Avant toute chose un petit rappel, pour la Fédération Française d’Athlétisme (FFA), le trail running se définit comme suit : la course nature (moins de 21 km); le trail court (distance entre 21 et 42 km), le Trail (de 42 à 80 km) et l’ultra trail (plus de 80km). (voir les définitions exactes)
L’ITRA (International Trail-Running Association) créé l’an dernier avait pour d’objectif d’essayer de déterminer des lignes de conduite entre les acteurs du trail. A l’issue d’une journée de travail, le 3 septembre 2012, cinq groupes de travail avait été formés afin de travailler sur différents axes. Les premières conclusions ont été communiquées cette semaine avec, entre autres,…. une nouvelle définition des différentes épreuves.
Pour l’ITRA, il faut donc parler du trail comme d' »une course à pied, ouverte à tous, dans un environnement nature (montagne, désert, forêt, plaine…). Idéalement mais pas nécessairement, elle se déroule sur un minimum de route goudronnées (20% de la course maximum) et en semi ou auto-suffisance. Elle doit être correctement balisée et organisée en respect des règles sportives : éthique, loyauté, solidarité et préservation de l’environnement« . Jusqu’ici pas de soucis… Mais c’est dans la classification qu’il devient difficile de s’y retrouver, ainsi pour les membres de l’association il faut parler de :
- Trail pour des course de moins de 42 kilomètres
- d’Ultra Trail (M) pour des courses de 42 à 69 km
- d’Trail Ultra Long (L) pour des courses entre 70 km à 99 km
- d’Trail Ultra XLong (XL) pour des courses supérieur ou égal à 100 km
Reste maintenant à savoir maintenant quelles définitions il faudra utiliser même si le terme de course nature ne satisfait guère organisateurs et coureurs qui utilisent le terme trail dès que la course présente des tronçons hors bitume.
En ce qui concerne les autres axes de travail, l’association a aussi pris position sur un débat d’actualité quant à la gestion des athlètes de haut niveau et des teams.
Le groupe chargé de ce sujet a travaillé sur un encadrement des relations entre organisateurs, athlètes de haut niveau et équipementiers en matière de primes d’engagement, de défraiements, de primes podium et de leur parité et de prestations proposées aux coureurs. Dans un premier temps, il est précisé que « Si le trail-running draine une économie de plus en plus importante, il défend un état d’esprit d’humilité, de fraternité et d’équité, une éthique loin des dérives rencontrées dans certains sports, qu’il faut préserver. »
Aussi, un certain nombre de recommandations ont été élaborées :
– Les revenus des courses doivent en priorité être investis dans l’amélioration de l’organisation des courses au point de vue de la sécurité et des secours, du tracé et du balisage, des ravitaillements… Les recettes supplémentaires doivent permettre de développer d’autres services liés à la communication et éventuellement d’allouer un budget à l’accueil et la récompense des meilleurs coureurs.
– La prime d’engagement a rencontré l’opposition des membres du groupe.
– Le souhait est émis de limiter les primes podium et la prise en charge des frais de voyage et d’hébergement à 10% du budget des inscriptions sans pour autant dépasser la somme de 15 000 €. Il ne semble cependant pas possible de proposer une telle règle du fait de son caractère difficilement contrôlable.
– Par contre le groupe s’est accordé sur le strict respect de la parité du montant des primes hommes/femmes tout en admettant qu’un nombre différent d’hommes ou de femmes pourront être récompensés selon leur représentativité dans la course.
– Il est proposé que l’accord d’une prime soit corrélé à la performance et donné aux athlètes ayant un écart de temps inférieur à 10% de celui du vainqueur.
– Dans les zones d’assistance, les conditions doivent être les mêmes pour tous, athlètes ou peloton.
– Quant à l’autorisation des « pacers* »(Personne qui accompagne le coureur sur une partie du parcours), elle est laissée à l’appréciation des organisateurs en fonction de leur culture et des difficultés particulières du terrain, notamment si cela permet d’améliorer la sécurité.
Une politique de santé devrait aussi être mise en place avec un règlement intérieur de douze articles afin de renforcer la surveillance médicale et la lutte anti-dopage. Un conseil médical pourrait être mis en place avec le pouvoir de demander des examens médicaux et/ou de demander la mise hors compétition d’un participant. Un espace personnel pour les coureurs référencés ITRA pourrait, de même, être proposé afin d’assurer un suivi. Mais tout ceci est encore à mettre au conditionnel même si cette initiative semble fort judicieuse.
Enfin, au niveau des athlètes, un classement international est en phase de test.
Dans l’immédiat, l’international Trail-running Association devrait déposer ses statuts et ainsi être officiellement créée d’ici la fin du mois de juillet. Dans sa définition, elle aura pour objectif :
– de développer et promouvoir le trail comme un sport à part entière, accessible à tous ;
– de promouvoir son éthique sportive ;
– de représenter ses membres au niveau international ;
– d’entretenir des relations constructives et de collaborer avec les associations nationales de trail, les fédérations nationales et internationales ;
– de promouvoir l’organisation de championnats de trail continentaux ou mondiaux ;
– de contribuer à améliorer la sécurité et la santé des participants.
Les prochaines semaines devraient permettre de voir quel pourra être le poids de l’IFRA dans le monde du trail tant les attentes et ambitions sont différentes que ce soit en France ou dans le monde. Dans un premier temps, une petite harmonisation dans la définition des différentes épreuves en fonction des instances pourrait être un grand pas pour la compréhension de tous.