Clément Petitjean, une graine de champion

« Dire qu’on leur a appris à marcher et qu’on les voit ensuite gravir des montagnes. » En ces quelques mots, la mère de Clément Petit-Jean exprime toute sa joie et son émotion. A 29 ans, Clément est plein de fraîcheur et parle plus aisément de son frère « le vrai champion  » de la famille qui  » était  » jusqu’ici plus connu dans le milieu du trail : Benjamin. Son aîné d’un an, coupable de l’avoir mis à la course à pied et surtout au trail.  » Je suis son premier fan, il me conseille et m’a donné des magazines pour que je m’imprègne. Avant la course, il m’a envoyé un texto pour me dire de bien boire et bien manger. Je suis sûr qu’il en a envoyé un autre car j’ai entendu le bip mais c’est au fond du sac. Il doit être heureux et moi, si on m’avait dit 4^e de la CCC alors que je n’ai jamais fait d’Ultra ! Mon plus long, c’était les Templiers (73km, ndlr). »

Son objectif au départ : terminer dans les 30 si possible « en me disant que dans les 10, ce serait fort. 4^e je vis un rêve. La CCC c’est un rêve pour beaucoup, c’était le mien, c’est magique non ? Et puis toute ma famille est là. Mes parents, ma petite amie avec ses parents. On a formé un Team, le Luteam, car je n’ai pas de sponsor ni aucune aide. Je travaille comme tout le monde et je m’entraîne. Leur présence a été un plus. Anaïs ma copine est ostéopathe. Elle m’a aidé à me préparer et a tout géré, les ravitos, mes affaires, tout ! Elle a même orchestré la présence surprise de mes parents. C’est la première fois qu’ils me voient courir ! « 

Mais dans la famille, il y a de la graine de sportifs. Sur les cinq enfants Antoine, 35 ans a trop de travail et court seulement de temps en temps; Benjamin, 30 ans, est un traileur avéré; il y a donc Clément, puis Sylvain 26 ans « doué mais qui travaille trop » et le petit dernier triathlète. « J’aime le sport alors je les ai tous incités à en faire, » argumente la maman tout sourire. Clément a longtemps été un adepte du vélo, du badminton et d’autres sports qu’il pratique comme encore le kayak «  idéal pour la muscu et quand on est blessé « . Pour se préparer pour la CCC en plus de ses entraînements, 5 à 6 fois par semaine quand même, il a fait le GR20 en Corse avec sa copine et gravi le Ventoux plusieurs fois « J’habite Pierrelatte dans le Rhône, c’est à une heure ! »

Sur la course, Clément a appris à gérer son corps et les douleurs qu’engendre une telle course avec 110 km et 6 100m denivelé. «  J’ai eu un peu mal aux jambes en descente mais sur le plat c’était nickel. Je suis un diesel, il a fallu que je me chauffe mais j’avais de bonnes sensations dans les montées. C’est dans les descentes que ça pêche, c’est là que l’Espagnol m’a doublé, il va falloir que je travaille ça. En fait, ma vraie distance, je crois que je la cherche encore, c’est plutôt le maratrail, 42 km c’est bien. Quand je pense qu’au lycée, je faisais du cross et que je n’étais pas bon, vraiment pas bon. « 

Euphorique, le Lutin Traileur comme l’a baptisé son frère (1m65 et 57 kg) pense déjà à la suite « Je vais maintenant bien récupérer pour être en forme pour mon prochain rendez-vous puisque je retourne aux Templiers. »

Et la course qui le fait rêver maintenant ? La diagonale des fous c’est-à-dire le grand raid de la Réunion « mais pas tout de suite, un jour ! »

Quelques photos