Lundi 7 avril 2014. Fin de matinée. Le soleil brille et les appareils photos sont de sortie sur l’esplanade du Trocadéro. Parmi les nombreux touristes venus admirer la vue sur la Tour Eiffel, un groupe se distingue. Ils sont sept – quatre femmes et trois hommes – tous vêtus d’un tee-shirt vert et médaille autour du cou. Voilà moins de 24 heures qu’ils ont franchi la ligne d’arrivée du marathon de Paris (voir les résultats), à quelques kilomètres de là, au bas de l’avenue Foch. Et dans quelques heures, ils seront de retour chez eux, en Irlande. Moment idéal pour un bilan.
La météo est sur toutes les lèvres. Tout le monde est d’accord : « très beau temps » durant tout le séjour. « Oui, c’était bien pour faire du tourisme, coupe Stephen, mais pas pour courir ». Ses compères le rejoignent : « C’est vrai qu’on a eu chaud », complète Debbie. Le soleil a beau s’être caché à la mi-journée, « le mal était fait », sourit David.
Mais il en faudrait plus pour donner des regrets à cette joyeuse troupe qui a fait connaissance lors d’une préparation pour primo marathonien mise en place par l’organisation du marathon de Belfast 2013. « C’était fantastique. L’organisation est parfaite », lance David, venu avec sa femme Catherine. A 38 ans, elle faisait ses débuts sur la distance, à peine neuf mois après avoir participé à son premier 5 kilomètres. Oubliée la « nervosité » qu’elle avait confié la veille, à 8 heures au moment des retrouvailles sur l’avenue Foch. Le couple visait 4h30 et a finalement bouclé le parcours en 4h52. Mais peu importe. « Elle est meilleure coureuse que moi, concède David. Alors parfois, elle prenait un peu d’avance et je criais : « ralentis ! » ».
A leurs côtés, Emma et Debbie racontent leur bonheur d’avoir découvert Paris pour la première fois. Arrivées vendredi, elles en avaient profité pour repérer les lieux de départ et arrivée, et faire un passage à la Tour Eiffel. Le jour J, elles ont savouré le parcours. Et adoré… les tunnels sur les quais, pourtant si redoutés par de nombreux concurrents. « J’en ai même pleuré, c’était émouvant », raconte Debbie. « Avec la musique et les lumières, c’était génial », poursuit Emma. « Moi, j’ai trouvé ça horrible », tranche Stephen, qui assume son statut de bougon du jour. « J’ai vécu une mauvaise journée ». « Oui, mais ce n’est pas la faute de la France, c’est de ta faute à toi », le taquinent ses amis. « J’ai souvent marché, et beaucoup bu d’eau. C’était vraiment difficile. J’ai mis 40 minutes de plus que mon meilleur temps », détaille celui qui aurait aimé passer sous les 3h50 et a signé 4h31.
Pas sûr qu’il encadre sa médaille de finisher que ses acolytes ne se lassent pourtant pas de regarder. « En plus, avec le cordon vert, c’est parfait ! », sourit Catherine.
Un week-end comme celui « coûte cher », confirme Amanda, qui a signé 3h52 pour ses débuts sur la distance. « Mais pas plus que sur les autres grands marathons », précise Stephen. « Et puis, ce n’est pas uniquement le fait de courir, c’est aussi la possibilité de visiter », soutient David, qui était pourtant déjà venu à de nombreuses reprises à Paris. « Mais je n’avais pas exemple jamais été au Château de Vincennes. C’est magnifique ! On reviendra ».
« Moi, je reviendrai, mais pour le Tour de France ! Pas pour courir », prévient Stephen. Ou alors, pour profiter des spécialités culinaires. Car ces Irlandais ont évidemment fêté comme il se devait leur exploit du week-end. « On a mangé de la bonne viande et bu beaucoup de vin ! ». Une soirée festive et arrosée. C’est d’ailleurs comme cela qu’avait débuté l’aventure après le marathon de Belfast. Par un « et si on allait courir le marathon de Paris ? », lancé à la cantonade et finalement pris au sérieux. Prochaine étape sur 42.195 km : Belfast, à nouveau, pour plusieurs d’entre eux, dès le 5 mai. Avant, peut-être, de choisir une autre destination européenne pour allier course à pied et tourisme.
Quelques photos