Les résultats du trail du Ventoux (84), le 15 mars 2015

trail du Ventoux 2015 Julien Rancon — Julien Rancon

« Bravo, chapeau, superbe ! » Si ces quelques mots avaient été adressés aux vainqueurs du jour, cela n’aurait pas été volé mais ce ne fut pas le cas. Les dizaines de remerciements furent pour Serge Jaulin, organisateur de trail du Ventoux. Il et vrai que depuis quelques années déjà la météo aime jouer avec cette épreuve. Ainsi après le vent et le froid l’an dernier, ce fut la neige qui vint perturber en ce 15 mars 2015 le bon déroulement de la course.

Depuis le début de la semaine précédente, les météorologues annonçaient des conditions à ne pas mettre un coureur dehors et surtout de fortes chutes de neige dans la nuit de samedi à dimanche. « Pile au mauvais moment pour un organisateur, » explique Serge Jaulin. « Depuis plusieurs jours, nous savions que les conditions seraient difficiles, nous avions reculé la décision quant au parcours sachant que nous en avions trois en réserve, le classique (le seul qui monte au Ventoux, ndlr), le parcours de repli et le parcours C. Hier, nous avons pris la décision de partir sur le parcours de repli dit le parcours B. Et cette nuit avec mes deux filles et un ami nous sommes allés à 2h30 du matin, damner la neige avec des raquettes tout en renforçant le balisage. »

Mais si effectivement toute la nuit il a plu et neigé au-dessus de 1100 m, il ne pleut pas en ce dimanche matin 15 mars à 8h. Le plafond est bas et le mont Ventoux se cache mais les deux tracés sont prêts. Au programme un tracé court de 26 km qui n’a pas été modifié et un, long de 41 km avec 2230 de dénivelé positif.

Sur la ligne de départ, au niveau des têtes d’affiche, on ne peut espérer beaucoup mieux. Et si quelques uns manquent à l’appel à l’image de Sébastien Spehler ou Benoit Cori, presque tous les noms du trail en France que ce soit en hommes ou en femmes sont là, prêts à en découdre.

Julien Rancon donne le tempo

Top départ, Julien Rancon décide de prendre les choses en main et se positionne en tête. Derrièr,e personne ne lâche. Devant lui au 7^e kilomètre Adrien Michaud qui s’aligne sur le « petit » parcours. Michel Lanne est juste derrière, mais est alors « a priori » sur le tracé court. « J’avais prévu de faire le 26 km mais, hier soir, lorsque j’ai vu que tout le monde était là, j’ai pris la décision de faire le long. Je ne me voyais pas rester à la bagarre et dire d’un seul coup, bye bye je vous laisse. Cette année, le Ventoux n’était pas un objectif contrairement aux autres années car j’ai attrapé la varicelle en janvier et j’étais à plat. Je ne savais donc pas du tout ce que cela donnerait mais je suis un compétiteur et je voulais aller à la bagarre.»

Pendant ce temps Julien Rancon reste devant. « J’étais bien, j’avais de bonnes jambes, j’ai donc mis le tempo. » Toutefois, derrière, personne ne cède et jusqu’au 27^e kilomètre, c’est un groupe d’une grosse douzaine de coureurs qui avale les kilomètres. Là, Julien Rancon attaque, Michel Lanne suit. Mais après le premier ravitaillement voici 40 cm de neige. Il faut faire la trace. Les deux hommes se relayent toutes les 30 s mais les poursuivants fondent sur eux et prennent les devants dans la descente. « Ce n’était pas évident. Avec Julien on s’est relayé car c’était crevant, il était bien car même dans la neige et alors qu’il faisait la trace, il me prenait quelques mètres. Ensuite normalement ils ont fondu sur nous, » raconte Michel Lanne

Après le deuxième ravitaillement «j’ai demandé à Nicolas Martin le profil des prochains kilomètres, il m’a dit que ça remontait. J’ai vu qu’il était bien, et du coup on a attaqué tous les deux. Ensuite, je n’ai pas fait d’attaque franche, c’est au train que la différence c’est faite. J’avais 30 s d’avance que j’ai conservées jusqu’à la fin. »

« Ce fut une superbe course. J’ai commencé avec une chute puis une ronce dans la figure. En fait, je suis parti prudemment car sur le Ventoux c’est le premier grand rendez-vous on ne sait jamais vraiment où on n’en est. Lorsque nous avons attaqué avec Julien, on a fait la différence puis au fil des bosses il m’a pris 30 s, » raconte Nicolas Martin. « J’ai bien tenté de suivre mais… je ne pouvais pas. Ensuite j’ai levé le pied car sur ce format, il est plus fort que moi.» Michel Lanne termine troisième, satisfait, alors que les dix derniers kilomètres ont été difficiles.

Cécile Lafaye devant Anne-Lise Rousset

Chez les femmes, la course fut un peu plus limpide, les positions étant rapidement prises même si sur les derniers kilomètres Cécile Lafaye avoua qu’elle avait serré les dents pour qu’Anne-Lise Rousset ne revienne pas trop sur elle. « Dans la descente les hommes me disaient « accroche toi, Anne Lise revient », j’ai eu beaucoup de mal sur la fin. Ce matin, je ne me sentais pas au top et je n’avais pas trop envie de courir surtout lorsque j’ai vu la pluie. Je suis partie à mon rythme et j’ai géré, tenté, de gérer ma course. J’ai adoré le passage dans la neige, j’ai trouvé ça très ludique d’autant que les gars devant nous avaient fait une belle trace ! » Anne Lise Rousset se présente à Bedoin, une toute petite minute après, tout sourire, suivie de Stéphanie Duc. « C’est mon premier trail de l’année, » raconte Anne Lise Rousset. « j’ai coupé deux mois après la CCC je n’en pouvais plus. J’ai pu voir que je manquais un peu de rythme surtout en descente. C’est un bon test pour nous tous dans le cadre de notre préparation pour les championnats du monde ».

Il est vrai qu’une grande partie de l’Equipe de France était là. Un bon premier gros rendez-vous qui a permis à toutes et à tous de faire le point sur leur préparation.

En attendant Annecy-le-Vieux le 31 mai 2015 et les championnats du monde lors de la Maxi Race.

Les résultats