Serge Jaulin avait prévenu : « Le parcours ne vous fera pas monter au sommet du Ventoux mais il n’en sera pas plus facile pour autant, voire même plus éprouvant ».
On le savait depuis plusieurs jours, le Trail du Ventoux version 2013 ne présenterait pas les mêmes spécificités que les autres années. La neige au sommet avec des zones de glace, empêchait toute tentative de montées au sommet. L’organisateur avait donc tracé un parcours de replis ou de substitution, qu’importe son appellation. Au lieu de 46 km avec 2850m de dénivelé, ce serait donc 43-44 km avec environ 2500 m de dénivelé. Deux jours avant la course Serge Jaulin, comme tous les jours précédents, était sur le parcours à refaire la trace, à ajouter ici une boucle, là un détour. Au final c’est donc une estimation de la distance et du dénivelé qui était proposé. Mais en ce samedi veille de course, la question est tout autre, les coureurs scrutent le ciel et même si « quand faut y aller, faut y aller »…. les regards sont inquiets et quelques peu déçus. Car si tous avaient bien conscience qu’il n’y aurait pas d’ascension du Ventoux, ils espéraient quand même le voir….
Ce ne sera jamais le cas. En ce samedi soir, il s’est mis à pleuvoir. En ce dimanche matin, il n’aura jamais cessé de pleuvoir. A Bedoin, tout le monde est aux abris. On se glisse sous les tentes, les parapluies, ou tout autre coin un petit peu au sec, en attendant le départ. A 8h30, c’est parti.
Plus de 1000 coureurs s’élancent. La cadence est rapide. Au niveau de l’Elite, le plateau présente une bonne dizaine d’athlètes en mesure de s’imposer. Pas facile alors de savoir qui s’élancera sur le 26 ou le 44 km. Toutes et tous sont libres de leur choix jusqu’au 15e km.
Durant les 10 premiers kilomètres, les cadors restent groupés. Au 12e, les choses se précisent. Arnaud Bonin est en tête du 26e km, tandis que sur le 44 km Patrick Bringer, listé parmi les favoris, affiche ses ambitions. Il est suivi de Michel Lanne, Julien Chorier, Thomas Lorblanchet et entre autres Alexandre Daum et Thibault Boronian. Le terrain est extrêmement gras, boueux, glissant. Chaque pierre est une source de glissade tout comme les tapis de feuilles. L’enchaînement des montées et descentes complique encore la tâche.
« Ce fut une course très tonique dès le départ, mais si j’avais peur que ça parte trop vite ce ne fut pas le cas, ce fut raisonnable. J’ai couru à ma main, en faisait très attention dans les descentes, en plus je n’aime pas ça, mais aujourd’hui j’ai pu constater que j’ai progressé dans ce secteur. », commente Patrick Bringer à l’arrivée. « Je suis tombé plusieurs fois mais je crois que c’est le lot de tout le monde. Pendant un long moment, j’ai été accompagné par Bertrand Brochot (8e au final), un coureur local et à l’entame de la deuxième heure de course je me suis détaché. Je me suis toujours attaché à bien surveiller mes appuis et mon alimentation afin de ne jamais me mettre dans le rouge. Je pensais sur la fin avoir fait l’écart lorsque Clément PetitJean et Michel Lanne sont revenus sur moi dans les derniers kilomètres. Mais j’ai tenu bon. C’est ma première course depuis les Templiers (9e, voir les résultats de la Grande Course des Templiers 2012), si on oublie mon abandon sur le trail du Sancy. C’est pas mal d’accrocher à mon palmarès le Ventoux car c’est une classique du Trail. Ensuite je serai au départ du 68 km des Gendarmes et des voleurs de temps, puis si je peux le trail de Faverges, c’est trois semaines avant les mondiaux de trail au Pays de Galles, ce serait parfait pour moi. Mais il faut que je voie avec la DTN s’ils acceptent que l’on coure trois semaines avant. Au pays de Galles, si je peux faire quelque chose en individuel c’est bien mais mon objectif sera le titre par équipe. »
Michel Lanne franchissait la ligne 43s plus tard, quelque peu déçu. Le Ventoux était clairement un objectif en ce début de saison surtout après ses victoires à Serre Chevalier, au Trail de la Galinette et à Ubaye. Parti prudemment « Je n’étais pas super bien et j’ai souffert dès la première montée, j’avais du mal à relancer. Ce parcours ne nous fait pas monter au sommet mais il est presque plus dur car on enchaîne montées et descentes, on doit sans cesse en remettre plutôt que d’avoir à monter puis redescendre. Durant toute la première partie j’avais Maxime Durand et Thomas Lorblanchet qui me permettaient de m’accrocher. Ils étaient mieux que moi. Et puis dans la longue descente finale, j’ai vu qu’ils ralentissaient mais j’avais toujours en tête qu’ils étaient mieux donc je n’ai pas réagi assez tôt. Clément Petitjean est revenu et m’a doublé et c’est seulement là que je suis parti et que j’ai ainsi pu accrocher la deuxième place. Quoi qu’il en soit Patrick était très fort aujourd’hui. «
Un parcours plus éprouvant
Chez les femmes pas de bataille. Christel Dewalle, recordwoman du monde du kilomètre vertical (36mn48 , le 20 octobre 2012 à Fully) s’impose aisément. Pourtant elle n’a pas vécu une course sereine, persuadée que Céline Lafaye (vainqueur du 26 km) était derrière elle. « Je l’ai doublée. Ou plutôt, non, je ne peux dire cela, je suis passée devant car dans la boue elle glissait alors que je suis passée sur le côté et que j’ai ainsi pu éviter de patauger. Ensuite, j’étais persuadée qu’elle était derrière car je n’avais pas l’information comme quoi elle était sur le 26 km ». Christel est un cas atypique car elle « n’aime pas courir même si je commence à apprécier ». Adepte de la randonnée, elle a fait ses débuts dans le monde du Trail il y a deux ans et continue d’apprendre. « Le départ a été très rapide, mais j’étais bien. On m’a néanmoins conseillé de ralentir afin de mieux gérer la fin de course, ce que j’ai fait. Personnellement, je suis une adepte de la marche en montée et la course en descente. De toute façon je suis bien plus efficace à la marche en montant ! Maintenant place à la récupération puis à l’entraînement pour le trail de la Tarenaise et le kilomètre vertical de Fully (19 octobre). C’est ma première ici et j’ai trouvé le parcours magnifique. Je tiens aussi à remercier tous les bénévoles présents sur la course avec cette pluie qui n’a jamais cessé de tomber. C’est encore plus éprouvant pour eux car nous on court ! »
Sur le 26 km, dont le parcours n’avait pas été modifié, victoires donc d’Arnaud Bonin et Céline Lafaye, respectivement en 2h09mn31 et 2h32mn28s.
Marie-Pierre Sanchez, venue d’Arras dans le Pas de Calais était dans la course. A 50 ans, elle court depuis vingt ans mais ne prend des dossards « que » depuis dix ans. Ce fut d’abord la route avec du semi et du marathon puis depuis trois ans uniquement du trail. « J’éprouve plus de plaisir. Sur la route, je tournais mes marathons en 4h, on ne prend pas le temps de regarder le décor, de discuter avec ses voisins de course et on est toujours en ville, tête baissée sur la route. Là, on prend le temps de regarder, de sentir les odeurs et de découvrir avec qui on court. Ce matin sur ce 26 km, ce fut merveilleux malgré la pluie. La garrigue, ce décor végétal et minéral, l’odeur du romarin, les grottes… C’était varié et très technique, un vrai régal qui m’aurait presque fait oublier la pluie. Je ne sais pas vraiment combien j’ai fait, autour de 4h je crois, mais je m’en moque, le plaisir avant tout. En haut, j’avoue quand même que j’ai eu un peu froid. Mais c’est une course à retenir, je reviendrai voir le mont Ventoux ».
Car en fait lui seul (et le soleil) manquait à l’appel cette année… Le froid et la pluie rendant l’effort très éprouvant avec des corps meurtris à l’arrivée pour une grande partie du peloton.
Les résultats
- 44 km – 2500 m de dénivelé
Hommes
1. Patrick Bringer, 3h55mn21s
2. Michel Lanne, 3h56mn04s
3. Clément PetitJean, 3h56mn27s
4. Maxime Durand, 3h57mn28s
5. Thomas Lorblanchet, 4h01mn18s
6. Nicolas Martin, 4h06mn54s
7. Thibault Baronian, 4h13mn06s
8. Bertrand Brochot, 4h13mn44s
9. Julien Chorier, 4h14mn31s
10. Yann Currien, 4h14mn50s
Femmes
1. Christel Dewalle, 4h34mn04s
2. Maud Combarieu, 5h08mn44s
3. Sandra Martin, 5h10mn08s
4. Josiane Picollet, 5h27mn29s
5. Celia Trevisan, 5h45mn28s
512 coureur classés
Les résultats complets du 44 km du Trail du Ventoux 2013
- 26 km – 1450 m de dénivelé
Hommes
1. Arnaud Bonin, 2h09mn31s
2. Maxime Bourdet 2h10mn51s
3. Benjamin Petitjean 2h11mn02s
4. Mael Alric 2h14mn47s
5. Florian Mairy2h14mn47s
6. Pascal Mouchague 2h15mn29s
7. Guillaume Le Normand2h17mn37s
8. Bruno Mestre 2h19mn01s
9. José Marin 2h21mn58s
10. Sébastien Buffard 2h22mn03s
Femmes
1. Céline Lafaye, 2h32mn47s
2. Celine Dodin, 2h42mn13s
3. Sandrine Motto-Ros, 2h46mn36s
4. Julie Postic, 2h51mn51s
5. Elodie Postic,2h51mn51s
6. Cécile Cambus, 2h52mn51s
7. Gwennaelle Roehrig, 2h53mn23s
8. Fanny Cospain, 2h58mn29s
9. Fanny Nedelec, 2h59mn25s
10. Océanne Boutarin, 3h03mn46s
519 coureurs classés
Les résultats complets du 26 km du Trail du Ventoux 2013
Quelques photos
La vidéo de l’organisation (signée Serge Jaulin)
1 réaction à cet article
Gina
hola victor, entonses esperare con ancias la publicacion de tu nuevo post, ya que me gustaria poder regresar mi htc desire a (wildfire) con la cofioguracnin de fabrica, esperando que tu backup funcione bien en mi htc :)saludos.