Il l’affirme, gagner à Millau n’était pas une obsession. Mais quand même… « C’est la Mecque des 100 km. Avec 1 600 coureurs engagés. Sur le parcours, tout le monde t’encourage. Ça fait vraiment chaud au cœur. J’ai tenu à remercier tout le monde, au moins d’un signe de la main. Sauf dans la dernière côte, où je commençais à être vraiment fatigué. Millau, c’est magique ». Alors forcément, il avait à cœur « d’inscrire (son) nom au palmarès » de l’épreuve.
C’est chose faite depuis ce samedi 28 septembre, où Ludovic Dilmi s’est adjugé la 42ème édition de l’épreuve (7h29mn02s), pour sa quatrième participation (il avait terminé 19ème en 2009, 5ème en 2010 et 2ème en 2011 en 7h44m), après trois succès consécutifs de Michael Boch. La présence ou non de l’Alsacien, était d’ailleurs une des interrogations d’avant-course. « C’est sûr que s’il avait été là, ça n’aurait pas été forcément la même chose. Mais ça ne me gênait pas qu’il vienne. Je me sentais en forme depuis un moment, j’aurais au moins tenté de le taquiner, c’était un challenge intéressant. Même s’il aurait peut-être été plus fort que moi », confie le vainqueur 2013. Mais on ne refera pas l’histoire. Michael Boch, qui avait remporté les 100 km de Winschoten le 14 septembre dernier en claquant 6h46mn25s, n’a finalement pas pris le départ.
Anne-Cécile Fontaine sans rivale On n’ira pas jusqu’à dire qu’elle s’est promenée, car un 100 km n’est jamais un effort anodin. Mais chez les féminines, Anne-Cécile Fontaine a survolé cette édition 2013 des 100 km de Millau. L’internationale, championne de France 2013 de la spécialité (voir les résultats des 100 km de Belvès), a terminé en 8h46mn52s, une heure devant sa dauphine, Françoise Barrière (9h48mn56s). Marlène Vigier complète le podium juste derrière, en 9h51mn10s. |
Titulaire d’un record à 7h03mn29s (Seregno-Brianza, championnats d’Europe/monde 2012), Ludovic Dilmi faisait alors figure de favori. Mais c’est Hervé Seitz, qui a rapidement pris les commandes de l’épreuve. « Il a pris quelques secondes, puis minutes d’avance, jusqu’à quatre. Mais je me suis dit que sur Millau, c’était surtout la deuxième partie qui comptait », raconte Ludovic Dilmi. A l’expérience, le médaillé de bronze 2012 aux Mondiaux de 24 heures, a donc géré son effort. Pas d’affolement, lorsque, aux alentours du 25ème kilomètre, il a dû s’arrêter pour un problème gastrique. « J’ai perdu une bonne minute, je suis reparti en 7ème position, mais j’ai alors pris une vitesse de croisière, vers 14 kilomètre/heure, et je suis remonté naturellement ». Et de poursuivre « Il y a eu des rafales de vent autour du 30ème kilomètre, c’était gênant, j’essayais de m’abriter un peu quand je remontais sur des coureurs. Mais ils n’étaient pas à mon allure, alors j’ai continué à mon rythme ». A l’arrivée au gymnase où les marathoniens en avaient terminé de leur effort, le Francilien pointait en deuxième position, à trois minutes d’Hervé Seitz. « J’avais repris une minute en douze kilomètres, je me suis demandé où il en était de sa forme ».
Malgré un manque de ravitaillement après la première côte du Viaduc (il « partageait » son accompagnatrice avec Juan Martinez, alors en difficulté derrière), Ludovic Dilmi n’a eu de cesse de faire diminuer l’écart avec son prédécesseur. Il le passe après la côte de Tiergues puis fait la différence. « J’ai ensuite décidé de gérer la côte de Saint Affrique doucement. J’ai su qu’Hervé Seitz revenait un peu, alors j’ai commencé à renvoyer ». Focalisé sur la gestion de sa première place et pas sur le chrono, Ludovic Dilmi terminera finalement avec dix minutes d’avance. « C’est vrai que je me sentais vraiment bien. Bien sûr, à la fin j’avais hâte d’arriver, mais j’en avais encore sous la pédale ».
Un mois seulement après avoir bouclé l’UTMB en 26h22 (32ème au scratch), puis terminé le Marathon du Médoc en 2h45 Ludovic Dilmi prouve une nouvelle fois sa « faculté de récupération ». « Cela dit, je n’ai pas fait l’UTMB en me rentrant dedans, précise l’intéressé. Millau était à mon programme, sauf en cas de sélection pour les championnats du monde de 100 km ». Les Mondiaux, initialement prévus fin octobre à Durban, puis envisagés à Dubai fin décembre, ont finalement été annulés par l’IAU. Mais « Ludo », sentant sa présence en équipe de France remise en question, voulait remettre les pendules à l’heure. « Je voulais prouver que j’étais à mon niveau et qu’on peut me faire confiance. Même à 48 ans et après une blessure (une pubalgie entre fin 2012 et début 2013, ndlr) ». Désormais, il lorgne sur les Mondiaux de 24 heures en avril 2014, avant ceux de 100 km en août (Daugavpils, Lettonie, 31/08/2014). D’ici là, il se tâte sur sa participation aux championnats de France de 24 heures, à Grenoble dès ce week-end des 5 et 6 octobre…
NB : Deux jours après la publication de cet article, Ludovic Dilmi nous a annoncé avoir décidé de ne pas participer aux France de 24 heures, privilégiant des « entraînements plaisir » avant de participer aux Templiers et à la SaintéLyon.
Les résultats
- 100 km
Hommes
1. Ludovic Dilmi, vainqueur en 7h29mn02s
2. Hervé Seitz, 7h39mn45s
3. Benoît Cori, 7h55mn22s
4. Jean-Baptiste Welte, 7h59mn54s
5. Karim Atiki, 8h18mn32s
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Femmes
1. Anne-Cécile Fontaine, vainqueur en 8h46mn52s
2. Françoise Barrière, 9h48mn56s
3. Marlène Vigier, 9h51mn10s
4. Réjane Lecamus, 9h53mn34s
5. Nathalie Derault-Hedieu, 9h57mn10s
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- Marathon
Hommes
1. CHIOTTI Jerome, 02:46:42
2. SERRA Henri, 03:04:03
3. DUBOCAGE Simon, 03:05:07
Femmes
1. KEMPF Cecile, 03:39:55
2. CROIZIER Magali, 03:47:13
3. GAUBERT Coralie, 03:50:19