Les résultats du 80 km de l’Eco Trail de Paris, le 29 mars 2014

Tous les sourires ont une histoire. Ceux de la ligne de départ respiraient la joie de se retrouver entre copains de course. L’impatience d’en découdre après de longues semaines de préparation de ce premier gros objectif de la saison. La fierté d’étrenner le dossard numéro 1 pour Sylvain Court, vainqueur de l’épreuve l’an dernier et candidat à sa propre succession (voir son interview). Et puis, il y avait ce soleil qui, à midi, illuminait la base de loisirs de Saint Quentin en Yvelines, laissant augurer une journée sous les meilleurs auspices.

Sauf que cette météo radieuse qui offrait des conditions idéales aux spectateurs et accompagnants, allait vite devenir un élément clé de la course. Et les sourires rapidement relégués aux seconds rôles.

Après 24 km, le gros du peloton profitait du ravitaillement de Buc pour s’asperger d’eau. L’humeur était bon-enfant. « Pour l’instant, ça va bien », rassurait un coureur au téléphone. « Je gère à mon rythme, soufflait un autre. Que je termine en 8h30 ou 9h30, ça n’a pas d’importance ». Mais loin devant, chaque minute comptait. David Wamster et le cent bornard Michaël Boch avaient pris les commandes de la course d’entrée. Derrière, la résistance s’organisait. « Au 30^ème kilomètre, j’ai décidé d’appuyer un peu pour tester le groupe. On était entre six et huit coureurs, racontait Manu Gault. J’ai voulu affoler un peu tout le monde, même si l’écart ne grandissait pas avec la tête et que je me doutais qu’on allait pouvoir revenir ».

Mission réussie. A l’Observatoire de Meudon, celui qui avait pris la deuxième place de la SaintéLyon en décembre dernier (voir les résultats) était seul en tête de cette troisième étape du Trail Tour National 2014, emmenant derrière lui un peloton très étiré, mais surtout marqué, voire usé. A l’image de Sylvain Court, contraint à l’abandon. « J’ai eu un gros coup de chaud. Je transpirais beaucoup, j’avais la tête qui tournait, et plus de jambes. J’aurais voulu terminer, mais je n’ai pas pu. Sinon, je crois que j’aurais fini sur la civière… »

Mais en course à pied, des moments d’euphorie peuvent vite chasser des phases de doute. Les joies de certains allaient donc vite chasser les déceptions des autres. Après 5h40 d’effort, la voix tremblante, les yeux mouillés, devant ses enfants et parents, Manu Gault savourait son deuxième succès sur l’épreuve parisienne, après celui de 2009. « J’ai été super bien toute la journée. Une journée bénie. Je suis ravi, parce que j’ai vécu des moments difficiles l’année dernière ». Une immense satisfaction trop rapidement contrastée par la blessure de sa compagne, « Sissi » Cussot, victime d’une très mauvaise chute sur le poignet (avec ouverture au menton). Troisième de la SaintéLyon 2013, deuxième du Gruissan Phoebus Trail  il y a un mois et demi, la jolie brune n’aura pas pu tenir son rang dans une course féminine survolée par l’Italienne Simona Morbelli. « J’ai fait très speedy ! », lâchait la Transalpine dans un grand sourire. « Je vis à Courmayeur, je cours dans le Mont-Blanc, et c’était donc une course très différente de ce que je connais. C’est justement pour ça que je voulais essayer. J’avais peur que ce soit ennuyeux, mais pas du tout ! J’ai vu de très jolies choses ! ».

Sur cette aire d’arrivée complètement remaniée, au dessus des jets d’eau du Trocadéro avec la Tour Eiffel en font, les finishers grimpaient au compte goutte les dernières marches vers la délivrance. Fabien Chartoire, deuxième, laissait éclater son soulagement, après s’être trompé de parcours dans le final et avoir passé la ligne d’arrivée… du 50 km ! Vincent Viet racontait son ultime accélération pour contrer le retour de Michaël Boch et préserver sa troisième place. Annabelle Souriau n’en revenait pas de sa deuxième place et de son temps (7h25 ) auxquels elle n’osait « même pas penser ». Et Anouk Lahache confiait « être super contente d’être à Paris » et en avoir « les larmes aux yeux ». Des émotions à la pelle couronnée par une Tour Eiffel qui, comme par magie, se mettait à scintiller.   

Les résultats (1 579 partants)

Hommes

1. Emmanuel Gault, vainqueur en 5h40mn25s
2. Fabien Chartoire, 5h51mn51s
3. Vincent Viet, 5h57mn52s
4. Michaël Boch, 5h58mn41s
5. Benoît Holzerny, 6h04mn39s
6. Thomas Saint Girons, 6h05mn03s
7. Vivien Laporte, 6h09mn54s
8. David Wamster, 6h12mn08s
9. Frédéric Lejeune, 6h16mn55s
10. Damien Douvry, 6h27mn59s
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Femmes

1. Simona Morbelli (ITA), vainqueur en 7h12mn19s
2. Annabelle Souriau, 7h25mn07s
3. Anouk Lahache, 7h53mn30s
4. Ourida Sid, 8h00mn42s
5. Marie Frottier, 8h18mn16s
6. Geneviève Bardon-Soriano, 8h19mn23s
7. Nicolas Bigot, 8h30mn07s
8. Audrey Hette, 8h36mn39s
9. Delphine Roue Porcher, 8h38mn32s
10. Melissa Arkainstall (GB), 8h47mn29s
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1579 coureurs au départ – 1320 classés
Le classement complet du 80 km 2014

Quelques photos du 80 Km de l’Eco Trail de Paris 2014