Pour Ophélie Claude-Boxberger, la saison estivale 2018 est déjà loin. Neuvième des derniers championnats d’Europe de Berlin sur 3 000 m steeple en août dernier, l’internationale française a déjà mis plusieurs foulées dans l’exercice 2018/2019.
Des compétitions comme entrainements
En effet, après avoir coupé quelques jours après les Europe sur piste, elle a enchainé sur la Coupe Intercontinentale (9 septembre à Ostrava) qui n’était pas, dans un premier temps, prévue à son programme. Derrière, nouvelle petite coupure avant de se lancer allègrement dans la préparation de sa future saison. Et dès le 23 septembre, elle était au départ du semi-marathon de Belfort (1h17’54) pour travailler son foncier. « J’aime bien inclure dans mon entrainement des compétitions, explique-t-elle. Je suis actuellement en période de foncier mais comme je m’entraine déjà beaucoup toute seule, c’est intéressant d’aller en compétitions. »
D’ailleurs, après le 10 km de Montbéliard qu’elle a bouclé en 33’59 ce dimanche – « c’est un chrono satisfaisant à cette période de l’année » – elle sera ce dimanche au départ des 20 km de Paris, une première pour elle. « C’est un investissement pour l’avenir, avance-t-elle. Le corps a quand même une mémoire. Quand je courais sur 800 m (record à 2’03″45), je faisais déjà des 10 km. C’est une stratégie pour l’avenir, comme-ça, les distances supérieures ne me seront pas inconnues. »
Mais pour l’heure, malgré ces sorties hivernales, la fille de Jacky Boxberger reste avant tout une steepleuse. Troisième meilleure performeuse française de l’histoire avec ses 9’31″84 réalisés cet été, Ophélie-Claude-Boxberger est dorénavant une athlète qui compte dans le concert international. Une belle récompense pour celle qui avait, ces dernières années, souvent été boudée par la Fédération française d’athlétisme, manquant des sélections internationales pour pas grand-chose. « Aux Europe, je pense qu’il y avait quelque chose de mieux à faire en terme de place car la 5e place n’est qu’à une seconde devant moi. Mais avec mon temps (9’31), j’aurais eu une médaille lors des dernières éditions. On peut difficilement être déçue quand on bat son record personnel de trois secondes lors d’une finale d’un grand championnat. J’ai pu également prouver que je répondais présent quand on me faisait confiance. C’est une saison qui va enclencher des choses positives pour la suite. »
Une confiance supplémentaire
La suite, cela sera, outre le 20 km de Paris, le cross de sélection pour les Championnats d’Europe de cross (18 novembre à Leffrinckoucke), avant de se tourner vers la saison en salle (probablement sur 1 500 m) et les Championnats d’Europe de Glasgow (Ecosse). « Je vais partir sur le cross de sélection même si l’hiver n’est pas forcément un objectif car je préfère être là l’été. Mais je vais courir à l’Acier et on verra comment je me situe, sachant que je n’ai pas un gros passif de crosswoman. »
Dans tous les cas, la Française semble avoir emmagasiné de la confiance supplémentaire à la suite d’une saison où elle a battu quasiment tous ses records (4’11″36 sur 1 500 m, 33’28 sur 10 km) et son ascension ne semble pas terminée. « Cette saison m’a confortée dans mes objectifs d’arriver au plus haut niveau, avoue-t-elle. Il a fallu s’accrocher mais je n’ai rien lâché. Et quand on voit Morhad (Amdouni, champion d’Europe du 10 000 m cet été) décrocher une médaille après laquelle il courait depuis longtemps, je me dis que ça peut passer. »
A elle maintenant d’enchainer.