Il se souvient de ces mois d’été, lorsqu’il était enfant, à « se balader partout » en camping-car. Notamment d’une « tournée des châteaux Cathares » une année, où il s’amusait à jouer à la « course aux forts », en « crapahutant » partout et « montant à travers la broussaille ». « Il faudrait que je fasse le trail des Citadelles, un jour », sourit-il.
Sylvain Court n’est plus un enfant. Mais à 31 ans, il a bien ancrée au fond de lui la notion de « respect de la nature » que ses parents lui ont inculquée, et « l’esprit de compétition » avec lequel il estime « être né ». Bien sûr, le sport « c’est avant tout du plaisir ». Mais il se rappelle aussi que les « podiums et médailles » l’ont toujours « fait rêver » et notamment lorsqu’il entreposait les coupes sur « les étagères » de sa chambre. C’était sa période VTT débutée vers ses 15 ans. « D’abord en randonnée, chez moi, dans le Var, et puis petit à petit en compétition », où il a notamment côtoyé Julien Absalon, double champion olympique de la discipline (2004 et 2008).
Il s’est essayé au BMX, se régale également en skate, snowboard, ou surf. « J’ai toujours aimé l’extrême de la discipline », résume-t-il. « Ce que je retrouve d’ailleurs dans le trail. Pas en termes d’acrobatie, mais au niveau du temps de course ».
Il s’est mesuré durant l’été 2014 au format course de montagne. Parce que celle qu’il aime et rejoint très souvent le week-end en Auvergne après « 3 à 4 heures de route » depuis son fief actuel du Haillan, est spécialiste de la discipline. « Mais je me sens bridé, on ne joue pas du tout sur les mêmes fibres, les mêmes qualités. Je suis fait pour les sports d’endurance », analyse-t-il.
« L’ultra, ça n’est pas quelque chose que je m’invente, j’ai envie de le faire »
En septembre 2014, il est devenu champion de France de trail, s’offrant ainsi une place en équipe de France pour courir les championnats du monde, fin mai 2015, sur la Maxi-Race du Lac d’Annecy. Un rêve en bleu-blanc-rouge. 86 km, 5 300 m de dénivelé positif. Ce devrait être sa plus longue distance jamais courue (il a abandonné sur l’épreuve l’an passé). Mais à terme, il ne s’en cache pas, il vise plus loin. Plus long. L’ultra l’attire, vraiment. L’UTMB. La Diagonale des Fous. Pas seulement pour l’effet de mode. « Ca n’est pas quelque chose que je m’invente, j’ai envie de le faire. Je pense prendre plus de plaisir là-dedans ». Son œil pétille quand il s’imagine « seul au monde dans les bois » et déboulant tout à coup sur « l’effervescence d’un ravito ».
« L’extrême », « l’aventure », voilà ce qu’il recherche. Jusque dans sa vie professionnelle. Il a fait ses classes militaires à partir de 2005, et ensuite passé son brevet de parachutiste. Là encore, le « côté fun et sport extrême » l’a attiré. Parce que « décoller à bord d’un avion et ne jamais se reposer avec… ça donne quelques frissons ». Il ne s’en cache pas, l’armée c’est aussi un moyen de pouvoir « faire du sport dans le cadre du boulot ». Mais il évoque aussi cette « bonne expérience de la vie » et les grandes leçons qu’il a retirées de ses diverses missions à l’étranger. « On découvre d’autres pays, d’autres contrées. Et des choses qu’on est à 10 000 lieues d’imaginer. Des gamins qui te courent après pour une bouteille d’eau. A côté de ça, nous, on se plaint alors qu’on a toujours ce qu’il faut dans notre assiette », souffle-t-il.
Ses multiples déplacements – parfois très longs comme ces quatre mois et demi sur un porte-avions en 2011 – lui ont aussi imposé de sérieuses contraintes d’entraînement. Alors depuis fin 2013, il a été affecté au service des sports de l’armée de l’air à Mérignac. A la clé : pas de missions à l’étranger, et davantage de visibilité sur son emploi du temps. Et ce même s’il regrette de ne pas bénéficier du statut de sportif de haut niveau qui lui permettrait d’avoir des aménagements dans son planning, et de se faire moins de souci quant à sa reconversion.
En attendant, lui qui se définit comme un « optimiste », capable de « relativiser » même quand il est très affecté comme en mai dernier après son abandon sur la Maxi-Race, songe à une formation d’entraîneur et coach sportif. A des stages dans le massif Central, alliant plaisirs sportifs et gastronomiques.
Car Sylvain Court est aussi un vrai « gourmand », qui ne conçoit pas de « terminer un repas sans dessert ». Il tiendrait cela de son arrière-grand-père, qui était « pâtissier sur Paris ». D’ailleurs, « depuis tout gamin », il aime bien cuisiner. Surtout le sucré. D’abord le simple « gâteau au yaourt ou cake que je coupais en deux avec une grosse cuillère de Nutella ». Et aujourd’hui les cheesecakes, macarons et autres tartes aux pommes. « Se faire plaisir, ça fait aussi partie de l’entraînement. Si tu ne décompresses pas à un moment, tu risques de finir par craquer, et pas au bon moment ». Car évidemment, ces assiettes 100% plaisir, il ne se les autorise pas « 10 jours avant une course ». Et celui qui se verrait bien monter sur le podium en individuel le 31 mai à Annecy-le-Vieux sourit : « Pas question de faire n’importe quoi avant les Mondiaux, notamment. On va serrer la ceinture ». L’extrême a aussi ses limites…
Sylvain Court en bref
Né le 21 octobre 1983
Club : Bouliac Sports Plaisirs
Membre du Team Adidas et du Team Isostar
Palmarès principal
2014
Champion de France de trail
Vainqueur du Grand Brassac Hivernal Trail
2013
Vainqueur du Trail du Sancy (60 km)
Vainqueur du Grand Trail du Limousin
Vainqueur de l’Eco Trail de Paris
Vainqueur du Gruissan Phoebus Trail
Vainqueur du Trail Tour National
2012
Vainqueur du Trail de la Côte d’Opale
Vainqueur de la Romeufontaine (25 km)
4 réactions à cet article
christiane
Beaux commentaire!! sur le traileur ! Sylvain Court, !!il merci au journaliste ( bien résumé ).
christiane
Il manque quelques résultats on ne peut pas tous les énumérés mais :'( 2014 ); 2em de la grande course international des templiers devant les USA et autre pays , vainqueur montée du nid aigle , vainqueur Tiranges ( 50 km), vainqueur des mouflons ( 34 km ) , 2 em aux 34 km du Canigou , Zermatt Materhum international ( 46 km ) 11em (1er Français classé) , ( 2013 ) vainqueur : marathon des Burons, vainqueur du grand brassac ( triplé), vainqueur :du Lakako pays basque ( 21 km) ,Tardet la madeleine coupe de France de montagne ; 2em , ( en 2012) :vainqueur 25 km de la Font Remeu romeufontaine , vainqueur authentique barjots (28km) ,vainqueur course du Laka ( 21 km ) , Nivelet revard 3em , gendarmes voleurs ( 65km 500 ( 2em) , vainqueur : Aubrac circus ( 55km ) 6000d ( 60km (2em) , vainqueur Espelette ,2012, (année 2011 ) :La Romeufontaine ( 27 km ) vainqueur ,trail des barjots vainqueur , le grand Sancy ( 80 km ) 3em ) ,Montagrier ( vainqueur 30 km ), la Saintelyon, solo,( 68 km ) 3em) , année 2010 : vainqueur trail blanc ( 24 km) Axe les thermes, vainqueur Grand brassac ( 46 km ), vainqueurles gabelous( 22m ) ,vainqueur les mouflons( 33km ),trail de Signes 46 km ( 2em), vainqueur La Pastourelle( 31km ), Ubay salomon ( 3em)42 km , année 2009 beaucoup de victoires sur le bassin aquitain, marathon de Montcalm ( 42km 500,1er expérience du long avec dénivelés place ( 2em) sans ravitos .le 22-08- 2009 .Il en reste encore Mais les cahiers sont bien garnis.
christiane
Sylvain Court !! Vice champion de France (de traill long en 2012 ) .
jean jacques
et maintenant champion du monde ! sylvain est en plus un garçon très sympathique et très humble malgré qu’il soit un champion ,au sein du club c’est un super copain toujours prêt à répondre à nos sollicitations , toujours présent sur nos organisations notamment le trail du téléthon ou il a même fait le signaleur!