Pour les fous de course à pied, difficile d’imaginer une semaine sans chausser ses précieuses runnings. To run, or not to run pendant les Fêtes, la question semble pour beaucoup sans réponse. C’est en tout cas ce que laisse penser Romain, sportif invétéré accroc à la course à pied : « Mon corps me dit de couper totalement, ma tête me dit le contraire, ma raison me dit que je ferai quelques sorties calmes. Que c’est difficile de couper quand on adore ça. »
Hé bien chez les elites, c’est un peu la même chose. « En tant qu’athlète de haut niveau, on a le même dilemme que tous les coureurs : faire la fête ou s’entraîner, lance Christelle Daunay, celle là même qui le 16 août 2014 se hissait enfin sur le toit de l’Europe du marathon. Il faut gérer pour ne pas avoir les jambes trop lourdes. Donc personnellement, j’essaie de ne pas faire trop d’excès et de ne pas trop perturber mon rythme, tout en profitant aussi de ces moments agréables. Ce serait dommage de passer à côté. Parce que ça fait partie des plaisirs de la vie. Courir c’est du plaisir, mais c’est aussi important d’être bien dans son quotidien. Ce sont des dates compliquées à gérer, il faut adapter son plan d’entraînement en fonction du sommeil, etc… Mais il faut aller courir quand même ! Généralement, je choisis une des deux fêtes – Noël ou le jour de l’An – pour en profiter. La seule année où je n’ai vraiment rien fait, c’est quand je préparais le marathon d’Osaka qui se courait fin janvier (en 2008, ndlr). Là, c’était très strict, je m’étais isolée pour ne pas sentir l’ambiance festive. Je visais la qualification pour les Jeux (elle avait alors battu le record de France en 2h28mn24s et décroché son billet pour les JO de Pékin, ndlr). »
Pour Laurane Picoche, championne de France de Cross 2012, impossible de renoncer à l’entraînement. « Pas de repos pour les braves ! La saison des cross commence donc je ne vais pas arrêter les entraînements ni même les diminuer. Il faudra être prête en janvier ! ». D’ailleurs, chez les Picoche, la course est une histoire de famille, alors hors de question de déroger à la règle. Le lendemain de Noël, ce sera une « sortie tranquille en famille, pour éliminer la bûche et prolonger la fête runnings aux pieds. C’est notre petite tradition de fin d’année ! ».
Tradition aussi chez Sissi Cussot et Emmanuel Gault. Le 31 décembre, le jeune couple s’amuse et s’élance à minuit pile, pour une séance nocturne qu’il appelle avec humour le « Happy New Trail ». Frontale sur la tête, les deux traileurs s’évadent en nature, « juste pour le fun ».
Plus classique, Sébastien Spehler retrouvera un autre de ses sports de prédilection « Après Noël, je change d’air pour passer quelques jours au ski. j’adore ça ! Rien de mieux que de commencer la nouvelle année avec un grand bol d’air frais et de sensations ! Ça ressource, mais évidemment je ne laisserai pas complètement mes runnings de côté ». « Il n’est pas exclu que je coure pour Noël ou le jour de l’an, lance également Nathalie Mauclair, championne du monde de trail en 2013. Ce n’est pas parce que ce sont les Fêtes que les baskets sont rangées ! Mais attention, je reste dans la notion de plaisir et de satisfaction. Pour les repas, j’essaie de ne pas trop me laisser car après il faut reperdre les kilos ! J’en profite avec modération ».
1h15 de footing avec 15′ à 18-19km/h le matin et le soir… maxi fête!!! »
Le programme de Thierry Guibault |
24/12 – 1h de footing le matin, gros réveillon le soir 25/12 – 1h15 de footing 26/12 – repos 27/12 – 45mn de footing + fractionné 28/12 – corrida de Houilles 29/12 – 1h de footing de récupération 30/12 – PPG et fractionné 31/12 – 1h15 de footing le matin, maxi fête le soir ! 01/01 1h20 de footing 02/01 PPG + séance pyramidale 1mn/3mn/6mn/8mn/10mn/6mn/3mn/1mn |
Thierry Guibault s’est quant à lui concocté un programme à la hauteur de ses ambitions. Le Cognaçais quatre fois vainqueur du Marathon du Médoc, aura fort à faire en cette fin d’année pour le moins bien organisée (voir son programme ci-contre), pour être prêt pour les championnats militaires de cross du 8 janvier. Il n’empêche, le fondeur confirme qu’il profitera de l’ambiance festive de cette période, alternant entre « compétition, soirée dansante jusqu’au petit matin, séance de fractionné et maxi-fête ». Même son de cloche du côté de Benjamin Malaty : « Je m’entraîne normalement pendant les Fêtes, comme chaque année. J’aime bien cette période d’ailleurs. Un bon repas à Noël en famille et une bonne soirée le 31 pour décompresser ».
On fête çà avec des amis couche-tôt, comme nous »
Mais qui dit fête ne dit pas forcément excès : « Noël, c’est tranquille dans nos familles, et pour le jour de l’An, on fête ça avec des amis couche-tôt, comme nous », sourient Séverine Hamel et Benoît Holzerny qui poursuivent : « Pendant les vacances on en profite toujours pour s’entraîner plus, ou mieux. On récupère mieux et on peut se permettre d’enchaîner. Les championnats commencent en janvier et après les compétitions s’enchaînent. Il va donc falloir bien bosser avant ! ».
Et puis, il y a ceux pour qui c’est un tout autre Noël qui se profile. « Personnellement pour les Fêtes, je reprends le travail, je suis un peu en décalé », explique la traileuse Maud Gobert, accompagnatrice en montagne. Quant à François D’Haene, premier vainqueur de l’Ultra Trail World Tour, il devra à nouveau vivre à un rythme effréné. Le traileur fêtera ses 29 ans le 24 décembre, alors que sa femme Carline doit mettre au monde leur deuxième enfant (prévu le 27). « Cette année ce sera avant tout la famille. on verra pour un ou deux footings si je trouve le temps ».
Et vous, que faites vous pour les fêtes ?