La SaintéLyon : une édition qui s’annonce hivernale !

Cette nouvelle édition de la Saintélyon s’annonce bien froide, l’hiver s’étant maintenant réellement imposé dans la région. Une belle brochette de favoris et d’outsiders est attendue au départ à St Etienne.

Manu Meyssat vainqueur sortant, Benoit Cori double vainqueur, Manu Gault habitué au podium, Thibaut Baronian. Le team Isostar sera en force, avec en ligne de mire Alexandre Mayer, 9° de l’UTMB 2015 et 2° de la Saintélyon 2016, Tony Moulai, 5° des Championnats de France 2015 et 2017, et 5° de la dernière Saintélyon, mais également le ligérien Régis Durand et Jonathan Parisé. Ils bénéficieront d’une assistance de luxe en la personne de Lucie Jamsin. Du côté des outsiders il faudra aussi compter sur Cédric Célarier, Gazulla CédricFabrice CouchoudReg DurandJoris Kiredjian, Sébastien HoursJérôme Mirassou ….

 

 

Chez les filles, la concurrence sera également féroce avec la présence des deux premières de la dernière édition, Juliette Benedicto et Sylvaine Cussot (qui vient de remporter le STU – Sainté Trail Urbain Coeur Vert – 11° Templiers (9h21’06), 2° des 80km de l’Eco-trail de Paris (7h04’41), 4° des 40km du trail Drôme (4h47’21), 2° du Ceven Trail (6h50’21)), mais aussi avec le retour de Caroline Chaverot, la présence de l’italienne Simona Morbelli (team Salomon Italie) de Claire Mougel (3° au France long et 2° française aux Templiers), de Sylvie Hascoet, de Badia El Hariri….Pour mémoire, Badia El Hariri avait remporté les 80km de l’Eco Trail de Paris en 2015 devant Sylvaine Cussot. Et Simona Morbelli complétait le podium, les trois femmes contenues dans un mouchoir de trois petites minutes. Cela promet une belle bagarre en perspective.

Nous avons interviewé en exclusivité pour Le Pape-Info quelques têtes d’affiche mais aussi des coureurs anonymes du peloton. Ils reviennent sur les expériences passées à la Saintélyon et nous dévoilent comment ils abordent cette nouvelle aventure, leur préparation, leur gestion de course, leurs appréhensions et les leurs conseils pour traverser sereinement cette course mythique et historique que représente la Saintélyon.

 

Juliette Benedicto (Triathlon du Salève)

2016 : 1ere Femme sur le 30km du trail du massif des Brasses (30km), 1°Femme et 10ème scratch du 25km de l’Aravis Trail. A rempoté l’édition 2016 !

« J’ai déjà fait une fois la Saintélyon en relais (à 4) en 2012. C’était très sympa parce qu’il y a une équipe et donc un enthousiasme de la suivre à chaque ravitaillement. Voir cette course avec autant de participants, avec cette ferveur particulière et une belle organisation sont autant de raisons qui donné envie d’y retourner en solo. J’y suis donc allé l’an dernier (2016) en solo et j’ai remporté l’édition chez les féminines avec un grand plaisir.

La préparation a été comme toujours pour moi, une alternance de course à pied et de vélo. Avec un peu plus de travail sur la route. L’an dernier j’arrive sur la course avec une blessure, une aponévrosite plantaire (qui m’a suivi 6 mois après) c’était donc certainement une mauvaise idée de l’avoir courue, même avec une victoire à la clé. Sylvaine Cussot qui termine 2ème féminine, était à mes trousses et me rattrape à peu près au 50° km. Nous avons ainsi joué les 20 derniers au coude à coude.  J’ai bien aimé me remettre « à fond » sur cette fin de parcours, car les batailles de ce genre me plaisent, avec toujours le plaisir de se dépasser.

Je retourne cette année sur le 72km en solo, avec une préparation un peu meilleure, ayant intégré toujours du vélo et de la course à pied à la fois sur le plat et avec du dénivelé. L’idéal serait évidemment de refaire la même course que l’an dernier mais sur le long rien n’est joué d’avance alors, comme je dis souvent, j’essayerai d’aller le plus vite possible à l’arrivée et on fera les comptes à la fin.

Partir à minuit même si pour certains, peut paraître farfelu, voire invraisemblable, donne un enjeu de plus à cette course, luttant aussi contre la fatigue de la nuit blanche. C’est un défi que j’aime bien. Et le lever du jour sur Lyon est une belle récompense pour aller passer la ligne d’arrivée. »

 

Corail Bugnard (Team Tecnica Camp Ceramiq) A remporté la saintélyon en 2015

 « Je n’ai fait la saintélyon qu’une seule fois. Je n’ai pas fait de préparation spécifique pour courir 72 km, distance que je n’avais auparavant jamais courue. Ma plus longue expérience remontait à un mois et demi avant le marathon des causses aux templiers. Ce que j’ai préféré sur cette course c’est le fait de ne pas voir où on est. On ne distingue pas les reliefs, et on ne sait pas si on avance vraiment ou pas. Et ce qui est appréciable, c’est d’arriver le dimanche matin juste à l’heure du réveil habituel pour attaquer la journée. Par contre j’ai moins aimé du coup le fait de ne rien voir autour de nous, de ne pas profiter des paysages.

 

Ma victoire commence à dater un peu mais je ne m’en suis pas vraiment rendue compte. Un souvenir encore bien flou, comme si ce n’est pas moi qui courait. J’arrive à Lyon, on me dit que j’ai gagné. Je rétorque très surprise « oui c’est bien », mais je ne connaissais pas vraiment l’engouement autour de cette course et même deux ans après on m’en parle encore.  

Cette année je pense y retourner mais certainement en relais. Quoi qu’il en soit, il n’y aura pas d’objectif particulier car c’est un peu compliqué ces temps-ci pour moi !

Je suis surprise qu’il y est toujours autant de monde sur cette course alors que j’entends souvent des coureurs dire « c’est plat, le parcours est inintéressant, il ne fait pas souvent beau… » mais l’engouement reste particulier. »


Nicolas Davoine de La Ravoire (73)

« C’était ma première course il y à une dizaine d’année. J’avais besoin de points pour faire la CCC avec mon ami Flavien Jourdain. Je me suis donc inscrit au dernier moment sans préparation spécifique. Cette première expérience fut donc une course galère, avec de nombreux d’arrêts et un mal de ventre tenace, bref un mauvais souvenir et aucune maîtrise.

Cette année je fais la course avec un ami qui débute dans le trail long. C’est donc lui qui a fait une préparation contrairement à moi qui n’ai rien fait de particulier. J’y vais pour le simple plaisir de l’accompagner. Il faudra que je l’attende tout le long donc la vitesse sera vraiment cool, ce sera plus comme une sortie longue. Mais pour ne rien arranger je suis tombé durant les vacances de Toussaint. J’ai une côte qui à bougé et le dos en vrac, j’espère que ca va tenir. »

 

Antoine Jannin, 13ème Bca (73)

« Courir la nuit c’est courir contre soi même avec seul le halo de notre lampe comme horizon.

La Saintélyon est la course nocturne par excellence. L’engouement des supporters est unique et se décuple par cet atmosphère nocturne. Enormément de gamins sur le bord des sentiers toute la nuit applaudissent les coureurs, (encore debout dans le froid), c’est magique au milieu des feux de bengales et des banderoles agitées dans de petits hameaux isolés des monts du Lyonnais. On peut suivre continuellement ce serpentin de lampes frontales au loin ou éventuellement regarder derrière soi pour distraire son esprit, une sensation féérique. Cette course en plus de son horaire de départ (minuit) est toujours durcie par le froid et régulièrement la neige, verglas s’y invitent. Le parcours reste assez roulant, finalement il y a peu de parties où l’on marche pour récupérer des chocs répétés de la course, ce qui complique encore plus le maintien d’une foulée régulière sur ces 72km. Le faisceau de la lumière fatigue la vue à la longue. On se recentre encore plus sur soi même, plus de concentration sur le sentier, d’ailleurs le pied n’attaque pas le sol de la même manière, on perd la notion du temps. C’est une course longue et l’on s’attend à avoir des passages à vide, on peut assez facilement se remobiliser grâce à la ferveur du public. L’an dernier j’étais parti trop vite et des jambes de bois m’ont raisonné à arrêter l’aventure à Sainte Catherine. Pour se préparer à cette course  je n’ai pas programmé de séance spécifique pendant mon cycle de sommeil, je pense qu’avec une bonne prépa de sorties longues à pied, vallonnées et du vélo pour soulager les articulations peuvent être suffisantes pour sortir son épingle du jeu. .Je n’ai pas trop d’expérience sur ce type de format donc difficile de prévoir un résultat, de plus la nuit en décembre sur les sentiers de nombreux paramètres sont à prendre en compte et ils faussent la donne. Le froid, le brouillard, la neige, les plaques de verglas font partie du paysage nocturne.

Cette course arrive tard dans le calendrier et souvent de petits pépins physiques en cette période pré-hivernale refroidissent mes ambitions, ce qui à J-15 est en train de se produire. Ce n’est donc pas encore cette année que je risque d’attraper un coup de lune ! Mais je compte sur mon collègue Quentin (ultra motivé) pour me représenter ce samedi 2 décembre minuit tapante à Saint-Etienne. »

 

Quentin Collombet, 13ème Bca (73)

« Je n’ai aucune expérience sur la Saintelyon mais je serai sur le 72km. J’ai préparé la course en faisant de nombreuses sorties longues a allure spécifique, ainsi que des séances de VMA, en complétant le tout avec du vélo pour limité le risque de blessure. J’ai intégré deux courses de préparation, la chambérienne et le trail de Montagnole (sur lesquelles j’ai terminé 5° à chaque fois) mais disputées avec pas mal de fatigue. Mon objectif est de 6h30 et c’est davantage un objectif de temps que de place ! Ce qui me fait le plus peur c’est la distance car c’est bien la course la plus longue en terme de kilomètres a laquelle je vais participer. »

 

INTERVIEW : Sonia Martinez

Elle a participé au 44km l’année dernière et s’est inscrite sur le 72km cette année.

 

Comment avez-vous vécu votre expérience l’an dernier sur le 44km?

« La course de l’année dernière était magique ! J’en ai pris plein les yeux durant plus de 5 heures. Courir de nuit n’a rien à voir avec des courses en pleine journée. Nous avons vraiment l’impression de courir dans une autre dimension…Après cette expérience, je me suis dit que c’était le moment pour moi de participer à cette épreuve mythique qu’est la SaintéLyon en solo. »

 

Courir de nuit, est-ce un exercice pour lequel vous êtes habituée? Vous êtes-vous entraîné de façon spécifique?

« J’ai effectué quelques sorties sur le mois de novembre en semaine en fin d’après-midi afin de tester ma frontale. J’essaye également de terminer ma sortie longue en fin de journée. J’ai programmé ma préparation sur 11 semaines avec 4 sorties par semaine. »

 

Cette année vous ferez le parcours long sur l’intégrale du parcours le 72km. Avez-vous des appréhensions particulières ?

« Oui j’ai juste peur de ne pas la terminer…. »

 

Faites-vous des entraînements de nuit?

« Depuis Novembre, j’essaye de faire une sortie par semaine la nuit mais avec les évènements tragiques de la semaine dernière (joggeuse du Haut Doubs), j’ai franchement la trouille de courir seule la nuit même dans des endroits urbanisés. »

 

Avez-vous un plan de gestion de course?

« Je souhaite juste la terminer sans aucune blessure ! Pour moi c’est le plus important, je ne suis pas là pour faire un temps. »

 

Comment allez-vous gérer vos ravitaillements?

« Je pense m’arrêter mais pas trop longtemps à chaque ravitaillement. »

 

Quelles tenues emportez-vous avec vous?

« J’aurai trois couches en haut, un bonnet, des gants et ma frontale ! »

 

1 réaction à cet article

  1. Bonjour

    Où peut-on voir la carte du parcours ?

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