Champion de France des 24 heures en 2010 et titulaire d’une marque de 249 km, ce samedi 30 aout 2014, le Francilien Denis Morel ne visait pas le titre de champion de France et n’ambitionnait qu’un chrono sous les 7h30mn plus un podium par équipe, car il lui apparaissait inconcevable de battre des athlètes détenteurs de meilleurs références. Notamment Jérôme Andrieu auteur l’an passé d’une performance de 7h15mn55s sur le circuit vallonné de Belvès.
Rapidement ce dernier, bien décidé à descendre sous les 7 heures a pris l’initiative, passant au 10ème km en 41mn10s, au 20ème en 1h22mn, au marathon en 2h55mn, au 50ème en 3h25mn50s et au 60ème toujours sur des bases bien inférieures à cette barre tant convoitée par les spécialistes de l’ultra.
Brusquement au 62e km, une fois rattrapé par Arnaud Lavendomme jamais situé à plus de 2 minutes de lui, l’Aveyronnais a décidé d’abandonner contre toute attente, vu qu’il semblait à l’aise. Sans doute très déçu, peu loquace il a simplement déclaré : « J’arrête. Je n’ai plus de jambes. Je ne veux plus entendre parler de 100 km »
Ainsi à 35 ans, alors qu’il prenait part aujourd’hui à son second 100 km, Arnaud Lavendomme, ce rare senior du peloton comprenant 250 unités s’est imaginé en haut de l’affiche, puisqu’il évoluait seul devant, fort d’un avantage de 10 minutes sur une escouade de poursuivants comprenant : Christophe Béthune, Cyrille Lequet, Denis Morel et Christian Dilmi, champion de France des 24 heures cette année.
Dès lors, ce marathonien à 2h26mn a tenté de poursuivre sur cette lancée un tantinet suicidaire, puisqu’à l’occasion de sa première expérience sur cette distance en 2012, il avait réalisé 7h48mn.
Et ce qui devait arriver arriva. A l’entame du dernier tiers de l’effort, la belle foulée aérienne a viré à l’allure trotte-menu, avec pour corollaire une fonte vertigineuse de l’écart le séparant de ses poursuivants.
Le premier à avoir effectué la jonction au 90e km dans l’une des longues lignes droites parsemant le parcours fut Christophe Béthune, suivi de Cyrille Lequet, de Denis Morel et de Chritian Dilmi, progressant non plus en groupe mais en file indienne, tous séparés par un intervalle d’une centaine de mètres.
Ensuite, bien qu’arborant un masque de souffrance, le nouveau leader de cette épreuve riche en rebondissements a tenu 5 km, avant de se voir rejoint par Denis Morel, d’être contraint de lâcher prise à 4 km du but et de subir également à quelques encablures du but, la loi de Cyrille Lequet. Quant à Stéphane Ruel de Coutances, il a pris la 5e position en 7h41mn.
Une fois la ligne franchie le nouveau champion de France a confié : « C’est parti très vite sur ce circuit roulant. Je suis passé au marathon en 2h59mn et j’ai continué à 14 km/h jusqu’au 56e km, où j’ai été contraint de ralentir avant de connaître des soucis gastriques et intestinaux. J’ai vomi à plusieurs reprises. Mais, habitué aux 24 heures où l’on sait et où l’on apprend à vomir, je me suis accroché. Cependant, je n’ai pas songé à la victoire avant le 95e km, où j’ai compris que je pouvais gagner. Là, j’ai tout donné. J’ai aligné les derniers km à 4 minutes de moyenne. Je suis satisfait. J’ai atteint mon objectif, qui ne consistait pas à aller chercher une place en équipe de France. 100 km, cela va trop vite pour moi. En plus avec seulement 7h26mn22s, je ne mérite pas une place au sein d’une sélection dans l’optique des mondiaux prévus fin novembre à Doha. Je préfère que mon pote Michael Jeanne 6e au bilan sur l’année 2013 et 2014 intègre ce groupe. Aujourd’hui, j’ai eu ma part de rêve et ce n’est pas fini. Outre l’amélioration de mon record, l’obtention de ce titre, ce soir je vais célébrer l’anniversaire de ma rencontre avec ma femme »
Si aucun homme n’a été en mesure de se hisser parmi le top 6 du bilan FFA, afin de devenir sélectionnable pour la prochaine échéance internationale, Magali Reymonenq y est parvenue. Malgré tout, ce qualificatif ne signifie pas forcément qu’elle s’envolera pour le Qatar. Il incombe maintenant à la DTN de l’inscrire, ou non à cette compétition. La décision sera rendue d’ici 8 jours a indiqué Patrice Binelli, l’un des responsables de l’ultra.
Sélectionnée 19 fois en équipe de France, Magali Reymonenq a procédé avec brio a son come back sur 100 km, comme elle l’a expliquée, après son cavalier seul, faute d’adversaires à sa hauteur en ce dernier week-end d’août : « Je n’ai pas cherché à battre mon record de 7h41. J’ai été très prudente, parce que je voulais ce titre, qui me redonne confiance pour la suite. Je n’avais pas été au bout d’un cent bornes depuis 2010. J’ai cumulé les abandons et il fallait que je sorte de cette spirale. C’est fait. Là, je vais repartir sur de bonnes bases avec Bernard Pelletier, avec lequel je m’entraîne de nouveau. Vraiment, je suis fière de cette victoire. Quand j’ai obtenu mon premier titre en 1999, j’avais 30. Quinze après à 45 ans, j’en remporte un 3e. C’est génial »
De la sorte, sélectionner Magali l’inviterait sans doute à vivre une seconde carrière.
Les résultats
- Hommes
- MOREL Denis, 7h26mn22s
- LEQUET Cyrille, 7h27mn50s
- BETHUNE Christophe, 7h28mn49s
- DILMI Christian, 7h29mn48s
- RUEL Stéphane 7h41mn00s
- BRUNET Xavier, 7h43mn21s
- LAVENDOMNE Arnaud, 7h44mn41s
- VAUTIER Stéphane, 7h53mn25s
- STILL Alain, 7h54mn47s
- RENAUX Alain, 8h02mn01s
- Femmes
- REYMONENQ Magali, 8h32mn42s
- JAEGER Emmanuelle, 8h42mn14s
- TIXIER Valérie, 8h50mn14s
- FOURDRINIER Sylvie, 9h03mn26s
- DERAULT Nathalie, 9h14mn31s
- BARRIERE Françoise, 9h30mn12s
- NOEL Laurence, 9h34mn58s
- MONNIER Pascale, 9h42mn23s
- VALLON Valérie, 10h12mn41s
- COUGOUREUX-AUGE Emilie, 10h14mn15s
Les résultats complets des Championnats de France de 100 km
1 réaction à cet article
leveque
Belle journée de sport, quelques photos sur lejardindelolo.fr