Dimanche 22 mars 2015, en fin de matinée, et une fois son effort terminé, Stéphane Diagana s’est planté non loin de la ligne d’arrivée. Pour guetter l’arrivée d’Odile. Sur le parcours, au passage du dixième kilomètre, Odile s’était inquiétée de l’état de santé de son mari, embêté par ses mollets quelques jours avant le départ.
Odile et Stéphane, un mari, une femme. Un couple qui prolonge son amour sur le macadam, sur les sentiers, les routes, les pistes. Un couple comme il en existe sans doute des centaines. Deux amoureux dont la passion se prolonge au delà du cocon familial. Deux personnalités du monde sportif qui ont réussi le pari de s’entraîner à deux dès que possible et de programmer quelques rendez-vous communs de compétition dans l’année.
Ce dimanche, c’est donc sur le semi-marathon de Feurs en Forez, le seul semi couru dans la Loire, qu’ils avaient rendez-vous. A deux, les trois enfants étant restés à la maison.
«Quand les enfants étaient encore tout petits, petits nous pouvions rarement aller courir ensemble. Aujourd’hui, on a des occasions mais elles sont encore relativement rares car nous avons aussi des contraintes professionnelles qui ne concordent pas toujours. Ce qui fait que quand c’est possible, notre plaisir de partir ensemble est décuplé. Et même si on ne court pas toujours au même rythme, partir au même moment est un vrai bonheur de couple.»
Même si leur union est sans faille, il leur semble important de cimenter les fondations de leur vie commune. De trouver l’arme qui va bétonner ce lien. Stéphane acquiesce.
«Ce qui est surtout important, c’est de partager une passion. Quand on fait des sorties, on sait exactement ce que ressent l’autre. Et puis, autre point important, c’est quand on prépare des objectifs communs, comme le prochain marathon de Londres. Ça nous oblige à avoir une certaine rigueur et à programmer des séances ensemble.. Et comme on a déjà préparé des courses, on se connaît, on se comprend. Et nous ne sommes pas dans un couple ou l’un va dire à l’autre : « ah, tu pars encore courir ! » c’est quand même agréable. »
Autre point essentiel pour Odile : la proximité d’un couple par ailleurs très occupé. Des trouvailles et des retrouvailles. « L’autre truc agréable, c’est quand on passe des week-ends ou des vacances sur un marathon ou un semi qui nous permette de découvrir des villes, des endroits, de revoir des amis, comme ici à Feurs. »
Pour certains coureurs masculins, il pourrait exister une sorte de frustration d’être obligé d’adapter ses pas dans les pas de sa compagne. De ne pas exploiter son potentiel et ses envies de vitesse.
« Ce qu’il faut, c’est bien se connaître. Il est clair qu’il y a des allures en dessous desquelles je ne me fais pas plaisir. En revanche, si je suis avec quelqu’un, Odile en l’occurrence, c’est pour être avec la personne que j’ai décidé d’accompagner. Donc j’adapte mon allure, mon rythme. Je suis dans un autre état d’esprit et ça passe bien. Sinon, ça peut aussi être considéré comme une séance de récup. »
Et pour certaines féminines, le danger de vouloir se mettre au même niveau qu’un mari bien entraîné existe. Odile le connaît mais essaie de l’écarter.
« Si on avait peu de différence, j’aurai tendance à me mettre dans le rouge. Je pars un peu plus vite que ce que je peux tenir mais je corrige vite. Et puis, nos sorties communes ne sont pas si nombreuses, donc ça ne génère pas ce genre de sentiments.»
Au terme du semi de Feurs, les sentiments partagés étaient visiblement forts. Tous les deux étaient heureux de leur chrono personnel mais également heureux du temps réalisé par l’autre : 1h21 pour Stéphane, 1h49 pour Odile. Avant de reprendre la route de Nice où les attendaient leurs enfants et une vie de couple redevenue (presque) normale après cette escapade forézienne…
Hervé Colin
Les résultats
La course masculine a été remportée par Alaa Hrioued qui a pulvérisé le record de la course en 1h06mn59s. Il a devancé Sylvain Denis (1h10mn59s) et Jérémy Peixoto (1h11mn21s). chez les femmes Anne-Sophie Vittet (ESL Pierre Bénite) a dominé la course féminine en 1h18mn55s.
Hommes
- Alaà HRIOUED, 1h06mn59s
- Sylvain DENIS, 1h10mn59s
- Jérémy PEIXOTO, 1h11mn21s
- Cédric JACQUET, 1h11mn50s
- Lionel RIBEIRO, 1h13mn07s
- Pascal SOARES, 1h13mn19s
- Sébastien LARUE, 1h13mn25s
- Laurent FERMOND, 1h13mn31s
- Thomas PERNEL, 1h13mn36s
- Antoine BUISSON, 1h14mn01 s
Femmes
- Anne Sophie VITTET, 1h18mn55s
- Stéphanie REYMOND, 1h21mn44s
- Sophie LE BEHEREC, 1h22mn18s
- Maud FABRE, 1h22mn37s
- Diane WOLF, 1h23mn53s
- Siham Leina HOSNI, 1h26mn41s
- Lea SALAH, 1h29mn12s
- Amandine SORDET, 1h29mn31s
- Cécile PLAQUIN, 1h29mn45s
- Aline COQUARD, 1h30mn29s