Une stratégie complexe mais efficace
Afin de se protéger du vent qui arrive latéralement, un coureur va venir se positionner certes en retrait, mais latéralement par rapport au coureur qui produit l’effort. Plus le vent sera latéral et fort et plus le coureur se positionnera sur le côté de celui qui produit l’effort pour s’abriter. Lorsqu’un coureur se retrouve isolé, et donc non à l’abris du vent, on entend les expressions « être dans la bordure » ou « se faire bordurer ». Pour ce coureur non protégé l’effort est alors plus difficile et il ne parvient pas à suivre.
La stratégie contre le vent est de faire des éventails. Ainsi afin de protéger les coureurs qui sont avec lui, le coureur qui prend son relais se positionne donc le plus possible du côté d’où provient le vent. En compétition, il se positionne à gauche de la route si le vent vient de gauche. Une fois son relais passé, il relâche son effort pour redescendre sur la gauche de ses compagnons afin que ceux-ci bénéficient de son abri durant leur remonté. Enfin, lorsqu’il arrive à hauteur de la roue arrière du dernier coureur de la file, il remet un peu de puissance afin de se repositionner en léger retrait sur la droite de celui-ci (c’est-à-dire à l’abri du vent). Position qu’il gardera durant toute sa remontée au sein de cette file de coureur. Devant les relayeurs s’écartent au fur et à mesure puis viennent se repositionnés à l’arrière pour bénéficier à leur tour de la protection du groupe.
L’éventail simple
L’éventail simple est la moins efficace des deux techniques d’éventail. Organisé sur une file, il est adopté lorsque le groupe n’est pas très important par exemple au sein d’une échappée de moins de 8 coureurs ou durant un contre-la-montre par équipe (voir photo ci-dessus en vignette). Après avoir pris son relais du côté d’où le vent arrive, le coureur de tête relâche légèrement son effort, reste au contact de la file montante, puis contourne le dernier coureur de la file par l’arrière pour se mettre rapidement à l’abri.
L’éventail double
L’éventail double est une organisation sur deux files (voir photo ci-dessous). La file dite « descendante », celle des coureurs qui viennent de prendre leur relais, descend du côté d’où provient le vent tandis que la file dite « montante », celle des coureurs qui vont prendre leur relais remonte abritée du vent par la file descendante. La file montante a tout intérêt à rester le plus proche possible de la file qui descend afin de bénéficier au mieux de sa protection.
L’éventail double est la stratégie la plus efficace pour lutter contre les effets du vent car le coureur est protégé soit par la file descendante lorsqu’il est dans la file montante soit par le coureur placé devant lui lorsqu’il redescend. En effet, une fois qu’il a passé son relais, il relâche l’effort et vient se mettre rapidement à l’abri du coureur de tête qui se relâche à son tour. Il se trouve alors en retrait à l‘abri de celui-ci pendant toute sa redescente jusqu’au moment où il arrive à hauteur du dernier coureur de la file montante. Il se positionne alors à la droite de celui-ci puis entame sa remontée au sein de la file montante.
Pour pouvoir être mise en place, cette technique requière la présence d’au moins une dizaine de coureurs. En compétition, un stratagème consiste, pour l’équipe la plus représentée au sein de l’éventail, à ce que l’un de ses coureurs, souvent un coureur particulièrement fort, se rapproche du bord de la route, du côté opposé à celui d’où provient le vent. Ainsi, on dit qu’il ressert l’éventail afin de diminuer le nombre de coureurs abrités dans celui-ci.
Comme on a pu l’observer cette année sur la 2nde étape du Tour de France 2015 entre Utrecht et Zélande, lorsque le vent latéral était important, les éventails ont été à l’origine d’un phénomène qui, s’il dure dans le temps, peut provoquer l’explosion d’un peloton. Ce phénomène appelé « bordure » est l’un des plus spectaculaires du cyclisme.
1 réaction à cet article
Ricque
Bonjours! Ce qui me dérange dans cet article c’est l’affirmation sur la bordure simple est moins efficace , ce qui, quand on lit l’article démontre le contraire…Cette affirmation(plus efficace) n’a pas lieu d’être. En fait, il y a un avantage selon les circonstances ….Tant que la largeur de la route le permet par rapport au nombre de coureur, un éventail simple sera toujours plus rapide.1 seul CX dans le vent…Meilleur gestion de l’effort (durée, intensité, contrôle) Ecartement , relâchement, un petit effort sec pour se remettre en queue , un plus long temps de récupération avant de reprendre le vent . L’éventail double . beaucoup trop de coureurs pour la largeur disponible(esprit de sauvegarde), les relais sont beaucoup plus courts, ça permet de passer en dedans* (vite fait et on s’abrite le plus vite possible) Pour qu’un Eventail double aille une progression plus rapide qu’un simple éventai , il faut une sacré coalition ou alors dans le très haut niveau(les pro , les équipes structurés pas chez les régionaux les cyclo-sportifs ou les cyclistes du dimanche) …