Partir pour une randonnée itinérante, c’est à la fois commencer une longue balade et un beau voyage. Un voyage de place en place, au rythme de nos pas. Car il s’agit avant tout de marcher, sac au dos, et d’ainsi apprécier la découverte des paysages, des montagnes, des villages, du chemin tout simplement. D’apprécier et de contempler, au gré de l’effort, des endroits que peut-être on n’aurait pas vu autrement, en passant en voiture par exemple. Cette Via Arverna, qui mène le marcheur à travers la campagne auvergnate, de collines en vallée avant de découvrir les monts du Cantal, permet ce voyage à la fois minuscule, en terme de distances, et pourtant si intense en terme de découverte.
De Clermont-Ferrand à Vic sur Cère, l’Auvergne authentique !
Le parcours, qui débute du centre de Clermont, suit en effet les traces des anciens pèlerins qui étaient nombreux à passer par là, à travers de petits coins d’Auvergne souvent hors des sentiers battus mais qui possèdent bien des charmes.
Nous avons ainsi parcouru, à raison d’étapes « classiques » de pèlerins entraînés, entre 25 et 32 kilomètres par jour de marche, le sud du Puy de Dôme puis le nord du Cantal. Nous, c’est à dire ma jolie bretonne à qui je faisais découvrir le goût particulier des chemins de Saint-Jacques, et moi. Nous avons aussi partagé notre chemin avec quelques amis venus nous rejoindre pour quelques jours.
Au sortir de la ville, l’agglomération se fait très vite campagne : le plateau de Gergovie offre de premiers beaux panoramas sur la chaîne des Puys, et les premiers villages aux châteaux médiévaux et aux églises romanes respirent déjà la tranquillité.
Notre randonnée sera d’ailleurs aussi variée et riche sur le plan architectural que sur celui des paysages naturels. Au début, nous traversons une région de vignobles et de cultures, entre collines et vallées. Le cours de l’Allier guide souvent nos pas. Les villes, Issoire puis Brioude, sont remarquables par leurs beaux édifices romans et leurs rues anciennes aux maisons si bien conservées. Les villages ne sont pas en reste et nous offrent souvent de belles surprises patrimoniales: constructions troglodytiques, châteaux en ruines et bien sûr belles églises romanes. Au fur et à mesure, les pierres deviennent plus ocres, on dirait le sud, déjà.
Les paysages ne sont certes pas vraiment spectaculaires, mais marcher dans ces collines a bien du charme: les vues sont larges et dégagées depuis la butte Nonette ou du château fort de Leotoing. Les bords de rivières, restés verts en cette période de sécheresse caniculaire, sont aussi bien agréables.
La dernière partie du périple s’élève d’abord vers la Haute vallée de l’Allagnon, puis sur les Monts du Cantal. La montagne nous offre des vues magnifiques et des sommets tout de même majestueux : le point culminant de notre périple nous entraîne tout de même à 1700 m d’altitude, pile en face du Plomb du Cantal, quelques pas après la belle ville de Murat. L’architecture a encore changée et les maisons aux toits d’ardoises auraient presque une touche bretonne.
La douceur de la marche, à portée de chaussure !
Nous apprécieront beaucoup nos dernières étapes dans la montagne du Cantal, où le charme des petits villages se mêlent à la beauté des estives. Nous croiseront beaucoup de troupeaux au pays du Cantal et du Salers.
C’est tout heureux de l’expérience que nous rentrons après avoir marché dans cette douce France, sur un chemin de Saint-Jacques méconnu. Un voyage tout proche, qui est accessible à tous: il suffit presque de marcher!
L’itinéraire est en effet balisé, par des coquilles jaunes sur fond bleu, que l’on peut suivre avec confiance et attention. Le topo guide (édité par les éditions Chamina) et /ou les traces GPS seront cependant utiles pour ne pas rater certaines bifurcations et bien se repérer tout au long du parcours.
Pour le découpage des étapes, plusieurs choix sont possibles et les longueurs des étapes peuvent varier entre 14 et 35 kilomètres, selon vos envies en fonction des hébergements disponibles.Cependant, sur certaines portions, il vous faudra marcher au moins vingt kilomètres pour trouver un hébergement en dur.
Nous avions fait le choix, pour profiter de ces vacances actives, de dormir dans les chambres d’hôtes et les petits hôtels qui parsèment le tracé. Nous avons souvent découvert des hébergements chaleureux et bien mangé !
Ce type d’itinérance, accomplie en période estivale, peut s’accomplir avec un sac de 30 à 45 litres. Il vous suffit en effet de prévoir 3 à 4 T-shirt dont un manches longues, une veste de type Gore Tex, une doudoune légère, trois short ou pantalons, les sous-vêtements et la pharmacie nécessaire. Plus les distractions dont vous avez besoin (livres, appareils photos ou tablette…) sans trop vous encombrer puisque vous devez porter le tout ! Si vous avez prévu de camper, ce sera plus lourd puisque vous devez prévoir tente et matelas… Il n’existe pas d’hébergements « spécial pèlerins » sur la Via Arverna, ou très peu, mais la région n’est pas très chère, même les petits hôtels offrent du confort pour un coût réduit.
Cette Via Arverna, toute proche et pourtant pleine de surprises, conviendra donc assurément aussi bien pour une parenthèse nature de quelques jours que pour un beau voyage à pied!
Ils vous y emmènent :
http://www.via-compostela.com/fr/chemins/via-arverna
Mon récit étape par étape :
Un site consacré à la Via Arverna :
http://arverna-compostelle.fr/wordpress/
La galerie photos
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- Sylvain Bazin