Les résultats du Run in Lyon (69), le 6 octobre 2013

C’est le genre d’endroit où l’on ne s’ennuie jamais. Parce qu’il y a toujours un regard à croiser. Un sourire à capter. Un cri à entendre. Une accolade à immortaliser. La ligne d’arrivée d’une course est une vraie mine d’or pour quiconque accepte de s’y attarder.

Il est à peine 9h30, ce dimanche 6 octobre 2013, lorsque le speaker annonce l’arrivée du premier concurrent du Run in Lyon. Hassan Chahdi, médaillé d’argent aux championnats d’Europe de cross 2012 (voir les résultats) vient de boucler son 10 kilomètres en 30mn13s. Dans ses derniers mètres, il n’a probablement pas pris le temps de jeter un œil à droite de la place Bellecour, où les derniers coureurs viennent de commencer leur épreuve, les départs ayant été répartis sur 30 minutes. « Je suis parti à mon rythme, sur une allure de 3 minutes au kilo. J’ai réussi à tenir, et à relancer de temps en temps pour lâcher mes adversaires. Je ne me suis pas pris la tête sur le temps ».

Les premières arrivées sont studieuses, les yeux rivés sur le chrono avec, souvent, des objectifs en tête. « J’ai battu mon record qui était de 38mn15s, alors que je suis en pleine préparation pour les championnats de France de marathon à Toulouse », sourit la première féminine Sophie Le Beherec (37mn35s).

Plus les minutes filent, plus il devient difficile pour les accompagnants massés derrière les barrières, de ne pas rater leur protégé. 8 792 personnes ont pris le départ de ce 10 kilomètres, et les arrivées s’enchaînent à un rythme effréné. « Continuez à marcher, vous avez le ravitaillement dans 100 mètres », répètent inlassablement les bénévoles. Objectif : faire rapidement évacuer la zone, pour éviter les bouchons. D’autant que l’horloge tourne, et que le premier du semi-marathon est annoncé pour les prochaines minutes. La voie de droite lui est réservée. A gauche, les concurrents du 10 kilomètres continuent de défiler. « Je me suis calé avec les coureurs du marathon qui m’ont trainé jusqu’au 10^ème kilomètre. Il y avait déjà un trou de fait », explique Mathieu Brulet, tout sourire après sa victoire en 1h08mn06s. Et de revenir sur la marque de fabrique de l’événement repris en mains cette année par ASO (Amaury Sport Organisation) : les départs communs. 10 km, semi, et marathon : tout le monde était mixé dans les SAS de départs. « C’est curieux, je n’avais jamais vu ça. Mais personnellement, devant, ça ne m’a pas dérangé ». Et derrière ? « Certains ont escaladé les barrières pour rentrer dans leur SAS »… « Oui, parce que l’entrée n’était pas forcément bien indiquée », racontaient quelques participants. Cela dit, pas de bousculade ni de vrai cafouillage. « Les vagues ont été bien appliquées à partir du violet (couleur qui correspondait à un objectif de 4h au marathon, ndlr). Avant, c’était un peu mélangé, des coureurs se sont insérés par les côtés », confirmait Thibault Vellard.

Run In Lyon 2013 Eliud Kiplagat — Eliud Kiplagat, vainqueur du marathon en 2h10mn45s

Au moment de tirer un premier bilan, le responsable de l’organisation, définissait comme prochain axe majeur d’amélioration « le parcours », tout en se disant satisfait de « l’ambiance et du chrono sur le marathon ». 2h10mn45s pour le Kényan Eliud Kiplagat qui offre au Run in Lyon un chrono digne de l’envergure de l’événement. Reste maintenant à faire grossir le peloton des marathoniens. Ils étaient « seulement » 1532 partants ce dimanche. « Avec plus de densité, ça peut devenir une très jolie course. Parce que là, après le semi, on se retrouvait isolé », notait Rachid Lekhal, huitième en 2h37mn44s.

Mais avec 5 000 coureurs supplémentaires par rapport à l’an dernier sur l’ensemble des courses, ce Run in Lyon a déjà franchi un nouveau cap. « On a senti qu’il y avait vraiment plus de monde. Ca m’a marqué dans le Parc de la Tête d’Or », lançait Patrice après sa troisième participation. Au moment de rejoindre le ravitaillement d’après course, ce Lyonnais se rappelait que « l’an dernier, il n’y avait plus rien du tout pour les marathoniens ». Cette année, banane, pruneaux, bouteilles d’eau, verres de Coca, entres autres, étaient bel et bien présents en quantité suffisante. Avec en plus, une médaille. « Enfin ! Les années passées, ça manquait vraiment, ajoutait Patrice. C’est bien, surtout pour ceux qui faisaient leur premier marathon ». Ceux-là même que l’on reconnaît, souvent, à leur émotion bien particulière sur la ligne d’arrivée. « Je déteste courir, mais j’y ai pris goût », souriait Laurent, habitant de la Croix Rousse, venu à bout pour la première fois des 42,195 km en 4h20mn. Entouré de ses enfants, il remerciait la meneuse d’allure des 4h15. « Elle m’a bien aidé dans les derniers kilomètres ». Si bien, qu’il envisage de retenter l’aventure. « Oui, pourquoi pas ? Une fois par an ! ».

Il aurait fallu trop de patience pour compter le nombre de bras en l’air et poings serrés, mais avec ses 18 067 participants, ce Run in Lyon 2013, semble avoir prouvé une chose : la place Bellecour peut se préparer à une nouvelle marée humaine l’an prochain…

Les podiums

Marathon

Hommes