Des bonnets, des gants, des coureurs emmitouflés qui sautillent dans tous les sens pour tenter de produire un peu de chaleur. A croire que l’on s’est trompé de course. Pourtant nous sommes bien dans la zone de départ de Marseille – Cassis. Pas besoin d’attendre que les 15 000 athlètes engagés rejoignent l’arrivée 20 kilomètres plus loin pour comprendre que cette 34ème édition restera dans les annales. Il fait aux alentours de 7 degrés, mais le Mistral déchaîné offre une température ressentie nettement inférieure.
Les Bouches du Rhône font partie des départements placés en vigilance orange par Meteo France en raison de vents violents. De quoi donner des sueurs froides à tous les protagonistes de cette Grande Classique internationale. « Oui, je te confirme que pour l’instant la course n’est pas annulée », lance un coureur à l’un de ses proches depuis son téléphone portable. Car c’est la question qui hante les abords du Prado où affluent les milliers de participants : l’épreuve va-t-elle être maintenue ?
Quelques centaines de mètres plus loin, les motards venus assurer le suivi de course pour les organisateurs, VIP et médias, apprennent que le dispositif est allégé. Et la sécurité renforcée. « Je vous demande d’être encore plus vigilants que d’habitude, de ne pas vous approcher trop près des coureurs », lance le directeur de course. En contact avec la préfecture depuis la veille, les organisateurs ont revu certains de leurs plans. « Pour que la sécurité des coureurs soit assurée partout, explique Clause Ravel, président de la SCO Sainte-Marguerite. On a démonté au petit matin tout ce qu’on avait fait la veille ». Résultat : pas d’arche sur le parcours, pas de moto (ou presque), pas de navette maritime pour transporter une partie du peloton, pas de banderole, pas de barrière le long du port de Cassis, et pas de gobelet sur les ravitaillements ».
Alors, que retiendra-t-on de cette 34ème édition, la première exactement mesurée à 20 kilomètres ? Ces fortes bourrasques de vent, bien sûr, qui ont emmené certains coureurs à se caler le long de la paroi pour monter le Col de la Gineste. Mais aussi la belle lutte en tête de course avec au final une razzia kényane : les cinq premières places au scratch et les trois premières féminines. On se souviendra d’ailleurs de la belle foulée du vainqueur homme, Edwin Kipyego, vainqueur en 58mn16s, comme du chrono de Mercy Kibarus, qui s’impose en 1h07mn58s chez les femmes. « Cette édition est quand même une belle réussite, résume Claude Ravel après une pensée reconnaissante pour les bénévoles. Et ces chronos, dans de telles conditions, seront des références ».
On n’oubliera certainement pas, non plus, l’ovation du public pour Eddy Bouazzaoui, premier Français et local de l’épreuve (1h04mn42s). « C’est un rêve qui se réalise ! Ce matin, quand on a ouvert les volets, on a vu qu’il faisait très froid. On avait les mains glacées à l’échauffement. J’avais les jambes très contractées pendant les deux premiers kilomètres, mais après ça a été. Au dixième kilomètre, mes principaux adversaires ont cédé. Ils n’arrivaient pas à relancer. J’ai couru mon deuxième dix kilomètres en 29 minutes. Je suis très content, et je dédie cette victoire à ma nièce qui est décédée dans la semaine. J’ai pensé à elle, et c’est certainement elle qui m’a porté », confiait-il très ému.
Ce 34ème Marseille-Cassis restera aussi marqué par la belle surprise d’Alexandra Louison, première Française en 1h13mn56s. Elle a gagné le droit de participer au semi-marathon de Fort-de-France, le 25 novembre prochain, en Martinique, tout frais compris. Un beau cadeau fait aux organisateurs (dans le cadre d’un partenariat) aux deux premiers (un homme et une femme) représentants du club SCO Sainte-Marguerite. « Je ne l’ai appris qu’après avoir franchi la ligne d’arrivée, j’ai sauté de joie », souriait cette triathlète professionnelle de 30 ans. Pour sa deuxième participation à l’épreuve, elle reconnaissait avoir affronté « des conditions un peu difficiles. Mais je m’attendais à pire pendant la course. En descente, on était un peu poussés par le vent, mais il fallait aussi le gérer, parce que c’est encore plus usant musculairement ».
Bien sûr, cette 34ème édition ne restera pas celle où il aura fallu se frayer un chemin sur la plage de Cassis pour tremper les pieds dans l’eau après l’effort. Ni celle où le public aura été le plus nombreux, certainement refroidi par les conditions météorologiques. Non, mais les sourires étaient bel et bien présents sur l’aire d’arrivée. « Ca s’est super bien passé, la course est toujours aussi géniale », résumait ainsi une participante accrochée à son téléphone portable.
A 13h30, dans les rues de Cassis, les agents municipaux, eux, s’afféraient à effacer et ramasser les derniers stigmates de l’épreuve. Ne restait plus que le Mistral retombe pour que la vie retrouve son calme paisible de l’automne.
Les résultats
Hommes
- Edwin Kipyego (Kenya), vainqueur en 58mn16s
- Philemon Yator (Kenya), 58mn43s
- Pius Kirop (Kenya), 58mn59s
- Cyprian Kotut (Kenya), 59mn05s
- Bernard Kitur (Kenya), 59mn15s
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15. Eddy Bouazzaoui (France), 1h04mn42s
Femmes
- Mercy Kibarus (Kenya), vainqueur en 1h07mn58s
- Cynthia Jerotich (Kenya), 1h08mn14s
- Gladys Kipsoi (Kenya), 1h08mn37s
- Lema Megra (Ethiopie), 1h09mn06s
- Farida Chelanga (Kenya), 1h09mn57s
- Alexandra Louison (France), 1h13mn56s
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Quelques photos de Marseille – Cassis 2012
1 réaction à cet article
jmjmjm
Salut,
Voici une petite vidéo de 30mn non loin de l’arrivée et 999 images extraites :o)
http://rmotion.blogspot.com/2012/10/marseille-cassis-20km-2012-course-pied.html