En l’espace de deux mois, Florian Carvalho a fait taire les sceptiques sur ses facultés à courir sur des distances supérieures au 1 500 m. Vice-champion d’Europe en 2012 et finaliste mondial en 2013, l’ex-miler a réussi ses premiers pas sur le long, bouclant son premier marathon ce dimanche (30 septembre) à Varsovie en 2h15’12 (2e). Cette transition, le Français l’avait débutée à l’été 2017, enchaînant depuis, les championnats de France de cross long (voir article), les Championnats du monde de semi-marathon (1h03’40, 59e) et un beau doublé aux derniers Championnats d’Europe sur piste de Berlin (8e du 10 000 m et 12e du 5 000 m).
Parti pour un test de 30 km
Un rendez-vous allemand qu’il avait quitté en pensant déjà à la distance mythique, ne coupant que quatre jours, avant de reprendre sa préparation en vue de Varsovie. « J’ai fait quatre semaines pleines d’entrainement après Berlin pour le marathon, explique-t-il. J’ai vraiment eu du mal au début avec une séance de 3×5 km à 3’08. Et même si ma préparation 5 000 – 10 000 m m’a aidé, je sais que je serai mieux préparé par la suite car là je n’étais pas prêt musculairement. »
En effet, dans le programme de l’athlète et de son entraineur Thierry Choffin, l’épreuve polonaise ne devait être au départ qu’un test sur 30 km aux allures de 3’06 au km, histoire de mettre un premier pied dans le bain. Mais à la suite d’un départ moins rapide que prévu (passage en 1h07’06 au semi) et à une configuration de course plutôt lente, le Francilien a décidé de prolonger son effort. « J’ai essayé de courir intelligemment en suivant le deuxième groupe. Quand j’ai vu qu’au 30e, j’étais en retard sur mes allures prévues et que je me sentais bien, j’ai décidé de pousser la machine pour voir. Je me sentais capable de refaire un semi en 1h07 pour équilibrer le truc. »
Objectif marathon de Paris 2019
Evidemment, le mur est arrivé et les premiers signes de fatigue se sont fait sentir au 34e km. « A ce moment-là j’ai commencé à avoir des crampes à l’ischio-jambier gauche. J’ai ralenti (3’20 au kilo) mais je ne pouvais plus reprendre mon allure initiale. » Surtout qu’au 39e c’est l’ischio droit qui s’y est mis, avant que les mollets ne crient également au secours. « J’ai dû marcher un peu pour éviter de partir avec des crampes dans les deux jambes, sourit-il. J’ai essayé encore de relancer mais j’ai vite compris que j’allais peut-être ne pas pouvoir continuer. J’ai donc fini comme j’ai pu. »
Au final, le Français se classait deuxième en 2h15’12, validant un premier chrono de haut niveau. « 2h15 ça se respecte, glisse-t-il. C’était un bon apprentissage. Je m’attendais à pire d’un point de vue cardiaque. Mais c’est surtout au niveau musculaire que j’ai souffert, j’ai mal partout ! Maintenant, je vais m’entrainer pour faire mieux, même si rien n’est écrit d’avance. »
Pour l’heure, Florian Carvalho va s’octroyer trois semaines de coupure avant de retourner au travail avec dans le viseur les courses sur route du mois de décembre et surtout le marathon de Paris 2019. « A Paris, l’objectif sera de faire moins de 2h12, lâche-t-il. On devrait avoir un bon groupe avec les autres Français. On partira sur une allure de 3’06 et on essaiera d’aller au bout. »
Mais comme le dit son entraineur Thierry Choffin : « Maintenant Florian est marathonien ». Un marathonien qui, à coup sûr, devrait faire parler de lui dans les prochaines saisons.