Il fait chaud sur Pauillac. Chaud, au sens propre comme au sens figuré.
Tout a commencé, la veille, vendredi 7 septembre. Après avoir récupéré leurs dossards, les concurrents se dirigent vers les différentes soirées organisées, la Mille-Pâtes ou la soirée Pâtes à Caisse. Là, c’est l’effervescence. On chante, on danse, on organise des chaînes humaines… tout est bon pour s’amuser. Et dire qu’ils prendront tous demain le départ du marathon dit le marathon le plus long du monde ! Pourquoi parce que très peu suivent la trajectoire idéale et surtout bon nombre s’arrêtent longuement aux postes de ravitaillement oenologiques.
Au petit matin, pas de gueule de bois mais des coureurs HEUREUX. On chante, on présente fièrement ses déguisements. Sur les thèmes des civilisations, tous ont fait preuve d’imagination. La chaleur est aussi au rendez-vous. Par prudence, les organisateurs rappellent de bien s’hydrater (en eau !) et allongent le temps limite le portant à 7h au lieu de 6h30.
Dans Pauillac, des alpha jets de la base de Cazeau survolent le peloton et c’est parti pour 42,195 km de bonheur. Au coeur des vignes et des plus grands châteaux, tout le monde s’est mis sur son 31. Les verres et les bouteilles sont en place, les bénévoles prêts à répondre aux différentes demandes.
Chateau Beaucaillou, Beychevelle, Lagrange, Pontet-Canet, Mouton-Rothschild, Lafite Rothschild…. Les grands noms défilent au gré des kilomètres et l’ambiance est de plus en plus chaude.
Devant, pour les coureurs en moins de 3 heures, il n’est pas question de s’arrêter aux ravitaillements en vin, mais il est hors de question d’occulter de s’hydrater. Durant les premiers kilomètres, quelques coureurs inconnus prennent les devants, histoire de montrer leurs beaux déguisements. Puis un homme prend les affaires en main. C’est un Anglais, Fraser Thompson, 3e l’an dernier. Derrière pas de panique. Thierry Guibault, Philippe Rémond, Antoine De Wilde, restent groupés. L’écart se creuse oscillant entre 1 et 3 mn. Au 23eme, on leur annonce 3 mn. « On s’est alors dit, il sera temps de se mettre à courir ! », commente sur la ligne Thierry Guibault. Le rythme accélère, Antoine De Wilde pour son premier marathon, ne peut suivre. Philippe Rémond reste dans les running du vainqueur de l’an passé. Petit à petit « l’ancien » cède tandis que Fraser Thompson explose, comme l’an passé.
Thierry Guibault qui apprécie particulièrement le Médoc se retrouve seul en tête et franchit la ligne d’arrivée en grand vainqueur pour un beau doublé. En larmes sur la ligne d’arrivée, il ne peut cacher son émotion. « C’est que de la joie. J’adore le Médoc et j’adore encore plus gagner ici. Je félicite Philippe car si je suis pareil à son âge, ce sera beau ! Devant au départ ils sont partis beaucoup trop vite, sur ce parcours ça ne pardonne pas. On pensait bien qu’ils allaient craquer un par un mais bon il a quand même fallu se réveiller. »
Thierry prend alors le micro pour commenter l’arrivée de Philippe Rémond,« Désolé Philippe tu n’auras pas ta dixième victoire cette année, mais quelle belle course encore tu nous as fait ». A bientôt 50 ans (l’année prochaine), le prince du Médoc qui avait couru son premier marathon ici en 1993 (avec une victoire), a tout donné pour tenter de monter une nouvelle fois sur la première marche du podium. Epuisé, il s’est écroulé après la ligne avant d’avouer « être un peu déçu. On veut toujours aller chercher la victoire. Je me suis accroché en me disant que peut-être Thierry allait craquer. On ne sait jamais sur marathon. Je félicite Thierry, il a fait une très belle course. J’aime toujours autant ce marathon, c’est beau, l’ambiance est incroyable, c’est un peu chez moi mais j’avoue, au fil des ans, c’est de plus en plus dur. »
Il en est une pour qui le Médoc sourit toujours autant. Deuxième l’an passé, Nathalie Vasseur avait bien décidé de ne pas s’en laisser compter cette année. Après un entraînement spécifique durant ces vacances en Espagne sous 38 degrés, elle était armée pour affronter la chaleur du jour. Elle effectue une course parfaite, au métronome, et passe la ligne d’arrivée dans une joie indescriptible. « C’est la onzième, mais je ne sais pas si ce n’est pas celle où je suis la plus heureuse. Je suis partie à mon rythme sans jamais m’en défaire. J’étais bien, incroyablement bien. Je me suis bien ravitaillée, c’est…. Ouah ! »
Les premiers arrivent, les derniers sont loin. Un verre de vin à la main, dansant, chantant, courant, marchant. Le Médoc c’est un tout et surtout la fête du marathon. Cette édition 2012, l’a une nouvelle fois prouvé.
Les classements
Hommes
1. Thierry Guibault, 2h28mn46s
2. Philippe Rémond, 2h31mn34s
3. Fraser Thompson (GB), 2h34mn59s
4. Antoine De Wilde, 2h39mn44s
5. Sylvain Durand, 2h40mn18s
6. Fabrice Desrues, 2h41mn41s
7. Gustaf Wachtmeister, 2h45mn06s
8. Manuel Ferreira, 2h45mn14s
9. Tanaka Koji (Japon), 2h47mn14s
10. Patrice Bruel, 2h48mn08s
Femmes
1. Nathalie Vasseur, 2h54mn36s
2. Gwenaelle Chardon, 3h08m,56s
3. Solange Roue, 3h11mn36s
4. Alice Regnier, 3h20mn30s
5. Hiroko Ogawa (Japon), 3h25mn47s
6. Sarah Livingstone Learmonth (GB), 3h26mn10s
7. Jessica Kierath, 3h27mn07s
8. Mireille Hervouin, 3h28mn18s
9. Sarah Duponcheel, 3h29mn02s
10. Christine Lavigne, 3h34mn03s
Le classement complet du marathon du Médoc 2012
8500 inscrits, 8100 au départ.
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1 réaction à cet article
Aoun nicole
Bonjour j ai fait le marathon du médoc avec mon mari Aoun Richard mais je ne me souviens plus de l année ni du temps pourriez vous vérifier
En vous en remerciant par avance
Aoun Nicole