Comme les 79 autres équipes (toutes entièrement féminines) qui ont décidé de relever le challenge lancé par les organisateurs du Raid l’Arbre Vert Amazones, les trois filles de la Fitness Team ont de forts atomes crochus. Magali Guillotin, 37 ans, Prescillia Leroy, 33 ans et Nathalie Forestier, 35 ans, sont toutes fonctionnaires de police dans le même commissariat de Villeurbanne, dans la banlieue lyonnaise. Chacune occupe un étage différent des six que comporte le vaste bâtiment : la première travaille à la brigade des STUPS, la deuxième à la délinquance sociale et la troisième à la BSU (Brigade de Sûreté Urbaine). Reste qu’en plus de se côtoyer dans le travail, les trois femmes sont aussi de grandes sportives… et fréquentent la même salle de sport, quasiment tous les jours. Magali et Prescillia y dispensent d’ailleurs des cours collectifs, dans un maximum de 10 heures par semaine. Alors quand elles ont décidé de participer, ensemble, à leur premier raid pour voir « se tester physiquement et voir jusqu’où (elles sont) capables d’aller », personne n’est vraiment tombé des nues : « Notre entourage n’a pas du tout été surpris puisqu’on passe notre vie au sport, confirme Magali. Cela correspond bien à nos tempéraments, on aime les challenges ».
Pour mener à bien ce projet « mûri pendant un an et demi », le premier de leurs challenges a été de trouver des sponsors : elles avaient besoin de 12 000 euros. « Ca n’a pas été évident de convaincre les entreprises avec la conjoncture actuelle. Mais le budget est bouclé depuis mi-juillet ».
Quant à la préparation physique, elles s’y attèlent depuis un an. Car participer au Raid l’Arbre Vert Amazones demande une grande polyvalence. Au programme sur les 6 journées d’épreuves : de la course à pied, du VTT, du canoë, de la course d’orientation, du tir à l’arc, de la plongée, entre autres. Et même des énigmes qui viendront ponctuer sur certaines épreuves physiques : « Du travail intellectuel pour nous déstabiliser », sourit Magali. En 2011, elles ont participé ensemble à la SaintéLyon (plus d’informations sur l’événement), en relais, et cette année, elles ont notamment pris un dossard sur Courir pour Elles (voir la fiche de l’événement) et le 10 km du Run in Lyon (voir les résultats des courses), mais aussi effectué la descente de l’Ardèche en kayak, ou encore une randonnée à Chamonix. « On ne prend pas de chrono, nous ne sommes pas dans un objectif de performance. On est des touche-à-tout, et c’est ce qui fait notre force ». Et Magali de poursuivre : « Ca fait un an qu’on se prépare, on est blindées physiquement, et psychologiquement. Il n’y a pas grand-chose qui nous fait peur. La seule crainte, c’est de se blesser avant le Raid et de ne pas pouvoir y participer, ou pendant, et de ne pas pouvoir aller au bout ».
Sur place, les trois coéquipières s’attendent à une ambiance « bon enfant. On a déjà eu des contacts avec les autres filles engagées. Grâce à l’organisation, on discute beaucoup, on est une sorte de communauté. Les anciennes nous font partager leur expérience ».
Quant à la destination (L’Ile Maurice), elles ne l’ont connue que plusieurs mois après leur inscription : « On ne va pas être malheureuses ! Ca nous convient très bien ! Mais au fond, peu importe où l’on va, l’essentiel est de vivre cette expérience, de partager l’aventure avec d’autres personnes. Cela dit, l’Ile Maurice, c’est la cerise sur le gâteau, confie Magali. J’y suis déjà allée et j’en garde un très bon souvenir. Mais ça n’avait rien à voir, c’était pour des vacances. Là, je vais découvrir les lieux de manière différente. Le souci majeur, c’est le changement de climat. Là bas, c’est l’été et on n’a pas la possibilité de s’entraîner dans des conditions identiques. On avisera sur place, sachant qu’il n’y a pas de période d’adaptation, on attaque directement les épreuves ».
Impatientes de se retrouver à l’aéroport d’Orly, dimanche 25 novembre, les filles de la Fitness Team savent qu’elles seront soutenues à distance : « Nos familles, amis, collègues sont demandeurs de nous suivre pendant le Raid. Ils pourront aussi nous envoyer des petits mots que nous lirons les soirs après le repas. Certains ont même déjà essayé de nous en envoyer, mais on leur a fait remarquer que ça ne fonctionnerait que pendant l’événement », sourit Magali qui résume ainsi la passion qu’elle et ses deux acolytes ont pour le sport : « Ca devient une drogue. Certains mangent du chocolat, nous on mange des heures de cours ! ».
Pour leur envoyer un message de soutien : le site du Raid Amazones
Le clip de présentation de l’édition 2012