En ces premiers jours d’octobre, Thierry Breuil et Thomas Lorblanchet avaient programmé un week-end de reconnaissance des Templiers et un mini-stage d’entraînement en vue de l’épreuve programmée le 28 octobre 2012. Un rendez-vous qui accueillera 7500 coureurs et un plateau exceptionnel, avec les meilleurs Français et des coureurs de très haut niveau mondial.
L’an dernier, Thomas Lorblanchet, triple vainqueur et Thierry Breuil, vainqueur en 2009, avaient offert une très belle arrivée, main dans la main pour la 2ème place, alors que Thierry Breuil s’était paré d’un costume Templier (casque sur la tête et épée à la main), à quelques mètres de l’arrivée. « C’est l’histoire d’une fois. Nous sommes des compétiteurs. Nous faisons du sport pour qu’il y ait un vainqueur et un second ! C’était tellement émouvant qu’on a même eu l’impression qu’on avait gagné… Et pourtant, un Ecossais (NDLR, de retour cette année) nous avait mis 10 minutes ! », complète Thierry Breuil.
Thomas Lorblanchet entretient une relation toute particulière avec les Templiers puisque c’est ici qu’il a débuté le trail, il y a dix ans, sans jamais depuis raté une édition, et en s’y étant imposé trois fois (2010, 2008, 2007) « Depuis mes débuts en 2002, le panel des courses de trail s’est ouvert de façon exponentielle. Les courses qui se démarquent sont celles qui proposent autre chose. Il y a quelque chose aux Templiers de différent par rapport aux autres courses. Depuis 10 ans, les Templiers se sont souvent remis en question, ils ont su évoluer, pour rester dans le vent. A nouveau pour les primes. Ils sont visionnaires par rapport aux 10 ans qui arrivent, et qui verront le trail évoluer fortement ! »
Trois jours de reconnaissance
Afin de parfaire leur préparation, Thierry Breuil et Thomas Lorblanchet ont arpenté en ce début octobre et durant trois jours le parcours des Templiers, pour s’en imprégner et y découvrir les variantes mises au programme de cette édition 2012, comme cette bosse avant la traversée de la Dourbie et la côte de Massebiau. Une côte que Thierry Breuil a montée à quatre reprises, aux côtés de ses partenaires du team adidas comme Gilles Guichard, Sylvain Court, Romuald de Paepe.
Depuis 2009, Thierry Breuil effectue ce stage à 3 semaines de la course. Une méthode qui s’était soldée par sa victoire cette année-là, et qui est devenue une habitude, avec à chaque fois un gros programme qui démarre dès le vendredi, et s’étale jusqu’au lundi.
Thomas Lorblanchet et ses copains d’entraînement de Clermont Ferrand avaient rejoint le quatuor cette année. » Je dispute environ 10 courses par an, dont 3 trails majeurs. Pour ces trois-là, j’effectue un week-end de reconnaissance. Ca aide de connaître les sections clefs et les Templiers sont un objectif majeur pour moi ». Une priorité dans sa saison, au même titre que le Leadville Trail qu’il a remporté cet été aux Etats-Unis.
Un plateau exceptionel
Mais cette année, les postulants à la victoire sont nombreux. Ainsi on annonce la venue de traileurs en lice dans la Coupe du Monde Sky Running, comme l’Américain Dakota Jones, l’Espagnol Miguel Herras, les Anglais Terry Conway et Tom Owens, l’Italien Fulvio Dapit, l’Allemand Philip Reiter. Chez les femmes, la densité sera exceptionnelle, avec l’Américaine Lizzy Hawker, la Néo-Zélandaise Anna Frost, la Suédoise Emilie Forsberg.
Un contexte international qui amènera d’ailleurs une évolution notable dans le système des primes distribuées aux meilleurs trailers, puisque la grille sera étoffée pour récompenser le top 5 au scratch, et élargie au top 3 français. Ceci toujours dans la même optique, que rappelle Gilles Bertrand, le responsable de la course : « Il est normal que les athlètes qui participent à la réussite de la course en retirent aussi des dividendes. »
Les nouveautés 2012
En premier lieu il y aura la création de la « Family trail ». Un grand mur de photos, exposé à l’entrée du Village des Templiers, où l’on retrouvera les photos des arrivants des Templiers 2012 mais aussi 1620 photos affichées côte à côte sur de grandes bâches, pour rappeler que le trail est une grande famille !
Un peu plus loin en pleine nature, dans la côte de Carbassas, sera placé le « Mur des Pensées », une succession de panneaux sur lesquels figureront de petites phrases de poésie. Une manière pour les trailers de détourner leur attention vers ces panneaux, pour leur faire oublier la difficulté de cette course, indispensable pour étirer les pelotons et fluidifier les courses.
La dernière innovation se tiendra dans l’aire d’arrivée, avec une nouvelle arche, entièrement créée en bois sculpté, par un artisan local, M. Boissière, et supplantée sur le haut par des lettres en fer forgé. Originalité garantie pour cette « arche du bonheur », comme la qualifient si souvent les coureurs !
Un parcours équilibré
« Bâtir un parcours de trail, c’est en fait construire un théâtre pour les coureurs », rappelle Gilles Bertrand, qui dessine tous les parcours de toutes les courses du Festival des Templiers, depuis la création de l’épreuve en 1995. Une formulation pour souligner la dimension particulière du trail, où les coureurs évoluent en pleine nature, sur des sentiers identifiés, ou redécouverts après des heures d’investigation sur cartes et ensuite sur le terrain.
Le principe de base d’un circuit comme celui des Templiers est celui de l’équilibre, afin d’obtenir un trail qui permette d’exprimer toutes les facettes de la course à pied avec des passages roulants, des montées techniques, des descentes délicates… Ceci dans le plus beau décor possible, avec le souci permanent d’exploiter tous les recoins qu’offrent le Causse Noir, le Causse Méjean, le Causse du Larzac, et les vallées du Tarn et de la Dourbie. Un tracé qui respecte aussi un objectif majeur : celui de proposer un parcours à la fois engagé pour les premiers mais également accessible à tous, en évitant le plus possible les sections susceptibles de provoquer des ralentissements.
Enfin ce tracé se doit aussi de respecter le Parc Régional des Grands Causses. Un respect qui a amené l’organisation à effectuer une étude d’incidence par un bureau d’études privé afin d’évaluer les impacts du passage des coureurs en particulier sur les zones sensibles en raison de la nidification de l’aigle royal. Cette étude a conclu à une incidence très faible des coureurs à pied sur cette espèce protégée, la Direction du Territoire a ainsi donc pu délivrer un avis favorable sur les parcours définis.
Et c’est ainsi que Thomas Lorblanchet et Thierry Breuil ont pu découvrir en avant-première toutes les variantes de l’édition 2012 et les nouveaux paysages car «même si nous sommes à la bagarre, on regarde les paysages, et on admire. C’est aussi pour les paysages qu’on a choisi de faire du trail ! »