Planification et Programmation : UTILES OU FUTILES ?

Nous avons souvent parlé de la nécessité de planifier ses saisons et de programmer ses entraînements. Dans la réalité, la majorité des coureurs ne le fait pas. Hormis les compétitions d’envergure internationale pour lesquelles il faut réserver son dossard très longtemps à l’avance, beaucoup choisissent leurs épreuves selon leurs propres critères : déplacement avec le club ou les amis, courses locales, découverte géographique … De prime abord, cette pratique semble mettre le plaisir au centre de son activité trail, ce qui serait une très bonne chose. La réalité est souvent tout autre avec des coureurs qui se dispersent et qui se retrouvent très (trop ?) souvent en compétition. Chacun reste libre de ses choix mais doit savoir que si la performance sera rarement au rendez-vous de telles pratiques, la blessure (pathologies de répétition, et fatigue centrale) risque de vous rattraper inéluctablement et vous privera du plaisir initialement recherché.

Voici dans les 2 tableaux suivants les avantages et désavantages d’une planification et d’une programmation préparées.

 

La planification annuelle

Avantages d’une planification annuelle Désavantages
  • On choisit un nombre raisonnable d’objectifs et on s’y tient sans se disperser
  • On détermine autour de ces objectifs les différentes périodes de préparation ainsi que les coupures.
  • On peut se projeter mentalement (plan de l’architecte) sur les gros objectifs de la saison.
  • On diminue le risque de blessures liées à des surcharges de travail.

  • Au niveau de la planification, il n’y a pas de désavantage à être bien organisé. De plus, rien n’empêche le coureur de faire une ou deux entorses à la planification avec des petites courses annexes.

Toutefois, il faut être capable de revoir et même d’annuler une planification si des éléments nouveaux apparaissent (maladie, blessure, changements professionnels…)

La préparation planifiée

Avantages d’une préparation planifiée Désavantages
  • le plan est équilibré en termes d’allures et de filières énergétiques : endurance fondamentale, endurance active, seuil, VMA, vitesse. + travail technique
  • des microcycles de repos relatif, voire des coupures complètes sont programmés dans la saison.
  • le coureur peut se préparer psychologiquement (fixation de buts) aux séances dures placées à des moments fixes dans la semaine.
  • On peut mesurer sa progression et comparer ses entraînements d’une saison sur l’autre.

  • On ne tient pas compte de l’état de forme du jour : en cas de fatigue ou de contretemps, on n’ose pas faire « sauter » ou réduire une séance, ce qui induit un risque accru de sur-fatigue et de blessure.
  • l’individualisation de l’entraînement nuit au travail de groupe. On ne profite pas de l’émulation du collectif.
  • on ne tient pas compte de la météo. Or réaliser une séance de 200m sur une piste détrempée et par grand vent fausse les données.

De même, faire sa sortie longue en pleine canicule est une erreur.

  • On court parfois sans plaisir, comme par obligation. On est donc moins performant.

 

De nombreuses études montrent une progression plus efficace (statistiques de performance à l’appui) avec des groupes qui ont modulé leurs entraînements en fonction de l’état de forme du jour donné par des indices physiologiques comme la Variabilité de la Fréquence Cardiaque et par les sensations.

En conclusion, on planifie sa saison puis on programme ses entraînements. Mais on reste vigilant et on adapte régulièrement les séances à son véritable état de forme physique et mentale.