Il est arrivé avec presque dix minutes d’avance après 5h48mn58s de course. Heureux, ne parvenant pas à cacher son émotion. « C’est énorme. Oui, il manquait quelques grands noms du trail comme Erik (ndlr, Clavery), Manu (ndlr, Gault), Thierry (ndlr, Breuil) et j’en oublie et j’aurais aimé me frotter à eux mais c’est une belle victoire. Cela fait deux ans que je passe à côté de cette course avec un abandon sur insolation l’an dernier, la voilà enfin à mon palmarès. Maintenant, je vais penser à savourer et à récupérer car la saison sera longue».
Sylvain Court, 29 ans, vice champion de France 2012 et vainqueur du Gruissan Phoebus Trail en début d’année (lire le compte rendu : Les résultats du Gruissan Phoebus Trail, le dimanche 17 février 2013) a mené sa course d’une main de maître. A midi, à l’heure du départ, alors qu’il fait froid, que les gants et les bonnets sont de sortis, il prend un départ prudent, restant bien à l’abri. Il se place aux avant-postes avant l’arrivée au 22e km, aux abors du 1er ravitaillement. Quatre hommes se présentent alors ensemble (Sylvain Court, David Pasquio, Padro Jose Hernandez Sanchez (ESP) et Cédric Bellaud).
« Le terrain était boueux les appuis très fuyants, j’ai donc préféré prendre le rythme puis accélérer petit à petit sans vraiment placer une attaque ». A Meudon (45e km), Cedric Bellaud n’est plus dans la course. Sylvain sort de l’observatoire en tête, il ne sera plus jamais inquiété et ne cessera de prendre de l’avance au fil des kilomètres. A Chaville, 10 km plus loin, il dispose de deux minutes d’avance, à Saint Cloud 8 minutes. Derrière, les têtes ont changé. L’Espagnol Hernandez a disparu du top cinq mais c’est un compatriote qui se positionne derrière Sylvain, un certain Aitor Leal Irastorza jusque là en embuscade en cinquième position. David Pasquio est toujours là tandis que Thomas Saint Girons effectue une superbe remontée suivi de Vincent Viet. Les positions resteront inchangées jusqu’à l’arrivée.
« C’est vraiment une course éprouvante », complète Sylvain Court. « Au 40e , j’ai eu quelques instants de solitude, les jambes étaient dures. J’étais alors avec Emmanuel David, un très bon marathonien et je me suis contenté de suivre et de m’accrocher en attendant que ça revienne. On est tous dans le dur à un moment ou un autre sur ce genre de course. C’est Paris, mais ce n’est pas de tout repos cette course et j’espère que l’an prochain tout le monde sera là et en forme pour une belle fight ! »
Pour sa première participation sur le territoire Français, Aitor Leal Irastorza se fait un nom tandis que David Pasquio boucle son parcours en compagnie de ses deux enfants. « J’espérais faire entre 5 et 10 ! Je suis donc super heureux. Je suis venu avec toute ma famille qui m’a suivi tout au long du parcours, c’est énorme 3e. J’ai eu des problèmes pour m’alimenter mais je termine au mental. J’ai aussi été très agréablement surpris par la course, je ne m’attendais pas du tout à cela mais c’est vraiment très très usant. Je pense aussi à tous les coureurs qui sont toujours en course et le sont encore pour un certain temps car il fait froid et ce sera de plus en plus le cas, avec la pluie en plus. »
Superbe course également de Laurence Klein alors qu’elle prépare le marathon des Sables où elle tentera d’aller chercher un quatrième titre. Elle se classe 9e du classement général en 6h14mn33s et s’impose chez les féminines, avec une heure d’avance sur la Norvègienne Margrethe Logavlen (7h18mn26s) et Géraldine Heuze (7h36mn06s). « Je suis restée zen, gérant ma course en essayant de remonter au classement général au fil des kilomètres. Je savais que Damien Verdet (son compagnon, 8e en 6h13mn45s, ndlr) était juste devant moi et j’adore cette idée car c’est ici que nous nous sommes rencontrés il y a deux ans, lors de ma première victoire. Maintenant place au Maroc puis au championnat du Monde de Trail aux Pays de Galles et à l’UTBM pour une première ».
Derrière, alors que les premiers franchissaient la ligne un à un, ils étaient plus de 1500 encore en course sur le 80 km, allumant leur frontale, enfilant une deuxième course et négociant avec le froid, la pluie et la fatigue.
Les derniers coureurs du 50 km ont quant à eux vu passer les premiers du 80 km à l’image de Coralie Bourdier (7h35mn10s) et Vincent Barrau (7h35mn26s), deux collègues de Dassault Aviation. Son premier trail pour elle, son premier 50 km pour lui. Coralie court depuis deux ans et ne comptait qu’un dossard à son palmarès (les 20 km de Paris bouclés en 2h20) avant son départ, ce dimanche 16 mars à 10H45, depuis le parc du château de Versailles. « En fait, je voulais faire le 30 km mais Vincent le 80 alors nous avons trouvé un compromis. » A 46 et 49 ans, les deux amis sont tout sourire et parlent d’une course vécue sans encombre. « On a couru ensemble tout le long. L’ambiance était incroyable entre coureurs, avec les bénévoles sur les points de ravitaillement. Les signaleurs étaient aussi d’une incroyable gentillesse. On n’était pas surs de finir ce matin mais au fil des kilomètres et de notre plaisir nous avons compris que nous viendrions au bout de la course. Bon sur les dix derniers ce fut dur, et nous nous sommes perdus dans le parc de Saint Cloud, mais après tout c’est la course. Ca restera un super souvenir. Maintenant nous allons tester le triathlon mais aussi récupérer un peu. 50 km au final c’était bien en fait, c’était le bon choix !» Ils seront 1359 à boucler le 50 km. Avec les victoires de Benoit Nave en 3h35mn48s d’effort et de Sylvaine Cussot en 4h25mn06s.
Si le 50 km s’était élancé à 10h45, tout avait en fait commencé à 10h avec le « 30 km », à Meudon en bas de l’allée du Parc de l’observatoire, une avenue pavée bien connue des habitués de Paris-Versailles. Au programme 31.52 km avec 628 m de D+. Au final, victoire d’Antoine Dewilde, tout nouveau sur le trail après son premier marathon en septembre dernier lors du marathon du Médoc (4e en 2h39mn44s, lire le compte-rendu du marathon du Médoc 2012). Il s’impose en 1h58mn18s. Olivier Gaillard prend la seconde place en 1h59mn45s, Pierre Gayraud la troisième en 2h00mn01s. Chez les féminines, victoire de la Belge Zaina Semilali en 2h22mn34s.
Il n’y eu pas de première étage de la Tour Eiffel cette année en raison de travaux de rénovation mais une petite tour Eiffel en ballon qui s’illumina la nuit, aux pieds de sa grande soeur. Une autre arrivée, tout en simplicité et pleine de charme. Même s’il n’y eut pas les escaliers…..
Vous y avez participé ? Partagez vos impressions en laissant un commentaire sur la fiche de l’Eco trail de Paris dans notre calendrier des courses ou en rédigeant un récit de course.
Les classements
- 80 km
76.05 km / 1587 m de D+
Hommes
1. Sylvain COURT, 5h48mn58s
2. Aitor LEAL IRASTORZA (Espagne), 5h58mn08s
3. David PASQUIO, 6h02mn08s
4. Thomas SAINT GIRONS, 6h03mn37s
5. Vincent VIET, 6h06mn25s
Femmes
1. Laurence KLEIN, 6h14mn33s
2. Margrethe LOGAVLEN (Norvège), 7h18mn26s
3. Géraldine HEUZE, 7h36mn06s
4. Denise ZIMMERMANN (Suisse), 7h42mn03s
5. Ute BAIRD (Grande-Bretagne), 8h03mn47s
Temps limite 13 h de course
Nombre de partants : 1582 dont femmes : 141 (8,91% des partants)
Nombre d’arrivants : 1346 (85,08% des partants) dont femmes : 112 (8,32% des arrivants) (79,43% des partantes)
Nombre total d’abandons : 181 (11,44% des partants)
Nota: abandons d’Aurelia Truel et Anne Valéro au ravitaillement de Buc (22e km)
- 50 km
49.64 km / 970 m de D+
Hommes
1. Benoit NAVE, 3h35mn48s
2. Benoit GANDELOT, 3h39mn12s
3. Antoine ALLONGUE, 3h41mn03s
4. Aurélien COLLET, 3h42mn27s
5. Elric OREAL, 3h56mn30s
Femmes
1. Sylvaine CUSSOT, 4h25mn06s
2. Alexandra PIEDIGROSSI (Grande-Bretagne), 4h29mn22s
3. PATRICIA DORE, 4h38mn28s
4. Carmen Maria PEREZ SERRANO (Espgagne), 4h50mn11s
5. Silvia LAJ, 4h50mn56s
Temps limite 9 h de course.
Nombre de partants : 1419 dont femmes : 201 (14,16% des partants)
Nombre d’arrivants : 1359 (95,77% des partants) dont femmes : 199 (14,64% des arrivants) (99,00% des partantes)
Nombre total d’abandons : 31 (2,18% des partants)
- 30 km
31.52 km / 628 m de D+
Hommes
1. Antoine DE WILDE, 1h58mn18s
1. Olivier GAILLARD, 1h59mn45s
3. Pierre GAYRAUD, 2h00mn01s
4. Marc LOZANO, 2h03mn41s
5. Jean-Marc ARMINGOL, 2h06mn07s
Femmes
1. Zaina SEMLALI (Belgique), 2h22mn34s
2. Marine HAZARD, 2h32mn01s
3. Marie-Line HAMON, 2h33mn26s
4. Agathe DUPASQUIER, 2h34mn55s
5. Emmanuelle BLANCK, 2h37mn58s
Temps limite 4h30 de course
Nombre de partants : 2416 dont femmes : 564 (23,34% des partants)
Nombre d’arrivants : 2373 (98,22% des partants) dont femmes : 552 (23,26% des arrivants) (97,87% des partantes)
Nombre total d’abandons : 43 (1,78% des partants)
- Marche Nordique
31.52 km / 628 m D+
Hommes
1. Jean-Philippe LEVREL, 3h41mn59s
1. BERTRAND LELLOUCHE, 3h41mn59s
3. Vincent BAUDET, 3h42mn03s
4. Olivier DELRUE, 3h50mn05s
5. Franck RINGOT, 3h55mn26s
Femmes
1. Ilze RATA (Lettonie), 3h57mn58s
2. Corinne SAVATON, 4h09mn25s
3. Isabelle ANSEL, 4h11mn54s
4. Monique SALAUN, 4h13mn31s
5. Helene GUILLOUCHE, 4h15mn52s
Nombre de partants : 173 dont femmes : 78 (45,09% des partants)
Nombre d’arrivants : 169 (97,69% des partants) dont femmes : 76 (44,97% des arrivants) (97,44% des partantes)
Nombre total d’abandons : 4 (2,31% des partants)
Quelques photos