Participer au semi-marathon de Paris, c’est un peu comme participer à la première grande messe de la course à pied de l’année. D’année en année, le peloton grossit, le succès est de plus en plus palpable tandis que le profil des participants évolue. Le peloton s’est rajeuni, féminisé (11 000 femmes au départ) et bon nombre s’alignaient pour la première fois sur la distance.
Mais avec près de 40 000 inscrits et 30 700 partants, il est aussi nécessaire d’orchestrer la manœuvre d’une main de maître et de ne rien laisser au hasard. Comme l’an passé, le départ s’est donc déroulé par vagues –sans que cela n’occulte un premier kilomètre pour chacun un peu embouteillé- et le temps entre chaque groupe de coureurs a été espacé.
Pour les coureurs, il fallait aussi arriver tôt afin de déposer ses affaires au parc floral et de glisser dans les SAS en temps et en heure. L’échauffement collectif était donc nécessaire – comme tous les ans fort bien suivi – afin de calmer les ardeurs et réchauffer les corps car même si le soleil brille la température est fraîche (autours de 5 degrés). C’est donc de vague en vague que les coureurs sont allés à l’assaut des 21.1 km avec les derniers concurrents s’élançant à 10h55… alors que les premiers attaquaient leur dernier kilomètre !
Une course élite où l’Ethiopien Merga Deriba décidait de prendre le commandement juste avant la Bastille. Au 5e km, il passe en 14mn20s, au 10e en 28mn38s avec dix secondes d’avance sur ses poursuivants. Mais alors qu’il semble confortable et toujours en tête au fil des kilomètres, c’est un groupe de six hommes qui se présente au bout de la ligne droite et se lance dans un sprint effréné. A ce petit jeu l’Ethiopien Abebe Negewo, 29 ans, s’impose en 1h01mn33s. Il remporte la première grande victoire de sa carrière. Il devance les Kényans Daniel Salel et Stephen Kiprotich.
Chez les féminines, la Kenyane Pauline Njeri, 27 ans, conserve son titre en 1h08mn58s. Elle devance ses compatriotes Gladys Kipsoi (1h09mn11s) et Monica Jepkoech (1h09mn32s).
Chez les Français Abdellatif Meftah se classe 9e en 1h02mn46s satisfait de son chrono. « Mon objectif était de faire de la vitesse en vue du marathon de
Paris où je tenterai d’aller chercher ma qualification pour les championnats du monde. J’espère tourner autour des 2h09 voire en dessous mais la course à pied reste la course à pied avec toutes ses incertitudes. Je rentre de quinze jours de stage au Maroc où nous avons bien travaillé et je souhaite vraiment me qualifier pour les mondiaux afin de reporter les couleurs de l’équipe de France. J’ai toujours du mal à digérer mon abandon lors des Jeux Olympiques de Londres, et je suis vraiment désolé pour toutes les personnes qui m’ont encouragé. Ce semi-marathon devait me permettre de travailler en vue du marathon. J’ai suivi la tête de course jusqu’au 10e, après j’ai gardé mon rythme. Je savais que j’allais me retrouver seul et je voulais travailler cet axe mental car sur le marathon ce sera certainement le cas. Cela s’est bien passé, j’ai réussi à bien gérer ce moment. J’espère que cela se passera aussi bien le 7 avril prochain, ce sera alors mon troisième marathon après un premier en 2010 à Paris en 2h10mn53s et mon second à Francfort en 2h06mn46s. »
Des traileurs dans la course
Si beaucoup de coureurs aujourd’hui sont séduits par le trail, un coureur avait choisi de revenir parmi les routiers. Julien Rancon, champion de France de course en montagne 2007 et 2012, champion de France de trail 2011 et champion de France de trail court 2010 se présentait donc au départ après un cycle complet d’entraînement spécifique et un cross. «Je voulais retrouver la sensation de vitesse. Je viens de là, je faisais du cross et du steeple dans ma jeunesse ! Depuis mes problèmes de tendon d’Achille fin 2011 je n’avais pas vraiment retrouvé mes sensations, là je peux enfin recourir sans douleur et ça fait du bien, j’ai même pu faire du fractionné à l’entraînement ! Ce semi est une course incroyable, on ne connaît pas cela en trail ! 30 000 coureurs c’est incroyable, de la musique, des spectateurs… J’ai eu la chance de côtoyer les Kenyans et les Ethiopiens, ils sont hors norme, je ne me compare pas, bien sûr. Je voulais juste essayer de faire autour d’1h05 (1h05mn52s), c’est fait mais je ne vais pas m’arrêter là. L’an prochain je ferai une saison complète de cross et certainement un 10 km et puis après pourquoi pas un marathon. J’aimerais pouvoir avoir quelques chronos sur route sur mon CV. Mais maintenant place au trail avec les championnats de France de course de montagne, les France de trail et les Templiers. Il y a aussi les mondiaux de trail mais j’avoue que je n’ai pas encore pris ma décision. »
Une autre traileuse était en course avec Anne Valéro dans le cadre d’un gros week-end d’entraînement avec une reconnaissance de l’Eco Trail la veille et ce semi-marathon afin de préparer au mieux le 80 km du 16 mars prochain. « 1h26, bien. J’ai toujours quelques soucis à la jambe mais j’ai senti que j’étais en bonne voie de guérison. J’ai passé l’hiver à faire du ski de fond, du ski d’alpinisme et du vélo, comme quoi l’entraînement croisé ça marche. J’espère que c’est de bon augure pour l’Eco Trail. Ce semi-marathon est vraiment une belle course et c’est un vrai plaisir de découvrir Paris ainsi, et cette ambiance ! »
Pour les habitués du bitume les sensations étaient identiques et les conditions ont permis à beaucoup de battre leurs chronos. Ainsi Pierre-Yves et Aurélien tout sourire, tentant de récupérer après avoir tout donné. 1h12mn36s et 1h13mn39s, deux records personnels. « C’était des conditions idéales. Il faisait un peu froid au départ mais on s’est vite réchauffé. Mais la bosse du 17e, elle fait mal. Le public commence à être présent sur le bord de la route. Ca aide beaucoup, vraiment super, rien à dire. »
« C’est beau tout ce monde quand même ! »
C’est alors qu’un personnage du peloton arrive. Dominique Chauvelier, 1h18mn05s « Et voilà 10 ans et 15 minutes de plus ! En 1993, je faisais 1h03 ! Et je découvre que ce parcours n’est pas si facile. C’est comme tout quand on est bien on ne voit pas les difficultés. Je vis la course différemment maintenant. J’entends les groupes de musique que je ne percevais même pas, j’entends les encouragements et je vois des coureurs qui veulent m’accrocher pour ensuite me doubler ! Je compte aussi, comme tout le monde les kilomètres. Je me dois l’avouer, aujourd’hui ce fut dès le 7eme mais ça n’empêche pas de tout donner dans la mesure de ses moyens comme tous et toutes. Et puis, c’est beau tout ce monde quand même !»
Mêmes sensations pour Richard Segura, 25 ans de Maisons-Alfort (94). Etudiant, il vivait sa première course avant de s’attaquer au marathon en avril prochain toujours à Paris. « J’espérais 1h50 afin de pouvoir croire au moins de 4h sur 42km. Je fais 1h43mn05s je suis content. J’ai vraiment aimé courir avec autant de monde autour de moi et la musique ça booste. C’est aussi super bien organisé. Le parcours est top, j’ai bien aimé le passage à l’Hôtel de ville, le bois de Vincennes, mon terrain d’entraînement, bref c’était parfait. »
Mêmes échos du côté de Bertrand Huerre, 1h54mn35s de Guingamp (22). Après 15 ans de course à pied, il s’est décidé à goûter à la compétition. « Durant les premiers kilomètres, il y avait un peu de monde mais c’est normal quand on vient faire le semi de Paris, on ne peut pas avoir 30 000 coureurs au départ et être seul. L’organisation est impeccable, le parcours très beau, je dirais juste que les odeurs ne sont pas toujours agréables comme les cigares ou les poulets. Mais bon, on est à Paris ! »
Des Parisiens pas assez en communion avec la course pour la Parisienne Magalie Andrier, 2h01mn45s. « Je cours depuis 10 ans du 10 km au marathon avec un meilleur chrono à 3h53. C’est mon troisième semi de Paris, j’apprécie l’ambiance et le parcours. Le plaisir était là, les fanfares dynamiques, l’organisation impeccable, on va juste maintenant demander aux Parisiens de participer à la fête, ils sont sur le bord de la route mais on ne les entend pas assez !. »
Le mot de la fin et une requête à satisfaire afin de donner encore plus d’ampleur à cette belle fête de la course à pied.
Vous étiez parmi les participants ? Racontez-nous, proposez un récit de course ou laissez un commentaire sur la fiche du semi marathon de Paris dans notre calendrier des courses.
Les résultats
Hommes
1. Negewo Abebe (Ethiopie), 1h01mn33s
2. Salel Daniel (Kenya), 1h01mn34s
3. Kiprotich Stephen (Kenya), 1h01mn34s
4. Merga Deriba (Ethiopie), 1h01mn37s
5. Meketa Ashchalew (Ethiopie), 1h01mn37s
6. Masai Gilbert (Kenya), 1h01mn38s
7.Teimet Sylvester (Kenya), 1h02mn06s
8. Kimaiyo Lawrence (Kenya), 1h02mn37s
9. Meftah Abdellatif (France), 1h02mn46s
10. Perrett Clinton (Australie), 1h05mn47s
Femmes
1. Njeri Pauline (Kenya), 1h08mn58s
2. Kipsoi Gladys (Kenya), 1h09mn11s
3. Jepkoech Monica (Kenya), 1h09mn32s
4. Chepkwony Caroline (Kenya), 1h10mn26s
5. Jepkoech Coretti (Kenya), 1h10mn32s
6. Oubouhou Yamna (France), 1h21mn56s
7. Van Leggelo-Padilla Daniella (Etats-Unis), 1h24mn06s
8. Vrolant Claire (France), 1h24mn10s
9. Quesnot Nathalie (France), 1h24mn22s
10. Schuri Monika (Allemagne), 1h24mn28s
2 réactions à cet article
Tourville
Bonjour je souhaiterais connaître mon temps réel du semi marathon 2013.
Merci d’avance.
Cordialement
MR tourville jean aime
VOLLMER Jean Claude
Bonjour
Pour connaître votre temps il faut vous adresser aux prganisateurs du semi dE éà& ».
Cdt
JCV