale. À ce niveau, les séances « pour le plaisir » n’ont (quasi) plus leur place. Au contraire, elles demeurent méthodiques. L’optimisation est alors de rigueur. Le gain de temps est clairement affiché.

Dans cette perspective, l’acclimatation à la chaleur occupe une place importante, et croissante, tant pour répondre à la contrainte thermique d’une compétition en pays chaud – indispensable pour éviter l’effet « cocotte-minute » après 20min d’effort – que pour amplifier le gain lié aux séances aérobies – et bénéficier d’ajustements cardiovasculaires accélérés. À cette fin, toute manœuvre permettant d’élever la température interne devient alors logiquement bonne à prendre.

De la chaleur ? En veux-tu en voilà.

Si un passage par la case #Chaleur se veut de plus en plus systématique de la part des athlètes en phase précompétitive, les modes d’acclimatation, eux, diffèrent. Pour se préparer aux climats tropicaux des futurs Jeux Olympiques, à l’Open d’Australie (en période hivernale pour nous en France !) ou à une course en Asie, des expositions actives comme passives à la chaleur sont préconisées. Et pour cela, tous les moyens deviennent valables, d’une séance en Thermo Training Room® à une semaine d’entraînement programmée sur la côte, en passant par les saunas ou autre effort en salle de bain chauffée. La fréquence des séances elle aussi devient matière à questionnement, d’une exposition quotidienne, bi-quotidienne à une acclimatation intermittente (par intervalle de 2-3 jours)… Dans les dernières semaines de son entraînement, la chaleur devient ainsi un réel objet de réflexions, car à intégrer très judicieusement à la logique d’entraînement.

De l’ombre… à la chaleur

Alors que les premières séances en chaleur sont en général réservées aux intensités modérées, les séances de qualité doivent pour leur part impérativement être d’abord proscrites pour continuer d’être réalisées en ambiance tempérée – hormis si l’objectif est de ponctuellement repousser l’organisme dans ses retranchements. En effet, la charge supportée par l’athlète lors d’une séance de fractionné sous forte chaleur s’avère trop importante pour préserver la qualité du travail réalisé, terminer l’entraînement, ou tout simplement inciter l’athlète à se ré-entraîner dans ces conditions ! A l’inverse, après 4 à 5 entraînements rapprochés en chaleur et une acclimatation dite ‘partielle’, la recherche d’intensité est encouragée, afin d’amener l’athlète à construire de nouveaux repères dans ce milieu – en plus de continuer à solliciter les mécanismes cardiovasculaires et de thermorégulation. « Comment je réagirais si… ? » constitue dans cette optique un fil rouge devant le guider afin de se projeter sur des conditions réelles de course pour réguler chaque séance d’acclimatation selon cette ambition et son état de forme du moment.

Avec mesure tu t’entraîneras

Toute la subtilité (ou problématique ?) de ce type d’entraînement repose sur la gestion de cet état de forme qui accumule – en plus des adaptations positives – une fatigue supplémentaire liée à la chaleur. La période d’affûtage précompétitif devra donc être elle aussi stratégique, en réduisant les sollicitations liées à l’entraînement afin de répléter les ressources, sans pour autant dissiper les bénéfices liés à la phase d’acclimatation. Pour ce faire, les séances de qualité pourront continuer à être effectuées en chaleur sous réserve qu’elles respectent le principe de l’affûtage : temps de séance divisé par deux. Les séances sous-maximales en chaleur pourront, elles, dorénavant prendre place en ambiance thermique neutre. Par ailleurs, ces dernières auraient tout intérêt à être précédées/suivies d’une exposition en sauna. Ce procédé permettra en effet de maintenir la température interne plus haute qu’à la normale pendant une bonne durée, et de jouer sur les deux tableaux (sollicitations cardio et nerveuses légères, maintien de la stimulation des mécanismes thermorégulatoires).

En combinant plusieurs thématiques d’entraînement (régulation de la charge, affûtage, acclimatation), ce type de démarche se veut sécuritaire, crédible et acceptée par l’athlète, dont le ressenti doit rester la priorité. Ainsi, si l’ambition reste la performance, plus que jamais la dimension individuelle doit reste maitre à bord. Les échanges avec le coach et le suivi de l’état de fatigue rentrent dans ce cadre et sont particulièrement importants lors d’une acclimatation.

Cyril Schmit